La politique du club remise en question ?
Dépassés en 2e mi-temps, les Toulousains sont tombés sur plus forts qu'eux. Toulon peut croire au doublé historique, promis depuis tant d'années aux hommes de Guy Novès. L'entraîneur s'est justement confié au Midi Olympique sur les solutions envisagées pour retrouver au plus vite les sommets: «Il est évident que le club doit mener une réflexion sur son mode de recrutement pour les saisons à venir. Si le club a l'ambition de vouloir rivaliser avec les meilleurs, il faudra en passer par là.» Toulouse s'est depuis toujours fait une spécialité de recruter des jeunes joueurs français à fort potentiel, ce que confirme les arrivées de Jean-Pascal Barraque (Biarritz Olympique) et Yacouba Camara (RC Massy). Mais une fois devenus titulaires, ces joueurs sont réquisitionnés par le XV de France. Un problème que ne connaissent pas les concurrents. Novès toujours : «Dans le XV de départ de Toulon, onze joueurs sont des étrangers qui, en outre, ne sont plus sélectionnés par leur équipe nationale et sont à 100% à disposition de leur club. Alors que de notre côté, nous sommes toujours dans le schéma d’aligner des internationaux français.»
Le schéma pourrait donc changer. Le Stade Toulousain a déjà commencé à prendre ce virage ces dernières saisons, encouragé par la réussite liée à la venue de Byron Kelleher en 2007. Gurthrö Steenkamp le Springbok, Luke Burgess le Wallaby, Luke McAlister le All Black... autant de joueurs internationaux disponibles à 100% avec les rouges et noirs. Mais comme l'explique Novès, «lorsqu'on engage un ou deux joueurs comme McAlister, nos concurrents en font signer six, sept ou huit.» Pour pouvoir rester compétitif, le Stade Toulousain pourrait donc investir sur le marché international. Un changement voulu par l'emblématique entraîneur, lucide sur la concurrence accrue :
Ce n'est pas l'état d'alerte. Ce qui est certain, c’est que je n’ai pas l’impression que le Stade toulousain est inférieur à ce qu’il était ces dernières saisons. Simplement, ses concurrents en ont eu marre et, pour rivaliser avec les meilleurs joueurs français, ils ont pris les meilleurs étrangers, qui sont à 100% disponibles pour leur club. Aujourd’hui, soit Toulouse doit accepter cet état de fait, soit se donner les moyens de rivaliser. Si on ne réalise pas ces efforts-là, il faudra accepter de peut-être rentrer dans le rang.
Alors, faut-il s'attendre à la venue d'internationaux étrangers dans la ville rose? Réponse dans les prochains mois.