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Rugby. Disparition de Medhi Narjissi, à qui la faute entre le manager et le préparateur physique de France U18 ?

Mis en examen depuis juin, le manager et le préparateur physique se renvoient la balle devant le juge d'instruction concernant les fautes de l'un et de l'autre.

Rémy Kasper 01/08/2025 à 13h15
Medhi Narjissi a disparu en mer il y a un an. © Crédit photo : screenshot youtube Canal+
Medhi Narjissi a disparu en mer il y a un an. © Crédit photo : screenshot youtube Canal+

C'est une affaire qui risque de faire parler encore quelque temps. À la suite des déclarations de la famille de Medhi Narjissi hier, relatées par L'Équipe, le quotidien sportif dévoile maintenant les propos du manager de l'équipe de France U18 et de son préparateur physique, face à la justice

Chacun rejette la faute sur l'autre. Si le second cité est bien à l'origine de l'idée de la sortie, il affirme qu'elle a été validée par l'ensemble du staff et que le manager ne s'y est pas opposé, ce que ce dernier réfute. 

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"Je considère qu'elle a été validée"

Réunis devant le juge d'instruction le 24 juin dernier, les deux hommes se sont expliqués, et surtout opposés, sur la sortie à Dias Beach le 7 août 2024, qui a coûté la vie au jeune Medhi Narjissi. Hier, sa famille réclamait que le FFR, ainsi que Florian Grill en tant que "représentant moral" de l'instance, et "tous les hommes d'ombre du dossier", soient présentés devant la justice.

Pour le moment, il n'y a que le manager et le préparateur physique de France U18, en 2024, qui font face à la justice. Le premier, Stéphane Cambos, assure avoir été contre le fait qu'il puisse aller dans l'eau à cet endroit et qu'il était "hors de question de prendre le moindre risque". Sauf que Robin Ladauge, le second, déclare qu'il ne lui a "jamais exprimé son désaccord". D'autant plus qu'aucun membre du staff, ni de joueurs, n'a entendu le manager tenir ces propos, rapporte L'Équipe.

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Cambos est arrivé après sur la plage

Cette journée était à la charge des préparateurs physiques, puisque dédiéé à la récupération. L'ensemble de la délégation française a participé à l'excursion, avec la visite de différents sites le matin, puis la plage de Dias Beach en début d'après-midi. Ladauge a dit : "on va faire la récup ici", souhaitant un bain froid pour l'ensemble des joueurs. 

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Les deux hommes s'accordent pour dire que Stéphane Cambos est arrivé après sur la plage, restant certainement dans le car sur le parking pendant ce temps-là. Mais, l'un dit qu'il avait "un short de bain", donc avait prévu des affaires, ce qui stipule qu'il était au courant de la baignade. Et l'autre déclare avoir été dans l'eau "en caleçon noir", puisqu'il a fallu aller à la rencontre des membres immergés, ce qu'il n'avait pas prévu.

La session dans l'eau a vite pris fin. Cambos affirme de son côté que le préparateur physique "a mis fin à la session" après sa venue, étant contre la mise à l'eau. Ce que Ladauge réfute, car, avec l'analyste présent dans l'eau, ils avaient déjà "décidé de mettre un terme à la baignade après avoir accordé cinq minutes supplémentaires aux joueurs à leur demande", ce que les révélations de L'Équipe semblent confirmer. 

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"Je n'ai jamais désobéi aux ordres"

N'arrivant qu'au milieu de la session dans l'eau, Cambos affirme être en total désaccord avec le projet initié par le préparateur physique. Sauf que ce dernier, selon ses dires, voyant que le manager arrivant en cours d'exercice n'intervient pas, est conforté dans son "idée que cette session n'allait pas contre son opinion".

En somme, Ladauge assume être à l'origine de la sortie, mais déclare que le staff, dont le manager Cambos, étaient au courant, ce que ce dernier contredit. D'après Stéphane Cambos, en 25 ans de management, "jamais un préparateur physique n'est allé à ce point à l'encontre de [ses] consignes en matière de sécurité." Alors que de l'autre côté, Robin Ladauge déclare n'avoir "jamais désobéi aux ordres ou aux consignes d'un manager" en 25 années de métier. Il est, d'après lui, "un soldat." L'un des deux semble mentir, ou peut-être même les deux, sur ce sujet, et l'affaire risque de s'engouffrer dans un long processus judiciaire.

Le quotidien sportif vient d'ailleurs de révéler le récit de cette sortie en mer, qui a mené à la disparition de Medhi Narjissi, grâce aux témoignages des joueurs.

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AKA
AKA
Sans rire les gars, il faudrait arrêter le tir!!! Trois articles sur le minot en 2 jours, on va où? Faire concurrence aux pires tabloïds anglo-saxons???
Amis à Laporte
Amis à Laporte
Est-ce à nous de juger de qui est coupable, responsable ? Pas moi, en tout cas, heureusement, il y a des juges, dont c'est la profession, qui pèseront le pour et le contre et qui rendront la justice.
LAmiDeTous
LAmiDeTous
Plus de confusion. L'ensemble est dit avoir visité différent sites puis d'avoir jeté son dévolu sur cette plage, car dit-on, on souhaitait de l'eau froide. C'est bizarre, des sites de quoi et une eau froide qu'on ne pouvait trouver ailleurs. C'est un brouillis qui obscurcit l'affaire avec une chronologie incertaine. Quand toute cette expédition fut-elle décidée? De la façon dont c'est racontée, il y a un problème de temporalité, on dirait que l'affaire est décidée en amont alors qu'on livre des éléments de spontanéité (on voit la plage et on décide de faire la récupération parce que l'eau est froide) Il manque les éléments de temps. Une reconstitution chronologique des prises de décisions aiderait grandement.
Nicolas Sans Chaise
Nicolas Sans Chaise
Les chefs c'est un peu souvent pareil, pour prendre le chèque c'est les premiers à justifier leur statut mais quand faut assumer les responsabilités c'est une autre histoire. M'est avis que le gars a du marmonner "ouais bof" à la proposition du préparateur d'aller se baigner et il se cache derrière ça pour dire qu'il était vent debout contre la décision.
Jak3192
Jak3192
Par delà la faute rejetée l'un sur l'autre, la dizaine d'encadrants n'a pas non plus été au niveau. Les 2 jouent au ping pong avec la décision plus ou moins initiale, mais personne chez les ... "éducateurs" (façon de parler) n'est intervenu pour interdire la mise à l'eau malgré le panneau d'avertissement. Personne n'a rien vu ? N'a su pendant que ? Et entre parenthèse, yavait peut-être pas de "chef de délégation", mais yavait bien un chef: le "manager général" sur qui la faute retombe aussi, et qui quelque part à "fait fonction" puisqu'il est aujourd'hui incriminé.
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