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6 Nations 2021. Découvrez Matt Fagerson, le nouveau 8 surpuissant de l'Ecosse

Titulaire depuis la fin d'année dernière, impressionnant de puissance en ce début de Tournoi, le cadet des Fagerson symbolise le renouveau écossais.

Theo Fondacci 25/02/2021 à 15h00
Passé par le 7, Fagerson est un joueur aussi mobile que puissant : le vrai numéro 8 moderne.
Passé par le 7, Fagerson est un joueur aussi mobile que puissant : le vrai numéro 8 moderne.

Amourachés de l’Ecosse, spectateurs assidus du Pro 14 ou plus simplement fans du XV du Chardon, son nom ne vous ait certainement pas inconnu. Inconsciemment, vous l’associez probablement plus à son frère, Zander, qu’à lui. La probable résultante des 36 sélections de son frangin casqué, lui qui cale l’axe droit de la mêlée des Scots depuis quelques années maintenant. Pourtant, s’il y en a bien un qui brille de mille feux en ce début de Tournoi des 6 Nations 2021, c’est bien Matt Fagerson, le cadet de la fratrie. Contre la France (mais quand ?) le blondinet sera d’ailleurs certainement aligné en numéro 8, quand son ainé est lui suspendu après un carton rouge reçu face au Pays de Galles il y a deux semaines. Un garçon qui pourrait poser bien des soucis aux Tricolores, tant sa puissance et son habileté ballon en main sont redoutables : Anglais et Gallois - les 2 premiers adversaires de l’Ecosse dans ce Tournoi - peuvent en témoigner.

Dans les radars fédéraux depuis son plus jeune âge

Matt ? C’est ce troisième ligne centre de 22 ans, né à Perth tout comme Zander. Quoi, les Fagerson font eux aussi partie de la vague d’expatriés dont se sert l’Ecosse depuis des années ? Molo l’asticot. Au-delà d’être la plus grande ville de l’Ouest australien, Perth est aussi une jolie cité du centre de l’Ecosse, garnie de 50 000 âmes et réputée pour son charme de vie. C’est ici, sur les rives du fleuve Tay, que les deux « brothers » découvrent donc la balle ovale, avant de s’envoler pour l’académie des Glasgow Warriors. Déjà repéré chez les jeunes avec des sélections chez les U16 puis U18 écossais, Matt fait lui ses débuts avec sa province fin 2016, à seulement 18 ans, alors que son grand frère vient lui de connaître les honneurs de l'équipe nationale. Pour sa deuxième saison chez les grands, le tout jeune numéro 8 signe son premier contrat pro’, est aligné à 18 reprises avec Glasgow, reçoit même le Sir Willie Purves Quaich, trophée récompensant le meilleur jeune joueur de la saison en Ecosse ! Dans la foulée, Fagerson fête aussi sa première sélection sous le maillot bleu nuit lors d’une rencontre estivale face aux USA, devenant ainsi, à pas encore 20 ans, le plus jeune numéro 8 de l’histoire du XV du Chardon. A l’époque, les expérimentés Josh Strauss et Ryan Wilson ont encore une longueur d’avance sur lui derrière la mêlée, mais le staff écossais, qui ne voit pas non plus des garçons aussi puissants défiler tous les 4 matins, lui montre un intérêt tout particulier. Alors qu’il sort d’une saison à 6 essais en 19 titularisations avec son club, Fagerson est donc appelé pour préparer le Mondial 2019. Devancé sur la corde par Blade Thomson sur l’autel de l’expérience, de sa formation néo-zélandaise et de son joli CV en Super Rugby (50 matchs), l’enfant de Perth ne composte finalement donc pas son billet pour le Japon. Si la déception due être grande, qu’importe, Matt a encore tout le temps de goûter aux joies de la compétition reine ! D’autant que ce ne fut certainement que partie remise, tant, 18 mois plus tard et depuis l’automne dernier, le troisième ligne de 22 ans apparaît aujourd’hui comme le numéro 1 du poste avec l’équipe d’Ecosse.

Symbole du renouveau écossais

A quelques jours d’aller défier la France à St-Denis, vous comprendrez donc pourquoi nous avons choisi de mettre en lumière ce garçon, perforant comme pas grand monde au pays de la cornemuse et jamais avare lorsqu’il s’agit de produire des efforts à répétition. Doté d’un gabarit robuste mais athlétique (1m86 pour 110 kilos), mais surtout d’un raffut droit surpuissant, le petit frère de Zander est donc un garçon constamment dans l’avancée dès lors qu’il cale la gonfle sous son épais bras gauche. Dans un style - bien qu’un peu moins volumineux - qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Louis Picamoles il y a quelques années. Ce n’est pas pour rien que le principal intéressé a par exemple inscrit 12 essais en 57 titularisations avec Glasgow, ou encore qu’il fut le meilleur porteur de balle (16 courses) lors de l’Angleterre - Ecosse du début du mois.

Dans le sillage des autres jeunes prometteurs des Scots (Cummings, Van der Merwe, Graham…), Fagerson fait donc pleinement partie de la vague de nouveaux talents émergeants au nord du mur d’Hadrien ces derniers temps. Celle que tout les observateurs annoncent comme taillée pour redonner ses lettres de noblesse à l’Ecosse. Forte de son début de Tournoi très agréable à regarder, cette dernière ne joue d’ailleurs plus les fines bouches et affiche son ambition de glaner de nouvelles victoires fondatrices après celle en Angleterre. « Je nous vois réellement capables d’aller gagner en France », abondait dans ce sens le virevoltant capitaine Stuart Hogg cette semaine. De fait, aussi sympathique l’arrière d’Exeter soit-il, on lui rappellera ceci : les Bleus sont invaincus face à l’Ecosse depuis 1998 et il n’y a pas de raison que cela change cette-fois, eux qui maîtrisent si bien leur sujet depuis plus d’un an maintenant. Ce ne sont tout de même pas quelques cas de Covid et des jeunes gens en kilt qui vont nous renverser. Non mais !

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