Il y a un an jour pour jour, le nouveau sélectionneur du XV de France Fabien Galthié dévoilait sa première liste pour le Tournoi des 6 Nations 2020. Le technicien avait obtenu des instances qu'il appelle 42 joueurs. À ce moment-là, on n’imaginait pas que la saison serait totalement chamboulée. Que les Bleus n'iraient pas en tournée en Argentine, qu'ils ne recevraient pas les Springboks à l'automne et qu'au lieu de ça, ils joueraient une toute nouvelle compétition à l'automne pour combler les pertes des fédérations. Au final, cette Coupe d'Automne des Nations s'est révélée être une belle surprise avec des rencontres spectaculaires à l'image de cette finale Angleterre/France mémorable. Et bien que des matchs aient été annulés, le staff, forcé par l'accord entre la Ligue et la Fédération, a pu tester de nouveaux joueurs. Si bien que la liste qui devrait être dévoilée lundi pour le 6 nations 2021 pourrait comporter plusieurs changements dans ses lignes. En l'espace d'un an, certains éléments ont en effet prouvé leur valeur. D'autres ont confirmé ou bien rappelé au patron des Bleus qu'ils étaient encore dans le coup.
Brice Dulin, arrière, Stade Rochelais
Il y a un an, Brice Dulin jouait encore pour le Racing 92. Sa dernière sélection remontait à 2017 et il n'était plus l'arrière de poche que l'on avait connu en raison de nombreuses blessures, physiques (rupture des ligaments croisés) et psychiques (perte de son père). A son poste, Thomas Ramos était l'option sûre devant les néo-Tricolores Bouthier et Hamdaoui, dont on attendait énormément. Finalement, celui qui a brillé pendant le Tournoi, c'est Bouthier. A ce moment-là, Dulin était loin de s'imaginer avec le maillot bleu sur les épaules. Et pourtant, le destin a voulu que l'encadrement le rappele à Marcoussis après son passage au Stade Rochelais. En l'espace de deux matchs face à l'Italie et l'Angleterre, l'ancien Agenais a rebattu les cartes à l'arrière si bien que le Parisien Hamdaoui ne semble plus faire partie de l'équation à trois avec le Toulousain Ramos et le Montpelliérain Bouthier. Très solide dans les airs, Dulin s'est aussi rappelé aux bons souvenirs des supporters avec de belles courses dans les défenses. Si bien qu'à 30 ans, il semble avoir retrouvé une seconde jeunesse qui pourrait bien le mener jusqu'à la Coupe du monde en France.
Jalibert raffute, perce et sert parfaitement Dulin pour l'essai face aux Anglais ! [VIDEO]
Gabin Villière, ailier, Toulon
Contrairement à Dulin, lui on l'avait vu venir grâce à ses performances remarquées sur le circuit mondial de rugby à 7. Mais sans doute pas aussi vite. Mais l'ailier toulonnais a su profiter de la Coupe d'Automne pour se montrer sous son meilleur jour. Vous n'imaginez pas la liste tricolore sans lui pour le Tournoi ? Nous non plus. En janvier 2020, c'est son coéquipier Gervais Cordin qui avait la grosse cote. Du groupe initial il y a un an, il aurait pu être appelé cet automne sans une blessure en novembre. Et celui qui a eu sa chance face aux Italiens et aux Anglais, aux dépens également du Montpelliérain Gabriel Ngandebe, c'est Villière. D'un essai tranchant contre l'Italie tel Dominici, il s'est attiré les bonnes grâces des supporters. Recondui face à l'Angleterre, il ne s'est pas démonté pour son premier match à Twickenham. Mobile dans la ligne, bon défenseur, il met à profit ses qualités d'ancien septiste au profit du XV de France en allant aussi mettre le nez dans les rucks.
Comme un symbole, Gabin Villière déchire la défense pour un essai somptueux ! [VIDEO]
Anthony Jelonch, 3e ligne, Castres
Avec Charles Ollivon, Grégory Alldritt et François Cros, le XV de France possède une solide troisième ligne. Mais le vivier tricolore est riche à ce poste puisque Selevasio Tolofua, Cameron Woki, Sekou Macalou ou encore Anthony Jelonch postulent ardemment. Pourtant, ce dernier n'avait pas été retenu il y a un an contrairement à la concurrence. Le Castrais a profité du quota de trois feuilles de matchs à l'automne imposé aux titulaires pour retrouver les Bleus. On se rappellera qu'il avait eu 40 minutes de jeu face aux Blacks et aux Boks en 2017. Pas les meilleurs adversaires pour briller. Contre l'Italie et l'Angleterre, le flanker a pu mettre en avant son profil de plaqueur-gratteur. Malgré un gabarit loin des golgoths actuels (1m93, 105 kilos), le Castrais parvient à se faire respecter et peut aussi être très mobile. Il affiche une très belle forme en Top 14 qui pourrait lui ouvrir à nouveau les portes de Marcoussis cet hiver.
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Hassane Kolingar, pilier, Racing 92
Le Racingman fait partie de cette génération championne du monde des moins de 20 ans dont on attend beaucoup. En 2018, il avait été titré aux côtés de Ntamack, Geraci, Carbonel, Woki, Bamba, Gros, Vincent. C'est donc tout logiquement que l'on retrouve chez les Bleus avec ses anciens partenaires. Lui a mis plus de temps pour y parvenir. Son transfert de Vannes au Racing 92 lui a été bénéfique pour se mettre en avant. Il faut rappeler également qu'il évolue à un poste qui demande à la fois de la technique et de l'expérience pour exceller. Mais le talent n'attend pas le nombre des années. En l'espace de deux saisons, il s'est imposé dans la rotation avec Ben Arous à gauche de la mêlée où il montre chaque week-end une grande assurance. Si Baille et Gros sont installés, Kolingar est une réelle option au poste de pilier gauche.
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Jean-Pascal Barraque, centre, ASM/France 7
C'est sans doute le joueur qui était le plus éloigné des Bleus il y a un an. Capitaine de l'équipe de France à 7, il avait les yeux rivés sur les Jeux olympiques de Tokyo. Bien que passé par Biarritz, Toulouse, La Rochelle et l'UBB ces dernières années, le XV de France ne semblait pas accessible. Il s'épanouissait pleinement au Seven. Mais le Covid est passé par là. Plusieurs étapes ont été annulées et Barraque a saisi sa chance en signant à Clermont comme joker médical. Sa polyvalence, sa vista et ses qualités athlétiques lui ont permis de rapidement s'adapter et d'exceller dans la ligne d'attaque auvergnate si bien que l'ASM l'a prolongé jusqu'à la fin de la saison. À ce moment-là, il rejoindra France 7 pour le tournoi de qualification aux JO. Mais rien n'indique qu'il ne reviendra pas en Auvergne. Avec pourquoi pas un oeil sur le Mondial 2023. Bien sûr, les candidats au centre ne manquent pas avec Barassi, Delbouis, ou encore Danty et Klemenczak. Mais sa polyvalence et son leadership pourraient être un plus.
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