Savez-vous où jouera Malakai Fekitoa la saison prochaine, lui, la star des Wasps ? Très probablement au Munster. Vaea Fifita, ce All Black aux 11 capes et arrivé à Coventry lors de la dernière intersaison ? Aux Scarlets de Llanelli. Taulupe Faletau, le numéro 8 de Bath ? À Cardiff. Etc, etc. Bref, vous l'aurez compris, alors que la saison 2021/2022 bat son plein, les clubs anglais savent d'ores et déjà qu'ils seront bien moins compétitifs l'an prochain. La faute à une diminution du salary cap de 1,4 million de £ votée à l'unanimité par les pensionnaires du Premiership voilà plus d'un an maintenant.
Mais alors pourquoi ? La raison, aussi complexe soit-elle, repose finalement en un seul et même objectif : rendre ce championnat à nouveau assaini financièrement. En effet, outre-Manche, les saisons sont tout sauf rentables pour les clubs - avec des récentes baisses de droits TV notamment - et pour l'exemple, les équipes du pays avaient perdu au total près de 90 millions de £ (près de 105 millions d'euros) entre 2018 et 2020. C'est ainsi mais également pour diminuer les spéculations infinies et les énormes disparités engendrées par la présence de 2 marquee players (joueurs pas compris dans le masse salariale des clubs) que le Premiership a ainsi choisi de faire passer son salary cap de 7 à 5 M de £ entre 2020 et la saison prochaine, donc.
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Là, un seul de ceux que l'on appelle "joueurs du président" ne sera plus autorisé (sauf pour les garçons ayant un contrat en cours) et, in fine, les clubs vont clairement perdre en attractivité lors des prochaines saisons. Ici, c'est tout le principe de l'offre et de la demande qui reprendra ses droits les plus chers, et l'on comprend aisément que les stars acceptant de voir leurs contrats réduits drastiquement pour continuer d'évoluer dans leur club actuel se compteront sur les doigts d'une main. C'est pour cela que l'on vit récemment des formations dégraisser gros, à l'image d'Exeter, obligé de laisser filer Johnny Hill ou Sam Skinner, ou encore de Leicester, qui devra faire sans George Ford et Ellis Genge (2 des 3 plus gros salaires du club) lors des prochaines saisons. Quand Sean O'Brien (London Irish) et Taqele Naiyaravoro (Northampton), tous deux en fin de contrat à la fin de l'exercice actuel, devraient quitter l'Angleterre prochainement...
Une alternative seulement temporaire ?
Mais alors, serait-ce la définitive fin de l'eldorado anglais ? La fin de la véritable compétitivité des clubs anglais sur l'échiquier européen ? Pas nécessairement, non, du moins pas sur le long terme. Car c'est aussi pour parer aux difficultés économiques liées à la crise du Covid que le Premiership a décidé de baisser ses salaires. Et une fois l'orage passé, si tout se passe bien, le championnat d'Angleterre devrait ainsi retrouver un plafond salarial plus ou moins similaire à celui qu'elle avait jusqu'en 2020 d'ici la saison 2024/2025, soit 7 millions de £. Reste à savoir où en sera le Top 14 d'ici là, lui qui a également acté une baisse de salary cap de 11,3 à 10 millions d'euros, à compter de la saison prochaine...
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