C’est une thèse que de nombreux licenciés de la région PACA, d’Ile-de-France ou de la ligue AURA (Auvergne/Rhône-Alpes) contestent fermement. Quelque part sans réellement y croire mais davantage par égo et pour se rassurer ; pour se dire que non, le niveau global dans le Sud-Ouest n'est pas réellement meilleur qu'à Lyon, Paris ou Marseille. Qui dit vrai, qui dit faux ? Jetons un oeil aux chiffres, donc...
Pour voir que ces phases finales 2023 n'ont pas réellement fait d'exception à la règle. Après plusieurs tours en championnat de France, le constat est sans appel : sur les 76 matchs ayant opposés des équipes du Sud-Ouest (grosso merdo Occitanie et Nouvelle-Aquitaine), 57 d'entre-eux ont été remportés par les fans de Francis Cabrel, de la Régionale 3 à la Fédérale 1, pour un match nul. Soit 76% de victoire. Des chiffres qui s'élèvent même à 96% de réussite pour les ligues OCC et NA, de la Régionale 3 à la Régionale 1, derniers championnats encore réellement amateurs. Car ailleurs, là où les contrats à 500 balles (et plus) par mois sont déjà légion dans tout l'Est de la France dès la Fédérale 3, la donne s'équilibre un peu. Notamment dans le dernier échelon fédéral, justement, où à l'inverse de l'année passée (22 des 24 matchs ayant opposé le Sud-Ouest et les autres avaient été remportés par les premiers, au 1er juin), l'hégémonie du Sud-Ouest semble un poil moins marquante.
Le charme des championnats de France
En effet, "seules" 16 des 24 rencontres entre les deux partis ont été remportées par les équipes suivant l'axe du Canal du Midi, et celui de la Garonne. Une situation un peu plus proche de l'équilibre, qui s'explique probablement par deux raisons : la première est bien sûr la capacité des grosses cylindrées de l'Est et de la région parisienne à recruter gras, grâce notamment à leurs moyens financiers importants. Ainsi, citons les exemples d'Avignon/Le Pontet, d'Aubagne ou de Maison-Laffitte SGP par exemple (sans oublier Sarlat, en Dordogne), ogres parmi les ogres davantage grâce à leurs moyens financiers et leur attractivité qu'à leur formation, finalement. À l'inverse des équipes tarnaises, basques, béarnaises ou landaises comme Mugron, Navarrenx, Hasparren ou du Canton d'Alban, qui comptent, d'une année à l'autre, entre 80 et 90% de joueurs issus du village ou du voisinage très proche.
La deuxième, c'est aussi l'élargissement du "Sud-Ouest" à cette région Nouvelle-Aquitaine immense et parfois assez hétéroclyte en termes de niveau. Ainsi et sans faire injure à personne, disons que le niveau moyen des top clubs du Centre-Ouest comme ceux de la Creuse ou de la Vienne n'est peut-être pas celui affiché par leurs homologues de la Gironde, du Gers ou des Pyrénées-Atlantiques... Alors que plus globalement, l'arrivée des 16èmes de finale du championnat de France n'a fait qu'accentuer les différences d'adversité pointées du doigt entre les différentes poules. Ainsi, que reste-t-il de la poule 3 par exemple (Alsace/Bourgogne), celle qui comptait les 2èmes et 3èmes nationaux en termes de points, mais aussi l'équipe au meilleur goal-average de la phase de qualification (sur 199 équipes) ? Strasbourg est tombé sur les Gersois de Nogaro (2èmes de la poule 11) est en a pris 40 à l'aller et 35 au retour. Illkirch, malgré une belle opposition, a lui fini par flancher face à Bazas, leader de la poule 14 tout en comptant bien moins de points que son adversaire du jour à l'issue des pahses de poule. Dans le même sens, les 1ers nationaux d'Issoudun (82 points) ont mangé la poussière face aux pénibles 2èmes de la poule 9 (Sud-Ouest), ceux du Cantan d'Alban. Avec des Tarnais qui leur auront tout simplement infligé un sévère 71 à 42 sur la confrontation en aller-retour.
AMATEUR. En championnat de France de Régionale 1, les favoris du Sud-Ouest annoncent déjà la couleur
Bref, on ne saura comment vous convaincre plus de ce qui se trame aux 4 coins de l'Hexagone dans les divisions amateures, cette saison encore. La condensation sur trois niveaux des équipes des anciennes séries territoriales n'y a rien changé, pas plus que le resserrement des Fédérales 1 et 2, où 16 des 24 clubs toujours en vie à l'heure d'écrire ces lignes sont référencés "Sud-Ouest". La réduction du nombre de clubs en Fédérale 3 la saison prochaine harmonisera-t-elle le niveau de pratique général sur l'ensemble du territoire, alors ? On n'y mettrait pas notre main à couper, non plus, quand bien même nos plus fidèles amis évoluent dans le 13, le 83 ou le 84...

