Le mot humiliation avait déjà été utilisé, à juste titre, contre l’Irlande, en ouverture du Tournoi des 6 Nations 2024. Ce lundi, quel mot peut donc être utilisé pour parler du piteux résultat de ce France-Italie (13-13) disputé dans le nord de la France ? Sans en avoir une idée précise, c’est tout naturellement que les acteurs du match et personnalité du XV de France ont offert leurs réactions, ces dernières heures.
Du côté du sélectionneur Fabien Galthié, les mots ont paru plus compliqués à trouver. En conférence de presse, les habituels éléments de langages ont laissé place à des observations beaucoup plus froides et moins baroques. L’ancien Columérin estime notamment que le XV de France est “dans le dur”.
Le XV de France en plein doute
Selon des propos rapportés par L’Équipe, le sélectionneur reconnait que sa formation ne va pas bien. Alors que les récentes conférences de presse laissaient place à un optimisme presque aveugle, qui en agaçait certains, Fabien Galthié ne joue plus sur ce terrain-là : “Au niveau international, en équipe de France, quand on ne gagne pas les matches, ce n'est pas positif. Vivre une défaite, c'est une crise. Là, c'est une période difficile, douloureuse. Ce n'est pas le résultat attendu.”
Chez les joueurs, le sentiment est similaire. Le capitaine Charles Ollivon peine à comprendre comment la domination du début de match n’a presque jamais réussi à être concrétisée. Pour le compte rendu de France Rugby, il déclare ceci :
C’est un peu paradoxal, car on avait un ressenti plutôt positif sur le terrain en début de match. On les a mis à mal devant, sur les mêlées, les ballons portés. On se sentait fort. On mène vite 10-0. Et comme on avait cette marche avant enclenchée, on a voulu insister. Peut-être trop. On se dit que ça va lâcher à un moment. Parfois, il suffisait de pas grand-chose, mais les Italiens ont montré du courage.”
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Après la rencontre, le joueur le plus capé du XV de France, Gaël Fickou (88 sélections), a aussi pointé du doigt le manque de réalisme que lui et ses coéquipiers ont connu. Au micro de France TV, il confie son sentiment sur le match nul :
C'est dur, très dur. On a eu beaucoup d'occasions, sans être forcément récompensé. En première période, je pense qu'on a l'occasion de marquer 3, voire 4 essais.[...] On était bien rentrés dans le match, puis, petit à petit, il nous a filé entre les mains. Il nous manque la finition, il y a plein de choses approximatives. Il y a des erreurs, dont beaucoup d'en-avant et beaucoup de pertes de balle. On s'est fait gratter pas mal de ballons aussi. Il va falloir travailler sur ça.”
Dupont, spectateur compatissant
Spectateur impuissant tout comme nous, Antoine Dupont a suivi la rencontre du côté de Vancouver. Le demi de mêlée du Stade Toulousain y jouait le SVNS, en préparation des JO, et a pu regarder une bonne partie de la rencontre. Il affirme être “très déçu pour” ses coéquipiers et ses observations reflètent bien le problème majeur de la rencontre : le manque de réalisme.
Au micro des médias ayant fait le déplacement Outre-Atlantique et notamment de RMC Sport, le Toulousain répond ceci :
Encore une fois, on a l’impression que ça ne veut pas le faire, de prendre ce carton avant la mi-temps. On fait une très belle entame de match où, peut-être, qu’on ne score pas assez. Après, on retombe un peu dans les travers des derniers matchs. On a du mal à se trouver collectivement, même si on sent qu’on a beaucoup d’envie et d’enthousiasme. Les joueurs ne lâchent pas, mais ça a du mal à fonctionner. Je les soutiens toujours à 200%. J’espère qu’ils finiront fort ce tournoi, avec deux belles victoires accomplies. Je sais qu’ils en sont capables et j’espère qu’ils le feront.”
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