Qu'ont en commun l'Irlandais Peter Stringer, le Sud-Africain Cheslin Kolbe, le Gallois Shane Williams ou encore l'Anglais Jason Robinson ? Tous ont réussi à faire une belle voire une grande carrière dans le rugby malgré leur petite taille. Pourtant, il y a fort à parier qu'ils ont entendu au moins une fois dans leur vie qu'ils étaient trop petits pour percer. L'Australien d'origine aborigène Maurice Longbottom (22 ans) a lui aussi été confronté à ce genre de discours. En l'espace de quelques matchs du côté de Munich lors de l'Oktoberfest 7s, il a montré de quoi il était capable. Avec ses appuis de feu et sa vitesse électrique, il a marqué le plus bel essai de la compétition face à la France. Mystifiant au passage Parez et Valleau.
Crédit vidéo : Turo Rugby 7s
Comme Neville Longbottom dans la saga Harry Potter, Maurice c'est un peu le personnage secondaire, celui qui on a toujours dénigré. Mais comme Londubat, il pourrait bien devenir l'un des éléments majeurs de l'histoire dans les années à venir. Formé à XIII et considéré comme l'un des meilleurs joueurs de tag rugby dans le monde, il a découvert le Seven en 2015 grâce à son cousin lors du Ella 7s, un célèbre tournoi réservé aux joueurs indigènes. Elu meilleur joueur de la compétition, il a rapidement enchaîné et été repéré. "J'ai adoré. Il y a tellement d'espace. Je peux me lâcher." Naturellement rapide, il a cependant travaillé du côté de la Sydney’s Dream Time Academy pour se perfectionner.
Fin septembre, le coach d'Australia Sevens Andy Friend ne tarissait pas d'éloges envers lui via rugby.com.au au moment de l'appeler pour le tournoi de préparation en Allemagne. "Son accélération est incroyable. Il trouve toujours des espaces. Donnez-lui le ballon et il vous montrera de quoi il est capable" comme en finale face à une équipe remaniée des Fidji où ses cannes et sa vista ont fait de gros dégâts.Crédit vidéo : RAVNIT 7s
Pour l'heure, il est seulement sous contrat jusqu'en décembre, mais la fédération devrait rapidement le sécuriser après ses performances à Munich. Désireux de participer aux Jeux du Commonwealth l'année prochaine, il rêve surtout des JO de 2020 à Tokyo via northweststar : "Je me suis fixé un but avant même que d'intégrer l'équipe australienne. Je m'entraîne dur pour y parvenir". Ses performances pourraient pousser d'autres joueurs aborigènes (il y en a trois pour le moment) à choisir le rugby à 7 plutôt que le football australien ou le XIII. "Ils sont vraiment, vraiment faits pour le Seven parce que tout est une question d'instinct et de vitesse et ils en ont à revendre", commente Andy Friend dans le Sydney Morning Herald.
