Bravo ! C’est bien, c’est classe, et puis surtout c’est courageux. Ça manque peut-être un peu de panache, mais c’est pas grave, c’était pas ton pote, tu le connais pas. Juste un adversaire à dézinguer et qu’importe la manière. Tranquille, un doigt dans chaque œil, tu pousses, tu tournes, ça se déchire, ça saigne, c’est bon, mission accomplie. Qu’est-ce t’en as à foutre du reste, des conséquences et du mec d’en face ? Rien ! C’est pas ton problème.
Bien sûr, t’aurais pu le démonter à la régulière. Une grosse cartouche, un bon tampon, un plaquage appuyé ou t’aurais même pu l’accompagner pour lui écraser les côtelettes. Même ça, on aurait rien dit. Mais peut-être que t’en avais pas les moyens ou que t’avais peur de te louper. T’as préféré la fourchette. A l’ancienne, comme papa. C’est plus sûr et puis surtout ça risque rien. A ce niveau, les arbitres de touche ne sont que des remplaçants de chaque équipe et y a pas de caméras aux 4 coins du terrain. Aucun risque de se faire gauler.
Après, le mec en face, tu t’en branles. Les urgences, le bloc opératoire, l’arrêt de travail et du rugby pendant quelques temps, tu t’en fous. T’as l’impression d’avoir fait du bon boulot pour la bonne marche de ton équipe. Forcément tu t’en vanteras pas, et puis pour te déculpabiliser, t’auras qu’à te dire que t’es pas le premier à le faire et que tu seras certainement pas le dernier, ça te fera du bien. Voilà, je te félicite pas t’avais deviné. Et puis sur ce coup, t’as pas vraiment fait honneur à ton sport, à ton club, à tes couleurs, mais je suppose que ça aussi tu t’en branles. Bonne continuation champion.