Une première victoire probante
En battant l'Australie (29-26) samedi sur la pelouse du Stade de France lors de son deuxième test-match, le XV de France a non seulement pris sa revanche sur les Wallabies mais il a surtout enfin remporté un succès probant. Une victoire étriquée sur laquelle les Bleus vont pouvoir s'appuyer. « Cette victoire fait énormément de bien », confiait Teddy Thomas à l'issue de la rencontre. Après un Tournoi des 6 nations décevant et trois revers concédés en juin contre cette même équipe, les Tricolores ont pris la mesure de leurs adversaires à la faveur d'une excellente première demi-heure. Malgré le retour des Australiens avant la pause puis en fin de partie, ils ont réussi à conserver l'avantage au tableau d'affichage. Pour rappel, le XV de France n'avait pas battu l'Australie depuis 2012.
Teddy Thomas confirme avec un sublime essai
Si le huit de devant a fait un énorme travail (mention spéciale aux remplaçants), avec une touche impériale et une mêlée conquérante, notamment dans les tout derniers instants de la partie, l'ailier tricolore a une nouvelle fois éclaboussé la rencontre de toute sa classe avec un essai que l'on pourra classer avec celui de Wesley Fofana face à l'Angleterre au chapitre des essais de l'au-delà. À la réception d'un ballon en bord de touche aux abords des quarante mètres australiens, l'ancien Biarrot a mystifié cinq défenseurs à la faveur d'un retour intérieur puis d'une accélération avant de laisser Nick Phipps pour mort avec un sublime cadrage-débordement. Auteur de trois essais contre les Fidji, Thomas confirme son excellente forme et surtout qu'il n'a besoin de personne pour marquer.
Une défense modèle
L'un des points forts des Bleus contre les Australiens, si ce n'est le premier, a été sa défense. Dès l'entame de la rencontre, les hommes de Philippe Saint-André ont mis énormément d'intensité dans les plaquages en montant très vite sur le porteur de balle mais surtout en coupant les extérieurs pour empêcher les Wallabies de développer leur jeu et de mettre de la vitesse. Muselant au passage la menace Tevita Kuridrani grâce à une paire de centres Fofana-Dumoulin très solide. Que dire que la prestation de Bernard le Roux (13 plaquages). Une fois de plus, la troisième ligne française a été omniprésente avec un Thierry Dusautoir décisif à plusieurs reprises mais surtout juste avant la sirène avec une énorme montée défensive qui a entraîné un en-avant australien à seulement quelques mètres de l'en-but bleu.
Tillous-Borde et Lopez, la charnière que l'équipe de France attendait ?
L'autre satisfaction de la soirée réside dans la charnière. Pour leur deuxième match ensemble, Sébastien Tillous-Borde et Camille Lopez ont parfaitement su animer le jeu français. Le premier en distillant des ballons rapides, en dégageant parfaitement son camp lorsque le XV de France était sous pression (17e, mais aussi en marquant un essai dès la cinquième minute de jeu. Le second en jouant parfaitement au pied dans le jeu courant, à l'instar de cette passe au pied pour Huget dès l'entame, ou bien face aux perches. Quelques déchets sur les coups de pied de renvoi qu'il faudra gommer. Il ne s'est également pas échappé en défense avec 11 plaquages. L'équipe de France a-t-elle enfin trouvé sa charnière pour la Coupe du monde ?
Des Australiens muselés mais réalistes
Défaits, les Wallabies auraient tout aussi bien pu remporter cette rencontre. Ce qui aurait été un véritable hold-up compte tenu de ce qu'ils ont produit durant ces 80 minutes. Dominés par les Français, ils ont tout de même réussi à rester dans la partie à la faveur de deux temps forts en fin de première et de deuxième mi-temps. Menés 17-6, ils ont passé 10 points aux Bleus en l'espace de cinq minutes grâce un essai d'Adam Ashley-Cooper, bien servi par Bernard Foley. C'est d'ailleurs grâce à ce dernier, auteur de quatre pénalités (10e, 19e, 39e, 53e), que les Green and Gold ont maintenu le danger. Des pénalités bêtes (hors-jeu, joueur qui tarde à se sortir du plaquage, etc.) que les Bleus auraient pu éviter afin de connaître une fin de partie plus sereine. Réduits à 14 après la biscotte adressée à Rémi Talès, ils ont en effet vu leurs adversaires revenir à trois longueurs après l'essai de Simmons.
