Une fébrilité coupable
Bien sûr, on retiendra ce premier essai encaissé dès la deuxième minute sur un contre de Pietersen sur Parra. Une entame de match cauchemardesque qu'avaient failli vivre les Bleus contre les All Blacks, mais qui cette fois-ci les a mis dedans. On s'attendait à ce que les Français soient mis en difficulté par le jeu physique des Boks, mais l'on espérait également du répondant. Or, les hommes de Saint-André ont subi dans les duels. Hormis une bonne prise de balle de Kayser en première mi-temps, un Pascal Papé au four et au moulin et finalement un Bastareaud, sans doute entré trop tard, aucun Bleu n'est parvenu à mettre les Sud-Af sur le reculoir.
Le pragmatisme des Springboks
Un franchissement, une passe après-contact et cinq défenseurs battus. Les statistiques en attaque des Springboks n'ont rien d'extraordinaires. Seulement, elles leur suffisent pour remporter la victoire. On notera également l'efficacité de leur jeu à une passe (169m ballon en main contre 350m pour la France) et de leur jeu au pied (dosé, placé). En face, Guitoune a été celui qui a battu le plus de défenseurs, malheureusement le feu follet de l'USAP n'aura eu que peu de ballons à exploiter en première mi-temps notamment. Trop peu d'attaques lancées côté français pour espérer mettre à mal le rideau défensif adverse, lequel se refermait trop rapidement sur Fritz, peu en verve. Sans leurs deux essais refusés, les Sud-Africains auraient pris le large malgré une défense plutôt en place côté bleu.
Une conquête présente, mais qui n'a pas assez pesé
On s'attendait à un affrontement particulièrement féroce en mêlée contre des Springboks avec un poids moyen de 117 kilos par joueur, mais les Bleus ont su répondre présent dans cet exercice, et ce, en dépit d'une pelouse d'une piètre qualité. L'alignement a également relevé le défi sud-africain avec quatre ballons gagnés (deux en première mi-temps, deux en seconde). Malheureusement, les Français ont eu bien plus de mal dans les rucks avec des Boks qui ont constamment mis les mains sur le cuir. Les deux essais refusés aux Sud-Africains sont notamment intervenus après un ballon perdu en mêlée (42e) puis en touche à la 51e.
Une animation offensive en berne
Face à une défense qui a constamment enfermé le porteur de balle, les Français se sont révélés bien pâles en attaque. Peu de variations, aucun jeu au pied derrière le rideau défensif ou alors trop long qui a donné trop de libertés aux Springboks. À ce titre, ce dernier match ne met clairement pas Rémi Tales dans la lumière ni Morgan Parra. Une charnière (encore) à revoir ? À noter tout de même, la bonne prestation de Brice Dulin, qui n'a pas hésité à relancer, quitte à se faire découper, ou d'Huget, auteur d'un essai en contre puis d'une belle percée à la 72e, qui sans un fond rebond, aurait pu l'emmener à dame.
Huit défaites en 2013, mais des joueurs à suivre
Avec cette deux nouvelles défaites contre les All Blacks puis contre l'Afrique du Sud, le bilan du XV du France en 2013 ne prête pas vraiment à sourire. Hormis une victoire contre l'Écosse en mars dernier puis face au Tonga la semaine dernière, la bande à PSA peine encore à convaincre. Ce qui est d'autant plus rageant qu'il y a du talent dans cette équipe et une volonté d'aller de l'avant. Le prochain tournoi, à mi-mandat, sera une étape à ne pas manquer, car les Bleus sont clairement en retard sur les meilleures nations en vue de la Coupe du monde 2015. Ce pourrait être l'occasion pour certains joueurs comme Brice Dulin ou Sofiane Guitoune de prendre encore plus d'importance dans le groupe France.
