Colomiers. Vice-champion de France en 2000, le club Haut-Garonnais est désormais un visage incontournable du paysage rugbysitique français. Quatrième de Pro D2 cette année, l'USC a vu ces dernières années de nombreux joueurs passer dans ses rangs et faire actuellement les beaux jours du Top 14. Alors que sont devenus, les enfants du Stade Michel Bendichou ?
1- Gaëtan Barlot : Talonneur (23 ans, Castres Olympique)
C'est peut-être l'une des révélations de la saison. Supporter invétéré du Castres Olympique, ou passionné de Top 14, ce nom n'a pu vous échapper. Reconnaissable de par son casque, Gaëtan Barlot, jeune talonneur de 23 ans est en train de s'affirmer comme l'un des éléments incontournables de la formation tarnaise. Né et formé à Clermont, il quitte son Auvergne natale en 2015, alors qu'il n'a que 17 ans pour poser ses bagages dans la banlieue toulousaine, à Colomiers donc. ''Je suis venu à Colomiers car je n'étais que cinquième dans la hiérarchie des talonneurs à l'ASM et puis il y avait ici la possibilité de commencer un cursus de technicien de laboratoire'', explique-t-il à La Dépêche en novembre 2019. Une tête bien faite pour un joueur qui va peu à peu prendre du galon au sein de l'effectif columérin. En 2017, il effectue ses premiers pas en professionnel, et connaît une saison 2018-2019 compliquée avec son club, dans laquelle il va lutter pour maintenir sa formation au sein de l'antichambre du Top 14. Une expérience bénéfique pour le jeune joueur : ''La lutte pour le maintien ce sont des matchs couperets où chaque geste est important et pour un jeune ça t'apporte énormément de rigueur'', poursuivait-il toujours dans les colonnes de La Dépêche. À la faveur d'une fin de saison en boulet de canon, Colomiers se maintiendra et étonnera lors de l'exercice suivant. Premier à l'arrêt de la saison en mars, il ne connaîtra les joies de disputer les phases finales avec le club qui l'a vu éclore. Qu'importe, titulaire à part entière au sein du pack columérin, Barlot décide de s'exiler à un peu moins d'une centaine de kilomètres de là. Il s'engage avec Castres cet été et réalise une saison des plus convaincantes. Il est le symbole de la résurrection de son club, relégable il y a encore quelques semaines et revigoré aujourd'hui. Numéro 1 du poste, il enchaîne les titularisations et a même inscrit son premier essai en Top 14 face à Agen. Ce samedi, il retrouvera Clermont et le Michelin, son club formateur. Une vraie belle histoire.
2- Stéphane Onambele : Troisième-ligne (27 ans, Castres Olympique)
Comme Gaëtan Barlot, Stéphane Onambele a fait les belles années de Colomiers, avec près de six ans passés au sein de l'USC. Originaire du Cameroun, il grandit à Yaoundé, touche dans un premier temps, et cela sonne comme une évidence, le ballon rond. Arrivé en France, après s'être essayé au hand, basket ou karaté, il se prend de passion pour l'ovale au collège. Débarqué en 2012 à Colomiers, il intègre le centre de formation avant de peu à peu s'installer au sein de l'équipe première. S'il ne dispute qu'une poignée de rencontres dans un premier temps, il va peu à peu se faire une place de choix aux prémices de la saison 2015-2016 à seulement 22 balais. Seize rencontres, puis treize la saison suivante, Onambele fera étalage de tout son talent lors de l'exercice 2017-2018 où il disputera la bagatelle de 23 rencontres, treize comme titulaires pour quatre essais. Une ascension qui tape dans l'oeil des écuries de l'échelon supérieur. À l'intersaison, Toulon s'attache les services d'Onambele. Peu de monde l'imagine se faire une place au soleil dans un club où la concurrence règne aux quatre coins du terrain. Pourtant en 2018, son début de saison est bon, mais peu à peu Stéphane Onambele va voir son temps de jeu réduire. À la sortie de deux saisons mitigées à Toulon, où il n'aura jamais réellement réussi à convaincre son entraîneur Patrice Collazo, il décide de rallier Castres cet été. ''C'est plus facile pour moi de m'épanouir dans mon quotidien et mon rugby en jouant à Castres plutôt qu'au RCT. Dans sa dimension humaine et familiale, le club de Castres ressemble à celui de Colomiers. C'est un peu pour ses valeurs que j'ai choisi de venir au CO'', déclarait-il en août dernier à Actu.fr. Oui mais voilà. Six mois plus tard, Onambele n'a disputé qu'un seul petit match de Top 14 et deux de Challenge Cup. La marche est-elle trop haute pour un joueur au comportement exemplaire ? Difficile à dire, mais pour l'instant le constat est dur et implacable. Il n'a jamais vraiment réussi à s'imposer en Top 14.
