Un premier quart d'heure difficile
Difficile d'imaginer que le score à la mi-temps aurait pu être de neuf partout. Les Bleus ont mis un quart d'heure à entrer dans la partie. Avant cette interception de Rémy Grosso avec un puissant Camara au soutien, les Bleus n'avaient presque pas vu le cuir (près de 80 % de possession et d'occupation pour l'Angleterre). Sous pression, ils ont manqué de précision, à l'image de cet en-avant de Slimani au quart d'heure, ont été indisciplinés et ainsi redonné le ballon aux Anglais. Heureusement pour la France, les sujets de Sa Majesté n'ont pas su exploiter leur domination.
Une conquête en berne
La conquête n'avait ici pas été un problème pour le XV de France. La touche, avec notamment Yacouba Camara, avait été solide. Face aux Anglais, les Bleus ont eu énormément de mal à tromper l'alignement adverse. Dans le premier quart d'heure seulement, les Tricolores ont perdu trois ballons en touche. Les hommes de Jacques Brunel n'ont guère été mieux lotis en mêlée puisqu'ils ont été pénalisés à deux reprises, l'officiel pointant notamment du doigt Rabah Slimani. Des fautes punies par le pied de Farrell. Le Clermontois a couté cher aux Bleus puisqu'il a aussi été pénalisé sur une mêlée à 5m décisive qui aurait pu permettre à la France de faire le break. On retiendra aussi cette touche perdue à 5m de l'en-but français à la 73e.
De la solidarité défensive
Trois ballons perdus en touche mais trois ballons récupérés au grattage grâce à Bastareaud et Guirado en première mi-temps. Les Toulonnais ont été à la pointe du combat en défense avec six plaquages pour le centre et huit pour le talonneur en l'espace d'une mi-temps. L'effort défensif a également été collectif puisqu'on a rarement vu les Bleus être débordés par les lancements anglais, et ce même lorsque Farrell ou Ford ont varié en jouant au pied derrière le premier rideau. À ce titre, le triangle arrière s'est montré très solide sous les ballons hauts.
Des Anglais pas inspirés
Les hommes d'Eddie Jones avaient-ils digéré la défaite face à l'Ecosse à Murrayfield ? Pour certains observateurs, ce n'est pas un accident de parcours car les Anglais ne sont pas souverains depuis le début de la compétition. Ils ont eu beaucoup de mal à battre les Gallois à domicile puis sont tombés face aux Écossais. Moins puissants, moins fluides, pénalisés (16 faute) ils n'ont pas trouvé la solution face à des Français parfois indisciplinés mais déterminés comme jamais. On attendait Ben Te'o, Watson ou encore Farrell, mais les Anglais ont muselés jusqu'à cette remise intérieure de Daly pour May. C'est la première fois que l'Angleterre sous Eddie Jones enchaîne deux défaites.
Une fin de match insoutenable !
QUE CE FUT DUR ! Si vous avez eu une crise cardiaque lorsque Lionel Beauxis a raté son dégagement dans les arrêts de jeu au lieu de simplement taper en direction de l'en-but, c'est que vous avez vibré devant ce match. Les Bleus ont eu l'occasion de tuer le match, notamment lorsqu'ils ont été en supériorité numérique suite au carton jaune de Watson combiné à un essai de pénalité, mais ils ont joué à se faire peur par manque de justesse malgré les courses incisives d'un Rémy Grosso de gala et élu homme du match. Un succès qui pourrait être fondateur pour les Bleus même s'ils ont encore beaucoup de choses à travailler. Notez qu'avec cette victoire, c'est l'Irlande qui remporte le Tournoi.