Le festival Teddy Thomas
On craignait l'entame des Écossais une semaine après leur lourde défaite au Pays de Galles. Ce sont les Français qui ont frappé les premiers. Sur une action anodine au large, l'ailier du Racing 92 a bonifié une passe hasardeuse par une accélération en bord de touche. Il a tout d'abord déposé Russell puis mis les cannes et laissé Hogg pour mort. Les Écossais comme les Irlandais n'ont pu que constater les dégâts. Malgré un rythme élevé, le deuxième essai bleu est arrivé seulement à la 27e minute par ce diable (c) de Teddy Thomas. Le Racingman a osé le petit jeu au pied en bord de touche et profité du rebond, contrairement à Laidlaw.
Des Bleus libérés
Ces deux réalisations de Thomas sont le symbole d'un XV de France qui joue libéré. Comme délivrés d'un poids, les Bleus n'ont pas hésité à se faire des passes dans la défense. Cela n'a pas certes pas toujours fonctionné mais ça montré leur volonté de faire vivre le cuir. Vous souvenez-vous de la dernière fois que les 3/4 tricolores ont lancé un système et l'ont réussi ? On a aussi vu de l'alternance avec une charnière Machenaud-Beauxis inspirée et tout en maîtrise. Ces derniers ont également parfaitement assuré dans le jeu au pied. Malheureusement, la machine s'est enrayée à mesure que les Bleus ont été privés du ballon.
Finn Russell à côté de la plaque, Laidlaw porte l'Ecosse
L'ouvreur écossais a souffert la comparaison avec son homologue tricolore Lionel Beauxis. S'il a offert l'essai à Maitland, le premier a surtout été à la peine sur son jeu au pied, ratant plusieurs fois de trouver la touche (19e, 23e, 30e). Ce qui n'a pas permis au XV du Chardon d'investir le camp tricolore. Il a aussi été mystifié par Thomas en début de match. Le second a certes manqué un peu de rythme et n'a pas vraiment su accélérer le jeu écossais mais il a assuré face aux perches et récompensé les efforts de son équipe en deuxième mi-temps.
Des Ecossais jamais lachés
Malgré les bonnes intentions françaises dans le premier acte, et un avantage de 10 points, les locaux ont toujours été dans la partie. La réalisation de Maitland (13e) puis celle de Jones (32e) leur ont permis de coller au score. Le Chardon a aussi profité de l'indiscipline des visiteurs, particulièrement en deuxième mi-temps, pour grappiller des points au pied. Derrière au tableau d'affiche durant toute la partie, ils ont égalisé à la 65e. Ils ont mis la main sur le ballon et enchaîné les temps de jeu. Un jeu dans l'avancée qui a poussé la France à la faute.
L'Ecosse termine mieux
Les Français ont beaucoup voire trop donné dans cette partie à l'image de joueurs comme Camara et Lauret qui ont enchaîné les plaquages et été présent dans les rucks. Une dépense d'énergie que les Bleus ont payée en fin de rencontre. Lorsque les joueurs de Gregor Townsend ont accéléré le jeu dans le dernier quart d'heure, ceux de Jacques Brunel n'ont pas été en capacité de répondre. Sous pression, ils ont été privés du ballon et ont concédé de nombreuses fautes face aux coups de boutoir du XV du Chardon, dont le banc a fait une meilleure entrée en jeu. On retiendra notamment les charges de Denton et l'activité de Toolis, comme sur ce maul tricolore en fin de match.
