Si nous avons pour habitude de louer le jeu à la main du Stade Toulousain, il ne faut pas pour autant oublier le travail défensif fourni par ces derniers. En ce début de saison, nombreuses sont les actions où le champion de France en titre s'en est sorti grâce à des ballons grattés, des contres en touche ou bien des plaquages salvateurs. Meilleure défense du championnat, les hommes d'Ugo Mola ont en revanche, souvent été dominés par leurs adversaires. Que ce soit territorialement ou bien en termes de possession de balle, les Toulousains n'ont pas toujours été impériaux lors des 4 dernières rencontres. Et pourtant, ils sont aujourd'hui premiers du classement, et toujours invaincus à l'heure où nous écrivons ces lignes. Comment cela se fait-il ? Très bonne défense toulousaine ou bien manque de réalisme de ses adversaires ? C'est ce à quoi nous allons tenter de répondre ici.
Toulouse, force tranquille même près de sa ligne
S'il y a bien quelque chose qui nous marque en ce début de saison, c'est la capacité qu'a le Stade Toulousain à se sortir de situations parfois très complexes. Preuve en est encore ce week-end : dominés en première période par une équipe de Clermont convaincante, les coéquipiers d'Antoine Dupont ne se retrouvent menés que de deux points à la pause. Et pourtant, l'ASM en a eu des munitions ! Mais à chaque fois, un Toulousain réussit à revenir au dernier moment pour sauver la patrie, comme ce fut le cas de Pita Ahki juste avant la pause. Sur ce match, nous pouvons compter 9 occasions franches pour les Clermontois : seulement 2 iront à dame. Un problème qui ne se résume pas seulement à Clermont, mais bien à tous les adversaires du Stade en ce début de saison. Que ce soit La Rochelle, Montpellier, ou à moindre mesure Toulon, tous se sont cassés les dents face à la défense féroce des Hauts-Garonnais. C'est bien simple, sur les 4 derniers matchs, les Toulousains ont subi 33 grosses occasions d'essais (c'est-à-dire à moins de 10 mètres de leur ligne), et n'en ont encaissé que 6. Un chiffre qui est surtout dû à la tranquillité des joueurs toulousains, même lorsque ces derniers sont acculés dans leur 22 mètres.
Ne pas prendre les points au pied, un choix souvent regrettable
Si les équipes qui ont affronté le champion d'Europe n'ont pas su convertir leurs occasions à la main, qu'en est-il des points inscrits au pied ? Car souvent, une équipe dominée dans le jeu concède quelques pénalités bien placées. Ce fut d'ailleurs le cas de Toulouse, qui s'est souvent mis à la faute dans sa moitié de terrain. Mais sur ce secteur, ça coince également ! En effet, les buteurs adverses du Stade Toulousain n'ont pas eu beaucoup de réussite en ce début de saison. 50% exactement (9/18), dont bons nombres largement à la portée de ces joueurs talentueux. Une énorme faillite, tandis que de l'autre côté, Thomas Ramos est à 75% de réussite au pied (18/24). À croire qu'un marabout souhaite réellement voir le Stade Toulousain remporter un nouveau titre ! Mais ce manque de précision n'est malheureusement pas le seul problème ; car si les points loupés au pied coûtent cher à la fin d'un match, il en va de même pour les pénalités non tentées ! Et ça, les adversaires de Toulouse en sont les spécialistes ! De nombreuses fois, les équipes décident de ne pas prendre les points, afin d'essayer d'aller en touche pour inscrire un essai. Une prise de risque qui, au-delà d'être louable, peut être vue comme un manque de pragmatisme évident. Ce fut le cas d'ailleurs de La Rochelle lors de la première journée, qui tenta plusieurs fois d'aller en touche en espérant aller derrière la ligne. Ils n'y seront arrivés qu'une seule fois sur 6 tentatives.
Des erreurs qui ne pardonnent pas face à ces joueurs
Comme nous l'avons vu juste au-dessus, les adversaires du Stade manquent énormément de réalisme dans les zones de marque. La faute à une défense collective agressive, mais également à de nombreux exploits individuels. Celui qui résume le mieux cette situation est bien entendu Antoine Dupont. Ses retours dévastateurs ont stoppé de nombreuses actions d'essais, comme ce week-end par exemple, lorsque le demi de mêlée international est revenu sur Ravaï, à seulement quelques mètres de l'en-but. Mais "Toto" n'est pas le seul à avoir sauvé les miches du Stade Toulousain : les nombreux grattages de Tolofua et Marchand près des lignes ont souvent donné de l'air aux Rouges et Noirs. Des sauvetages défensifs, jumelés à un incroyable réalisme offensif ! En effet, ce début de saison nous a prouvé que même lorsqu'il était moribond, le champion de France arrivait toujours à se nourrir de la moindre opportunité pour piquer. Au-delà de la réussite au pied de Ramos, Toulouse a su convertir 60% de ses occasions franches lors des 4 derniers matchs (12/20). Un pourcentage qui est par ailleurs biaisé, puisque les Toulousains ont (paradoxalement) gâché plus que d'habitude face au RCT, surtout en fin de rencontre.
Une leçon que les futurs adversaires du Stade Toulousain doivent retenir, s'ils veulent être les premiers à faire tomber les coéquipiers de Julien Marchand. Premiers éléments de réponse ce samedi, lors du match opposant le Biarritz Olympique au Stade Toulousain.