3- Martin Puech : Troisième-ligne (32 ans, Section Paloise)
Comment faire un top 5, des joueurs passés par Colomiers et évoluant à l'étage au-dessus, sans évoquer Martin Puech ? D'une famille de treiziste, Puech rejoint les espoirs de Colomiers en 2010. Deux ans plus tard, il signe son premier contrat professionnel sous les couleurs haut-garonnaises. Le début d'une belle aventure pour ce troisième-ligne jamais avare d'efforts et cantonné aux tâches obscures. Peu à peu, il va s'imposer dans la rotation de l'effectif pour devenir un de ses rouages essentiels. Infatigable plaqueur, son entraîneur de l'époque, Bernard Goutta, ne tarissait pas d'éloges à son sujet pour La Dépêche : ''C'est notre meilleur plaqueur, notre meilleur franchisseur, il a une activité incroyable, il excelle dans tous les secteurs [...] C'est notre baromètre. Il est devenu un élément clé.'' Des propos datant de 2017 mais qui auraient pu trouver écho aujourd'hui encore. Après six ans de bons et loyaux services à Colomiers, Martin Puech prend la direction de Pau. Dans la cité béarnaise, au pied des Pyrénées, il s'impose là encore peu à peu, à force de travail et d'abnégation. Preuve de son incroyable activité, le natif du Lot est sacré meilleur plaqueur de la saison 2019-2020, lors de l'arrêt de cette dernière. Avec 268 plaquages sur 285 tentés il affole tous les records, confirmant son abattage stratosphérique. Si bien qu'il fut désigné capitaine du club pour cette saison. Malheureusement, encore auteur d'un début d'exercice exceptionnel, le flanker Palois s'est gravement blessé, victime d'une rupture des ligaments croisés face au Stade Français, en décembre dernier. On lui souhaite de revenir au niveau qui était le sien. Avant sa blessure, il était un des trois joueurs les plus utilisés de notre championnat.
4- Maxime Lafage : Demi-d'ouverture (26 ans, Aviron Bayonnais)
Il est sûrement moins connu qu'un Barlot ou Puech, mais Maxime Lafage fait petit à petit son trou du côté de Bayonne sur les bords de l'Adour et de la Nive. Formé à Blagnac, il rejoint Colomiers après un passage manqué du côté du Stade Toulousain. À seulement 21 printemps, il effectue ses débuts en Pro D2, face à Mont-de-Marsan. Ici, il s'épanouit pleinement : ''À Colomiers, j'ai trouvé un club familial qui m'a permis de rebondir'', confiait-il à Rugbyrama. Après trois saisons à fouler les terrains de Pro D2, Maxime Lafage s'essaye au niveau supérieur, et rejoint La Rochelle à l'été 2018. Peu utilisé, il connaît un véritable calvaire en début de saison 2019. Jamais utilisé, il rejoint finalement l'Aviron Bayonnais l'hiver de cette même année. Pour Rugbyrama il explique : ''À La Rochelle je n'étais tout simplement pas dans les plans du coach. Cela ne s'est pas bien passé donc j'étais très déçu. Mentalement ça a été compliqué. Pour moi ça a un échec [...] L'expérience a été très dure.'' Mais heureux de rejoindre le Pays-Basque, l'enfant du bassin toulousain rebondit et prend plaisir. Il s'impose rapidement à l'ouverture de son nouveau club. Une luxation au coude en début de saison le privera des premières journées du Top 14 version 2020/2021. Revenu depuis, il a notamment été titulaire, lors de la défaite des siens face à Pau, après plus d'un mois sans jouer, après que des cas de Covid aient été diagnostiqués au sein de l'effectif basque. Aujourd'hui épanoui à Bayonne, Maxime Lafage fera à n'en pas douter le nécessaire pour maintenir son club en Top 14.
5- Thomas Ramos : Arrière (25 ans, Stade Toulousain)
Il n'est plus à présenter. Non Thomas Ramos ne s'est pas éternisé du côté de Colomiers, mais le natif de Mazamet aura à coup sûr marqué le club le temps d'une saison. Arrivé à Toulouse en 2011, l'arrière a du mal à s'imposer au sein d'un club où la concurrence fait rage. Pas un problème. Ramos rejoint Colomiers à quelques kilomètres plus loin de la ville rose sous forme de prêt avec la ferme intention de s'aguerrir et gagner en expérience. Nous sommes alors en 2016. Et quel succès ! Élu meilleur joueur de Pro D2 de la saison, Ramos impressionne. Buteur fiable, terminant meilleur réalisateur de la compétition, mais également relanceur hors-pair, il s'installe à l'arrière de la formation columérine. Ses prestations sont remarquées et de retour à Toulouse une saison plus tard, il s'imposera comme un élément incontournable du club. ''J'ai pris énormément de plaisir à évoluer avec Colomiers tous les week-ends. J'ai pu constater ce que ça faisait d'enchaîner une saison complète à haut niveau, j'en retiens beaucoup de positif et grâce à ce prêt j'ai pris en maturité. Cette saison m'a beaucoup apporté'', déclarait-il à l'issue de son trophée de meilleur joueur. Mieux encore, Ramos s'est depuis vêtu du maillot Bleu, a participé à la Coupe du Monde 2019 et a soulevé le Bouclier de Brennus cette même année avec Toulouse. S'il semble avoir du mal à confirmer en sélection nationale, il lui reste encore de belles années pour confirmer tout le potentiel placé en lui. En tout cas son expérience en Pro D2 lui aura plus que jamais été bénéfique.
Autres joueurs : Brandon Fajardo,Martin Devergie, Afa Amosa, Nicolas Plazy, Yoram Moefana