C'est un évènement historique dans le rugby français qui vient de se passer. Pour la toute première fois, le Castres Olympique a terminé la phase régulière du championnat en tête. Oubliez les Bordeaux-Bègles, Montpellier ou Toulouse qui comptaient à un moment ou un autre de la saison terminer à une pareille place. Ce sont les hommes de Pierre-Henry Broncan qui ont gagné cette position à la toute dernière journée du championnat. Malgré une dixième attaque et sixième défense, les Tarnais ont été les plus réguliers de la saison et sont plus que jamais capables de ramener le Bouclier de Brennus à Pierre Fabre.
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Un éternel outsider
Le propre du Castres Olympique, était d'avoir la peau de l'éternel outsider. Ce club qui ne faisait jamais de bruit, ne faisait jamais parler de lui, surgissait au meilleur des moments pour surprendre son monde et rafler le bout de bois au Stade de France. En 2013, les coéquipiers de Rory Kockott avaient terminé à la quatrième place de la saison régulière. Vainqueurs de Montpellier en barrage, puis de Clermont en demi-finale à Nantes, le CO avait réalisé la surprise en s'imposant en finale face à Toulon 19 à 14. En 2018, malgré sa sixième place au classement arrachée dans les dernières journées, Castres était allé s'imposer à Ernest-Wallon face au Stade Toulousain en barrage, avant de résister aux assauts du Racing 92 en demi-finale à Lyon, et de faire complètement déjouer Montpellier en finale à Saint-Denis.
À chaque fois, Castres avait surpris son monde, alors que des équipes comme Toulon, Clermont, Toulouse, le Racing ou Montpellier, étaient attendues. Mais cette fois-ci, en terminant premier, impossible de se cacher. Même si une demi-finale face à La Rochelle ou Toulouse, ferait du CO dans l'imaginaire collectif, l'outsider de la rencontre, les Tarnais assument leur statut. "On ne se cache pas mais c'est nouveau pour le club", déclarait l'arrière Julien Dumora à l'issue de la victoire de son équipe face à Pau ce dimanche. Son entraineur, Broncan, ajoutait ceci :
Après 26 journées, je pense qu'on a été constants. Jamais premiers de la saison avant ce soir mais constamment dans les six. On a fait peu de matches non aboutis.
Premier, ça nous amène en demi-finale directement, mais pas plus que ça. Je suis satisfait mais on a manqué de rythme ce soir, on n'a pas fait un grand match. Si on va à Nice en jouant comme ça, on va se ramasser.
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Si les Castrais s'entraineront dur pour compenser l'absence de barrage, ils possèdent un atout majeur par rapport aux autres concurrents : la fraicheur physique. Contrairement à Toulouse et La Rochelle, Castres n'a pas joué de phases finales de Coupe d'Europe, et n'a pas envoyé d'internationaux en équipe de France lors du Tournoi des Six Nations. Un argument qui plaide en leur faveur pour en faire un favori, même si le Stade Toulousain ou le Stade Rochelais, restent de belles machines.