Top 14 : Le Biarritz Olympique est-il au fond du trou financièrement ?

Si l’annonce de l’étude d’un rapprochement entre le Biarritz Olympique et l’Aviron Bayonnais a surpris son monde, la marche arrière soudaine de ce dernier via un communiqué glacial d’Alain Afflelou n’est également pas passée inaperçue. D’une part, parce que les discussions n’avaient pas encore commencé, d’autre part parce que le lunetier sous-entendait que son voisin était au plus mal financièrement : « Je ne peux accepter d’engager notre club, sain juridiquement, économiquement et fiscalement dans une direction aveugle. » À partir de là, la rumeur a gonflé. Ce jeudi, veille de match européen pour le BO face à Worcester, le journal l'Équipe a avancé que le salaire des joueurs pour le mois de novembre ne leur avait pas été versé. Le quotidien est même allé plus loin, corroborant en quelque sorte les propos d’Afflelou : « Le club va mal financièrement et accuse un passif qui avoisine les 3 millions d'euros. » La faute aux mauvais résultats des Biarrots (dernier du Top 14 avec seulement trois victoires) qui impacteraient les rentrées d'argent liées à la billetterie et au merchandising.

Au sortir de la belle victoire du Biarritz Olympique sur Worcester en Challenge européen, Serge Blanco, jusqu’alors peu loquace, ne s’est pas trop étendu sur le sujet. Il déplore cependant une attitude peu élégante de la part des Bayonnais qui ont rompu les discussions alors même que les audits prévus n’ont pas été effectués. « Je sortirai de ma léthargie plus tard et on réglera quelques comptes. » Dans les colonnes du Midi Olympique, Pierre Bousquié directeur administratif du Biarritz Olympique, n’a pas eu la même retenue : « Trois millions de déficit ? Mais c’est n’importe quoi ! Pourquoi pas douze millions, tant qu’on y est ? » Qui croire alors que le journal spécialisé rapporte par l’intermédiaire d’« un membre du BOPB », que le marketing est en hausse et que les comptes sont à l’équilibre.

Début de réponse dans quelques semaines alors que l’intégralité des clubs présente actuellement ses comptes devant la DNACG (Direction nationale et d'aide au contrôle de gestion). En mars dernier, Biarritz avait déjà été épinglé par cette dernière alors qu’il manquait à l’époque 2 millions d’euros dans les caisses. En juillet, le BO avait été menacé de rétrogradation financière. Serge Kampf, fondateur et vice-président du conseil d'administration du sponsor principal du club, Cap Gemini, avait alors mis la main à la poche pour « sauver » Biarritz de la Pro D2. Chose qu’il ne serait plus vraiment disposé à faire à présent.