Ce devait être un test grandeur nature avant la demi-finale de Champions Cup. Ce fut un crash-test en bonne et due forme. Samedi soir, à Chaban-Delmas, l'UBB a livré une copie indigente face à La Rochelle (10-21), encaissant sa deuxième défaite à domicile de la saison. À huit jours du choc contre Toulouse en Europe, le signal envoyé est tout sauf rassurant.
Un non-match inquiétant
Le contexte avait tout pour transcender les Bordelais. Une occasion de conforter leur place dans le top 2 après la défaite de Toulon à Vannes, l’envie d’engranger de la confiance avant d’attaquer les choses sérieuses. Résultat : un naufrage collectif dès les premières minutes. Étouffés dans les rucks, dominés dans les impacts, brouillons dans la finition, les Girondins ont multiplié fautes de mains, mauvais choix et approximations techniques. "Nous avons montré notre pire visage de la saison", lâchait Romain Buros, lucide et déçu.
Avec tous ses cadres alignés – Lucu, Jalibert, Bielle-Biarrey, Penaud, Moefana – l’UBB n’a jamais donné le sentiment de maîtriser son sujet. Trop imprécis, trop friables pour espérer autre chose qu'une défaite logique. "Personne n’a été à son niveau, joueurs comme staff", admettait Yannick Bru après le match, dans un aveu brutal.
Une défaite qui tombe mal
Face à une équipe rochelaise revenue aux fondamentaux (conquête, mauls, discipline), Bordeaux a semblé démuni. Ni la mêlée, ni la touche, ni même le jeu d'occupation n'ont permis de desserrer l'étreinte. Pire, l'UBB s’est sabordée par des pertes de balle dans les zones de marque et a offert deux essais sur un plateau, dont une interception assassine de Boudehent en début de seconde période.
De quoi sérieusement semer le doute à l'approche de la demi-finale européenne face à un Stade Toulousain qui, même avec une équipe largement remaniée, a montré samedi toute sa maîtrise en atomisant Castres. Si l’UBB veut encore croire à son rêve continental, il faudra tout remettre d’équerre en une semaine.
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Une piqûre de rappel salutaire ?
Dans la tempête, Yannick Bru tente de positiver. "C’est une bonne piqûre de rappel", estime-t-il, préférant voir dans ce crash un électrochoc salvateur. Peut-être. Mais il faudra bien plus qu'une prise de conscience pour rivaliser avec Toulouse. Retrouver l’agressivité dans les zones de combat, gommer les fautes de main, se resserrer en tant que groupe : les axes de travail sont nombreux, et le temps, lui, est compté.
À Bordeaux, on voulait une répétition générale. Elle a tourné à la mauvaise farce. Reste à espérer que la véritable partition sera d’un tout autre niveau, sous peine de voir une saison prometteuse basculer brutalement du mauvais côté.
