Johnny Sexton régale au pied
Éloigné des terrains pendant plusieurs mois en raison de KO à répétition, l'ouvreur a fait un retour fracassant sous le maillot irlandais. On attendait le XV du Trèfle sur le jeu au pied, le fameux « kicking game » si cher à Fabien Galthié, et nous n'avons pas été déçus. Le joueur du Racing-Métro a non seulement excellé face aux perches avec quatre pénalités dans le premier acte (6 au total), mais aussi dans le jeu d'occupation, de déplacement et d'attaque. On retiendra à ce titre sa passe au pied inspirée pour Tommy Bowe ainsi qu'une très belle touche trouvée avant le quart d'heure puis à la 21e. Sans parler de ses renvois excellemment bien tapés qui ont mis les Bleus sous pression (37e) et permis de récupérer de très bons ballons en touche.
Une indiscipline qui fait mal
Avec un buteur de la qualité de Sexton, les Français se devaient être irréprochables. Mais une fois de plus, ils n'ont pas réussi à rester dans la légalité avec presque deux fois plus de pénalités concédées par les Bleus à la demi-heure (8 contre 5). Ils ont donc logiquement été punis par l'ouvreur irlandais. Le carton jaune du deuxième ligne Pascal Papé à la 52e pour un coup de genou volontaire dans le dos d'un adversaire a cristallisé cette indiscipline tricolore. Un coup dur alors que le XV de France était dans un temps fort. La faute bête de Damien Chouly en touche à moins d'un quart d'heure de la sirène a finalement permis à l'Irlande de s'imposer sans briller.
De l’agressivité et de l’intensité mais ça ne suffit pas
Pris dans le combat face à l'Écosse, les Français ont cette fois-ci rivalisé avec les Irlandais dans les rucks et surtout en défense. Une fois de plus, Bernard Le Roux a fait un match solide avec 15 plaquages, suivi de près par Yoann Maestri (14). D'autres joueurs ont moins brillé mais leurs actions se sont révélées décisives comme ce plaquage de Mathieu Bastareaud sur Sexton à la 45e alors les locaux étaient proches de l'en-but. Dix minutes plus tard, Rémi Lamerat a très bien joué le coup face à l'ouvreur irlandais et occasionné une faute de main alors que l'Irlande était en surnombre et que l'essai semblait tout fait. Sans oublier les nombreux ballons grattés en première mi-temps par Ben Arous, Papé ou encore Bastareaud. Le XV de France a presque retrouvé sa défense légendaire.
L’énorme apport des remplaçants
Dans le coup en première mi-temps, les Bleus ont pris le match à leur compte dans la seconde (68 % d’occupation et de possession). Une main-mise que l’on doit en grande partie à l’apport des remplaçants. Le coaching de PSA (changement de toute la première ligne à la 49e) s’est avéré payant. Kayser, Atonio et Debaty ont amené énormément de puissance avec une grande disponibilité et des courses tranchantes. C’était la volonté de Saint-André mais encore fallait-il le réussir sur le pré. On retrouve tous ces joueurs dans l’action qui a mené à l’essai (enfin !) de Taofifenua, remplaçant également. Lamerat a été solide tout comme Talès, homme à tout faire ce samedi soir à Dublin.
Manque de précision
Malgré leur indiscipline et grâce à leur agressivité, les Français auraient très bien pu arracher le match nul voire même remporter la partie. Ils ont cependant, et comme souvent, péché dans l’exécution avec un manque de précision criant. Des passes imprécises aux en-avants, les Tricolores ont perdu 16 ballons contre seulement 6 pour les Irlandais. Mais là où le bât blesse, c’est face aux perches. Alors que Saint-André pensait avoir trouvé un buteur capable de lui faire gagner des matchs, Camille Lopez a raté le coche à l’Aviva avec une pénalité ratée et une touche non trouvée à l’heure de jeu, sans oublier la transformation de l’essai dix minutes plus tard. Cinq points qui auraient permis aux Tricolores d’aller chercher un drop plutôt qu’un essai en fin de partie.
