Un problème d'image
La communication qui prend le pas sur le terrain... Un aspect qui ne plaît pas à Patrick Wolff, et qui met en danger l'équipe nationale.
La poursuite sur la durée, de cette stratégie a pour effet de négliger de plus en plus nos responsabilités vis-à-vis de notre environnement sportif notamment des jeunes, des acteurs du jeu et de l’équipe de France. L’effet de mode une fois passé, cette stratégie ne mène nulle part. D’ores et déjà elle impacte notre image en confinant notre communication à des promotions d’égos et à des buzz puérils au détriment de la seule chose qui compte : ce qui se passe sur le terrain. Elle affaiblit la notion même de compétition, en Europe comme en France, en tuant à petit feu les équipes moins pourvues financièrement et en alignant les résultats sportifs sur les budgets... Elle met en danger de mort la chaine qui va des poussins à l’équipe de France.
Désabusé par le rugby moderne
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Wolff n'a pas l'intention de partir sans faire de bruit.
- Je ne supporte plus les lancinantes jérémiades des autos proclamées têtes de gondole de notre championnat, assorties de menaces régulières de toutes sortes au gré des humeurs ou des rencontres.
- Je ne supporte plus de voir quotidiennement dans les médias la litanie des joueurs qui arriveront en 2016/2017 avant même que les championnats 2015/2016 n’aient débuté ou que les joueurs ne soient arrivés dans leurs clubs.
- Je ne supporte plus de voir perdurer un empilement de compétitions fait d’impasses et de doublons dans un calendrier saucissonné dans lequel il est impossible de savoir si l’on va voir l’équipe 1 2 ou parfois 3 sur le terrain.
- Je ne supporte plus de voir une Coupe du monde magnifique gâchée pour nous, parce que les étrangers cantonnent sur le banc trop de français et que le dire et penser qu’il faut que cela change est très mal vu.
- Je ne supporte plus de ne pas profiter au printemps des chœurs du Munster ou du Leinster ou du Cardiff, parce que le système mis en place par les anglais avec notre accord passif ne leur permet plus d’aligner des équipes compétitives. Plus d’argent chez les uns et autant d’argent chez les autres, on appelle aussi cela s’appauvrir.
Pas de remise en cause des dirigeants en place ?
Pour conclure, le désormais ex-membre de la LNR tire la sonette d'alarme :
Ce modèle factice ne me semble pas durable mais il est désormais clair qu’il s’est installé sur la durée, d’autant que je ne sens pas une réelle volonté politique de le remettre en cause.
Lorsqu’il n’adhère plus à une politique, un ministre doit se retirer.
Je souhaite que Guy NOVES ait le temps de réussir, que le rugby professionnel survive sur ses terres de culture et que Brive ou La Rochelle soient un jour champion de France et bien sûr avec un clin d’œil, que mon club de cœur puisse connaitre de grands bonheurs
Voilà qui est dit ! Vous en pensez quoi ?
Mise à jour : Paul Goze, Président de la Ligue Nationale de Rugby, a tenu à réagir via un communiqué de presse : "Je prends acte de la démission de Patrick Wolff de ses missions au sein de la LNR. Les convictions qu’il exprime sont respectables. Je regrette cette décision car il aurait pu continuer à les défendre dans le cadre de son mandat qui expirait dans quelques mois. Je tiens en tout cas à saluer l’investissement de Patrick au sein de la Ligue Nationale de Rugby depuis sa création."