Malgré la défaite 23 à 20, on s'accordera tous pour dire que la performance française laissa apparaître une nouvelle fois des qualités offensives évidentes, une défense rêche et le reste. Néanmoins, comme on ne résiste pas à l'appel des 65 millions de sélectionneurs et qu'il est évident que Fabien Galthié compte sur nous pour débriefer la rencontre, on a décidé de pointer du doigt qui n'ont pas fonctionné contre l'Angleterre.
La possession
Ce samedi à Twickenham, il fut clair et évident que les Bleus ont eu du mal à aller s'installer chez l'adversaire. Si, comme énoncé plus haut, leur défense fut rude et leurs contres souvent éclair, ils ont pourtant subi le monopole du ballon anglais. En témoignent les 70% de possession des hommes d'Eddie Jones sur l'ensemble de la partie. Au vrai, les cisailles et grattages de Vakatawa et consorts n'ont fait que retarder l'échéance pour les Bleus, tant à ce jeu plus encore qu'aux autres, l'on finit par s'essoufler à force de défendre. Du coup, bien que plus dangereux que les British sur chacunes de leurs interventions, les Bleus sont souvent restés à portée de fusil du pied d'Owen Farrell, et se sont donc plus exposés que leur adversaire. Une donnée qui compte quand on sait que la différence au score s'est faite au pied (13 pts pour l'Angleterre, 10 pour la France), et que les Tricolores ont été moins sanctionnés (8) que leurs adversaires (12). Oui mais voilà, les fautes bleues étaient le plus souvent dans leur camp, et de fait, plus vulnérables face au cannonier anglais.
Le coaching
Owen Farrell continue son récital au pied et permet au XV de la Rose de revenir à 4 points des Bleus (16-20) !
— France tv sport (@francetvsport) March 13, 2021
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Autre donnée faillible que beaucoup ont d'ailleurs remarqué comme nous durant ce match, c'est le coaching. Il ne faut pas avoir Bac+5 en management pour voir que contre l'Angleterre, Fabien Galthié à tardé, mais alors vraiment tardé à effectuer ses remplacements, à l'image de celui de Marchand par Chat (72ème !). Ce qui peut paraître étonnant quand on sait que la plupart de ses joueurs n'avaient pas joué depuis 1 mois, et manquaient donc naturellement de rythme pour dépasser l'heure de jeu. A ce titre, l'on pourrait également mentionner des garçons comme Dupont ou Alldritt, qui nous parurent franchement tirer la langue en fin de rencontre après leurs nombreux efforts, et pourtant jamais remplacés par Serin ou Jelonch, qui devaient trépigner d'impatience sur le banc. Ils furent d'ailleurs 3 à ne pas du tout entrer en jeu ce samedi (les 2 précédents nommés + Ntamack) : curieux, quand on sait à quel point le staff des Bleus compte habituellement sur ses fameux finisseurs pour ne pas que l'équipe baisse en régime lors des fins de partie... Quand bien même la tirade de Galthié sur le sujet en conférence de presse laissait à penser qu'il reconnaissait ne pas avoir "coaché" au bon moment. "On regardera ça... Il n'y a pas eu énormément de rugby sur la deuxième mi-temps. Sur la fin, ils ont réussi à aller chercher la victoire, on dira donc qu'ils ont mieux terminé..."
Cruel ! Maro Itoje donne l’avantage aux Anglais dans les cinq dernières minutes ! Grâce à la transformation d’Owen Farrell, le XV de la Rose mène (23-20) !
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Le banc français
Il nous embête d'être trop dur avec certains Tricolores, tant on ne doute en rien qu'à ce niveau-là, chacun donne absolument tout. Pourtant, force est de constater que les remplaçants français n'ont pas été au niveau requis par une telle rencontre, lors de leur entrée. En ce sens et sans remettre le fait qu'Ibanez et consorts savent ce qu'ils font, l'on doutait avant la rencontre de la présence d'un banc bien moins "impact player" que face à l'Irlande. Gros, Aldegheri ou Cazeaux n'ont pas la présence physique de Kolingar, Atonio ainsi que Taofifenua, et sans leur jeter la pierre, cela s'est vérifié. Certes, il fallut faire avec les aléas du moment (absences de Le Roux et Atonio), mais on fut tout de même déçu par l'apport des "finisseurs" lors des 20 dernières minutes. C'est bête mais excepté Camille Chat, entré trop tard pour relever quoi que ce soit à son sujet, on eut l'impression que tous ont souffert de la comparaison avec leurs homologues anglais. Cazeaux s'est troué sur le premier ballon qu'il eut à négocier (59ème), Woki a relativement reculé sur les impacts quand les deux piliers remplaçants n'ont pas fait le poids ni en mêlée (sanctionnés sur leur première mêlée), ni dans le jeu. Le contexte était évidemment très difficile, mais tous ou presque ont semblé subir les débats, dans une fin de match totalement acquise à la cause anglaise. Dès lors, le choix de placer 6 avants et 2 trois-quarts sur le banc pour finalement ne pas faire entrer Anthony Jelonch était-il judicieux ? Probablement pas, tant on aurait aimé voir le rugueux tarnais sur la pelouse lorsque le bâteau tanguait...