Certes, l'exercice est facile, et isoler quelques citations ne retranscrit pas toujours fidèlement les propos de leurs auteurs, mais c'est le jeu : après la victoire du XV de France face à l'Angleterre, on ne peut pas s'empêcher de penser aux quelques « experts » qui ne croyaient pas aux chances des Bleus, même si il se couvraient bien en précisant « qu'une réaction d'orgueil restait possible »... morceaux choisis !
Richard Escot, L'Equipe : « Superbe, l'idée de mettre Yachvili et Parra en concurrence. Voilà qui a aidé à élever le niveau de jeu des deux demis de mêlée du quinze de France, quand on sait qu'à ce poste sérénité fait loi. Humainement, une catastrophe. Sportivement, une erreur. Tactiquement, un désert. Et aligner Parra en dix pousse le génie du management jusqu'à la caricature. Allez demander au clermontois, après ça, de prendre le jeu à son compte. De toute façon, là aussi, ça ne sert pas à grand chose car de jeu, depuis le 10 septembre, nous n'en avons pas trouvé. (...) « On ne bâtit pas un jeu avec des bons sentiments. Que Marc Lièvremont soit un chic type, un mec droit, un bon père, un voisin attentionné, que sais-je encore, franchement, ce n'est pas ça qui va faire gagner le quinze de France face aux Anglais. Que ses principes de vie soient remarquables de droiture ne fera pas des Bleus des champions du monde. Car ce ne sont pas des préceptes de Saint-Augustin dont ont besoin les joueurs français mais d'un solide plan de jeu. »
Pierre-Michel Bonnot, L'Equipe : « Mais dans le fond on a bien fait de ne pas demander à Marc Lièvremont s'il devait démissionner puisque, d'une certaine manière, il l'a déjà fait de lui-même. Il aurait juste évité de s'obstiner à coller Parra à l'ouverture et Rougerie blessé au centre, avant de laisser les joueurs s'assumer, on aurait été plus rassuré. »
Laurent Bénézech sur son blog Metrofrance : « Marc Lièvremont a décidé… de ne rien changer. Ou plutôt si peu que cela en est désespérant (…) Marc Lièvremont veut mourir avec ses idées. Soit, c’est son droit. Mais est-ce une raison suffisante pour envoyer l’équipe de France dans le mur alors qu’une occasion inespérée d’aller en finale se profile ??? Comment est-il possible de ne quasiment rien changer à une équipe qui a failli autant ? Comment est-il possible de remettre une charnière qui n’en est pas une et qui répond au simple besoin de ne pas avoir à choisir entre 2 joueurs qui méritent d’être titulaire au poste de demi de mêlée ? Comment peut-on mettre dans l’équipe Aurélien Rougerie qui ressemble de plus en plus au chevalier des Monty Python, celui qui continue à se battre alors qu’il se voit amputé de ses membres les uns après les autres ? (...) « J’ai été, comme tout le monde, surpris par les victoires de 1999 et de 2007 contre la Nouvelle-Zélande. Pourtant, il y avait quelques indices, de ci de là, qui pouvait laisser penser que quelque chose était en train de se passer et que les joueurs avaient réussi à allumer une flamme en eux. Là, j’ai quand même l’impression que l’ancéphalogramme est plat. »
Jacques Verdier, Midi Olympique : « J'ai personnellement écrit et continue de penser que le jeu de cette équipe de France se réduit à rien ou pas grand chose, que votre mode de management est pour le moins singulier et que vous n'avez rien compris – parce qu'on ne vous a pas formé pour cela et parce que personne ne vous a accompagné – aux rapports qu'en entraineur national se doit d'entretenir avec les partenaires, grand public et médias compris.On appelle cela, dans le sabir moderne, « la commuication ». C'est un métier. »
Stéphane Bitton, rédac'chef de l'Equipe.fr, hier sur Twitter : Le XV de France ? Une des plus belles impostures de ses 10 dernières années. Et arrêtez de nous faire croire qu'ils font peur à quiconque...
