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Afrique du Sud : Vers le retour des quotas ethniques ?

La fédération sud-africaine souhaite prendre des mesures pour que plus de joueurs de couleur puissent éclore au plus haut niveau. Ainsi, des quotas pourraient être imposés en Vodacom Cup.

Riwan Demay 15/08/2013 à 07h00
Oregan Hoskins, président de la fédération sud-africaine de rugby.
Oregan Hoskins, président de la fédération sud-africaine de rugby.
L'Apartheid a beau être de l'histoire ancienne, la question raciale n'en demeure pas moins au centre des préoccupations dans le paysage politique de l'Afrique du Sud. Et notamment dans le cadre du rugby. Un sport qui a longtemps été exclusivement réservé aux blancs, et qui symbolisait l'ancien régime dans tous les esprits. Le ballon ovale s'est néanmoins démocratisé depuis la Coupe du Monde 1995. Cette année là, Chester Williams était le seul joueur de couleur à figurer dans l'équipe des Springboks sacrés champions du monde. En 2007, pour le second titre mondial des sud-africains, 6 joueurs noirs ou métis figuraient dans l'effectif – dont deux seulement comme titulaires (Bryan Habana et JP Pietersen).

Il y a donc bien une évolution, mais elle n'est pas encore suffisante pour la fédération sud-africaine de rugby, qui souhaite prendre des mesures pour permettre à plus de joueurs de couleurs s'imposer au plus haut niveau. En effet, la SARU veut imposer un quota de 7 joueurs minimum (dont 2 avants, et 5 titulaires obligatoires) de couleur par équipe engagée dans la Vodacom Cup. Pour rappel, la Vodacom Cup est l'antichambre de la Currie Cup, le championnat des provinces sud-africaine. Le président de la SARU Oregan Hoskins a précisé ses intentions :

Notre impression et qu'il faut franchir un palier pour voir plus de joueurs de couleur éclore. Les provinces partagent notre point de vue. La Vodacom Cup est essentielle pour le développement et son but est de donner l'opportunité à des jeunes joueurs de se révéler, en particulier ceux de couleur. Le but est d'élargir le nombre de joueurs de couleur sélectionnables pour la Currie Cup et le Super Rugby. Cela donnera également au coach des Springboks plus d'options ».

Une mesure de « discrimination positive » qui va sans doute susciter des polémiques. En 1999, la SAR avait déjà pris une initiative similaire, ce qui avait provoqué le mécontentement de plusieurs joueurs. Percy Montgomery, notamment, s'était opposé à cette méthode de sélection et avait choisi de partir jouer pour Newport au Pays de Galles. La mesure avait finalement été abrogée en 2004. Pour info, l'équipe des Springboks qui affrontera l'Argentine samedi prochain pour le premier match du Rugby Championship comportera trois joueurs de couleur : Bryan Habana, Tendai Mtawarira et Bjorn Basson.

Riwan Demay

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Riwan Demay

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Kadova
Kadova
Je n'aime pas la discrimination positive, parce qu'un joueur noir par ex, pourra toujours se demander s'il a ete selectionne parce qu'il est bon ou parce qu'il est noir. Sans parler de ce que pourront penser les autres joueurs et/ou les supporters et/ou les medias. Je pense qu'au lieu de faire cela, ils feraient mieux de promouvoir et aider a se developper le rugby dans les quartiers a forte majorite noire. Ce qui permettrait a de bons joueurs noirs de se developper.
loukylousky
loukylousky
C'est symptomatique. Ca peut paraitre scandaleux pour nous, mais il y a encore trop de squelettes dans leurs placards. Moins de vingt ans apres la fin l'apartheid...
Excore
Excore
Ils touchent un sujet sensible là, néanmoins il est vrai qu'il y a peu de joueurs de couleurs en AFS mais est-ce dù à une discrimination ? Si c'est le cas, je suis persuadé qu'avec le temps ce quotas sera plus élevé, l'AFS doit juste en finir de panser ses blessures avec ce maudit apartheid ! :)
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