Vous vous souvenez de Schalk Burger ? Ce flanker sud-africain à la mâchoire proéminente, la tête de tueur et l'agressivité aussi grande que sa crinière était blonde. L'un des plus grands chiens fous de l'histoire de ce jeu depuis qu'il est passé professionnel, comme l'évoquait Dan Carter il n'y a pas si longtemps pour RugbyPass. Et c'est sur RugbyPass toujours que Burger, 86 capes avec l'Afrique du Sud, s'est confié non sans humour cette semaine. Le meilleur joueur du monde 2004 a révélé l'une des seules fois où il a eu peur sur un terrain. C'était face aux Samoa, lors du Mondial 2007, en France.
Ce jour-là, en tant que flanker des Springboks, l'ancien joueur des Saracens eut la lourde tache de se coltiner Henry Tuilagi, le numéro 8 et fer de lance des hommes du Pacifique. "Il était probablement la chose la plus effrayante que j’ai jamais vue sur un terrain de rugby", explique-t-il. L'homme aux 86 sélections évoque également de la crainte qu'inspirait l'ancien troisième ligne de l'USAP, dans les rangs sud-africains. Notamment chez son arrière Butch James, pourtant réputé pour sa vaillance, ou encore chez Victor Matfield, "en train de paniquer" dans le couloir menant à la pelouse à la vue du colosse samoan (1m85 pour 128kg).
Une réaction compréhensible, d'autant que sur le terrain, Tuilagi leur en avait fait voir de toutes les couleurs. Malgré la large victoire des Boks (59 à 3) et un quadruplé de Bryan Habana, le grand frère de Manu avait marqué physiquement les Boks, et notamment Burger justement, mais aussi Dannie Rossouw ou Juan Smith. Schalk toujours : "Il venait droit sur moi, donc je me suis mis de côté (et me suis accroché à lui). J’ai roulé sur son dos comme sur un taureau. Il m’a tracté en me retournant au moment, j’ai vu Danie Rossouw sur les fesses. C’était tout simplement incroyable." Après le match, les deux joueurs finiront par boire une bière ensemble et quelques semaines plus tard, Burger et ses coéquipiers devenaient champions du monde. Henry Tuilagi, lui, rejoignait donc l'Hexagone dans la foulée, où il martyrisera bien d'autres joueurs du Top 14. Retraité depuis 2015, il est resté dans le Languedoc pour couler des jours heureux.
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