Sébastien Chabal : "On se retrouve comme des cons à faire la guéguerre"
The Caveman n'est pas du genre à tourner autour du pot sur RMC. Une remise en question s'impose, et pas seulement sur le jeu pratiqué par les Bleus, leur manque de lucidité quant à leurs performances, mais surtout au niveau du système. "Les sélectionneurs sont passés, mais les gens qui dirigent sont restés et le rugby va de plus en plus mal." Et ce alors que tous les prédécesseurs de PSA ont pointé les mêmes problèmes. Mais contrairement aux autres nations qui ont fait un énorme travail sur elles-mêmes pour progresser, "nous, on se retrouve comme des cons à faire la guéguerre".
Bernard Laporte : "Ce sport est dirigé par des gens qui ne connaissent pas le rugby."
Ce constat, Laporte le fait également via RMC Sport. En 2003, il avait déjà évoqué les contrats fédéraux avec Bernard Lapasset (alors président de la FFR). Aujourd'hui Pierre Camou a remis ça à l'ordre du jour. Mais l'entraîneur varois de rappeler qu'il a lui-même ratifié une convention avec la LNR dans laquelle il est stipulé qu'un joueur ne peut pas signer un contrat professionnel en dehors de son club. "La problématique de ce sport, c’est qu’il est dirigé par des gens qui ne connaissent pas le rugby." Laporte, en campagne pour briguer la présidence, estime que Pierre Camou "n’a pas d’autorité" face aux présidents de clubs, qui eux "ont de l’expertise". "Prenons-les au lieu de les écarter".
L'ancien sélectionneur partage l'avis de son ancien joueur quant au copinage qui a lieu au sein des instances française, "on se donne à "gameller". Jean-Claude Skrela est le dernier exemple en date. Il est responsable du rugby à 7. Mais il connait quoi au rugby à 7 ? Il ne pouvait pas partir à la retraite après la DTN ? Non, il reste là avec un contrat payé." L'intéressé appréciera certainement.
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Mourad Boudjellal : "Parfois, ça me fait penser à la Corée du Nord"
Interrogé sur les antennes d'Europe 1 en début de semaine, le président du RCT a pris la défense de son ancien entraîneur, "trop seul" selon lui. "Si on avait battu les Blacks, il y aurait du monde au balcon." Aux dirigeants du rugby français de faire comme Saint-André en prenant leurs responsabilités : "Pierre Camou doit terminer son mandat (jusqu'en décembre 2016) et ne pas se représenter" afin que les choses changent. "Parfois, ça me fait penser à la Corée du Nord. Ça crée ses lois, ses règlements en niant toute réalité extérieure." Le Toulonnais, "doux rêveur", a pourtant longtemps cru que les Bleus pouvaient le faire malgré tous les problèmes actuels du rugby français et de sa vitrine, l'équipe de France. Il estime à ce titre que le Top 14 et son calendrier ne doivent pas servir d'excuse puisque certains argentins et australiens, notamment ceux du RCT Giteau et Mitchell sont en demi-finale, alors qu'ils ont joué 40 matchs par an comme les Tricolores.
Crédit vidéo : Europe 1
Jean-Claude Skrela : "Aujourd'hui, le rugby est beaucoup plus entraîné qu'enseigné"
Pour l'ancien sélectionneur du XV de France et ancien Directeur technique national, "on commence à se poser des questions mais c'est trop tard". Via Eurosport, il constate comme beaucoup d'autres que les clubs et l'équipe de France ne sont pas sur la même longueur d'onde, sans pour autant jeter la pierre aux équipes du Top 14 qui "développent des économies [et] ont besoin de résultats". Mais il y a cependant un effort à faire au niveau du temps de jeu des joueurs performants dans les sélections de jeunes. "Au moment où ils sont les meilleurs de leur génération, ils ne jouent pas au plus haut niveau ! Comment vont-ils continuer à acquérir des compétences ?" Les contrats fédéraux, pratiqués notamment dans l'hémisphère sud et récemment évoqués par Pierre Camou, pourraient être une solution selon Skrela. Mais il faut également renforcer la formation. "Aujourd'hui, le rugby est beaucoup plus entraîné qu'enseigné".
Pierre Villepreux : "Nous sommes archaïques"
L'ancien adjoint de Skrela à la tête des Bleus, estime pour sa part que ce n'est pas que la faute de la FFR. "C'est celle du rugby français depuis la base jusqu'au plus haut niveau". Il repère tout d'abord des problèmes au niveau de la formation, dont le contenu ne prend selon lui pas en compte la bonne vision du rugby. "Nous sommes archaïques" lance Villepreux via Sud Radio. En haut de l’échelle, il a constaté que le travail fait par le staff n'a pas été le bon. "Il faut partir du jeu collectif dans sa globalité en créant des situations que les joueurs vont comprendre pour créer du liant dans le jeu." En faisant notamment référence au fait qu'il y a toujours du soutien chez les Blacks, preuve qu'ils ont compris ce qu'allait faire leur coéquipier, et non chez les Bleus.
