Dans le temps, il y eut bien Matt Giteau, dont le fait d'avoir réussi à évoluer en 12, en 10 mais également en 9 chez les Wallabies fut une sacrée performance. Ou encore François Steyn, qui joue toujours pour les Springboks malgré ses 35 ans et près de 80 sélections, alternant entre le centre, l'ouverture et l'arrière comme on change de chemise. Mais la situation qui nous intéresse ici est probablement unique dans le rugby international actuel : Jordie Barrett, l'habituel arrière des All Blacks, sera titulaire en numéro 12 ce week-end face à l'Australie. Une première - dans les tuyaux depuis quelque temps - pour celui qui a déjà joué 15 donc, mais également 11, 14 et 10 sous le maillot noir. Une polyvalence à l'extrême, qu'il est peut-être le seul à posséder aujourd'hui...
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Il faut dire qu'entre son physique au-dessus de la moyenne (1m96 pour 102kg), son jeu au pied de mammouth, ses qualités de vitesse intéressantes mais aussi et surtout son excellente compréhension du jeu, l'homme aux 44 sélections est de ceux que vous êtes forcément tenté de déplacer tel un pion chaque week-end, en fonction des besoins de votre équipe. Eh oui, Jordie est bon dans les airs, dur sur l'homme en défense, "aime le chocolat", comme on dit, et représente également une vraie option dans le jeu au pied, où qu'il joue. Et en plus de buter. En l'occurrence, en premier centre face aux Wallabies, il remplira parfaitement la fonction d'un 5/8ème aux côtés de Richie Mo'unga, solution à laquelle réfléchissaient Ian Foster et ses hommes depuis un moment. L'association fonctionnera-t-elle ? Impossible à deviner, pour l'heure, même si une telle addition de talents qui puent le rugby derrière (Mo'unga, J. Barrett, Jordan, B. Barrett) peut laisser augurer de belles choses à l'Eden Park.
Sans oublier Carreras, Petaia et les autres
Mais au fait, Jordie Barrett a-t-il des concurrents mondiaux en termes de polyvalence ? À première vue, on serait tenté de dire non, tant son profil paraît unique. Malgré tout, on notera que pas si loin de nous, le talentueux 3/4 argentin Santiago Carreras, installé en ce moment à l'ouverture chez les Pumas, évolue également à l'arrière et à l'aile avec autant de facilités. Le sens du jeu, la technique individuelle et les qualités athlétiques du joueur de Gloucester lui permettent en effet d'être bon partout, vous en conviendrez. Même si le poste auquel il excelle le plus reste celui d'arrière, selon nous.
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Derrière, on pourrait également citer Jordan Petaia, qui a débuté pour la première fois à l'arrière avec les Wallabies en juillet dernier face à l'Angleterre, après avoir déjà évolué au centre et à l'aile en sélection. Avec une particularité : celle de n'arriver à être fixé à aucun poste, alors qu'il est international depuis 3 ans maintenant. Évoquons également le cas de Juan Cruz Mallia, qui n'évolue essentiellement qu'à l'arrière (ou au centre) avec les Pumas, mais qui est, vous le savez, largement capable de jouer à l'aile, son poste attitré au Stade Toulousain. Enfin, sur la scène internationale, le profil le plus similaire au cadet des Barrett serait finalement peut-être James O'Connor, qui comme le NZ, a déjà joué à 4 postes différents avec l'Australie. Un temps installé à l'aile droite des Aussies, l'ancien toulonnais fit ses débuts à l'arrière en sélection, avant de connaître bien sûr le numéro 13 et le poste d'ouvreur, dans un passé bien plus récent avec les Wallabies. Des profils - jusqu'à preuve du contraire - bien identifiés dans l'hémisphère sud...
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