"Sérieusement, je ne comprends pas qu’il ne soit pas appelé en équipe de France. S’il était Néo-Zélandais, il jouerait avec les All Blacks." Les mots sont lâchés. Entraîneur des 3/4 du Stade Français et ancien arrière des All Blacks (de 1986 à 1992), Greg Cooper sait de quoi il parle : pour lui, Geoffrey Doumayrou a le niveau pour jouer en équipe de France. Pour Rugbyrama, il poursuit : "il a des qualités techniques au-dessus de la moyenne. Il est très habile balle en mains. C’est un joueur intelligent qui comprend, qui sent le jeu. Comme les joueurs néo-zélandais, il a cette vision des espaces pour jouer juste. Et il a un incroyable mental, il est fort dans sa tête, dur sur les plaquages."
Alors, Geoffrey Doumayrou pourrait-il être l'une des surprises de Guy Novès lors du prochain 6 Nations ? Pour le moment, le sélectionneur des Bleus lui préfère le trio Lamerat - Fofana - Fickou, quand Maxime Mermoz, Julien Rey ou Jonathan Danty ont également eu droit à une sélection sous son mandat. Pourtant, il n'est pas le seul joueur français à prétendre au maillot bleu pour la première fois. Tour d'horizon, à quelques mois du match d'ouverture face à l'Angleterre.
Geoffrey Doumayrou (Centre - Stade Français)
On en parlait en introduction : pour son entraîneur, le Parisien (et futur Rochelais) a le niveau international. Opinion crédible ? Blessé depuis début octobre, Doumayrou réalisait jusque-là un superbe début de saison, inscrivant notamment trois essais. Sa capacité à faire jouer est indéniable et ses premiers pas sous le maillot de Montpellier avaient déclenché une vague d'enthousiasme. Depuis l'arrivée de Guy Novès (et de Jeff Dubois), de nombreux joueurs du Stade Français ont eu leurs chances. Pas lui... Jusqu'à quand ? La concurrence est très rude à ce poste, qui a toujours été très fourni chez les Bleus.
Henry Chavancy (Centre - Racing 92)
Le Racingman a de nombreux défenseurs, dans les médias comme chez les supporters. Titulaire depuis de nombreuses années dans son club, le joueur de 28 ans n'a pourtant jamais été convoqué, la faute à la célèbre règle dite du "on-ne-peut-pas-prendre-tout-le-monde". Gros plaqueur, correspond-il au nouveau projet de jeu du XV de France qui consiste à jouer debout comme peut très bien le faire Rémi Lamerat ? Si les qualités de Chavancy ne sont pas à remettre en question, il pourrait - comme Jonathan Wisniewski - être condamné à rester un bon joueur de Top 14.
Dorian Aldegheri (Pilier - Stade Toulousain)
Christopher Tolofua avait montré la voie en 2012. Cyril Baille l'a suivi cet automne. En attendant Julien Marchand au poste de talonneur, Dorian Aldegheri pourrait bien être le prochain jeune première ligne du Stade Toulousain à connaître les Bleus. S'il n'est pas encore titulaire indiscutable à Toulouse - Baille ne l'est pas non plus - le protégé de William Servat pourrait profiter du réservoir très faible à ce poste. Qui lancer, en cas de blessure du duo Slimani / Atonio ? Si c'est Clément Ric qui a été appelé cet automne, on met une pièce sur le Rouge et Noir.
Gaëtan Germain (Arrière - Brive)
Souvent cité, jamais appelé. Le Briviste évoluera-t-il un jour en sélection ? Barré par Spedding, Dulin et Médard, il est surveillé depuis l'ère PSA grâce à son coup de pied de mammouth, qui fait souvent mouche. La défaite face à l'Australie a pointé du doigt ce manque de grand buteur tricolore. Dans le jeu courant, les progrès de Germain sont indéniables. Problème : il n'a par exemple jamais disputé la grande Coupe d'Europe, qui pourrait lui faire passer un cap et lui donner du crédit aux yeux du sélectionneur.
Antoine Dupont (Demi de mêlée - Castres)
Avec la hype Baptiste Serin, le XV de France possède déjà le jeune demi de mêlée appelé à nous vendre du rêve durant de nombreuses saisons. Derrière, Maxime Machenaud et Sébastien Bézy sont là, sans oublier Morgan Parra. Mais comment ne pas citer Antoine Dupont, qui crée quelque chose à chaque fois qu'il touche le ballon ? Le futur Toulousain figure sur la liste Développement, et vient de jouer pour les Barbarians. Autant dire qu'il est surveillé (à raison).
Arthur Iturria (2e-ligne - Clermont)
Felix Lambey est intéressant, mais le Basque d'origine semble en avance au poste de 2e-ligne. Maestri est le patron du poste, Vahaamahina s'est affirmé, Ledevedec a confirmé. Et derrière ? Iturria a profité de la blessure de Jedrasiak pour découvrir les Bleus, sans jouer, lors de la tournée d'automne. Il est le plus tranchant des deux en ce début de saison et pourrait en être récompensé cet hiver.
Steeve Barry (Ailier - Stade Rochelais)
Choisir entre Barry, Lacroix et Rattez a été difficile, mais on a finalement choisi de citer le plus expérimenté des trois, déjà international... à 7. Les Bleus, Marcoussis... Il connaît, ce qui pourrait lui servir au moment de s'adapter et de retrouver un certain Virimi Vakatawa. Egalement capable de jouer au centre - un avantage pour s'assoir au moins sur le banc - il réalise un bon début de saison (4 essais ; 11 matchs) avec la sensation de 2016, le Stade Rochelais.
