Ce samedi, le Stade Toulousain a rendez-vous avec son histoire, puisqu'il se déplace sur la pelouse du Leinster, grand favori cette année pour remporter la Champions Cup. Deux clubs qui étaient déjà arrivés à ce stade-là de la compétition la saison dernière. Si les Rouges et Noirs avaient disposé de Bordeaux en demi-finale (pour finalement soulever sa 5ème Coupe d'Europe), le Leinster avait buté sur une incroyable équipe de La Rochelle, 32-23. Un succès retentissant, et sur lequel les Toulousains devraient s'inspirer s'ils veulent jouer une deuxième finale européenne en deux ans. Pour ce faire, on a donc décidé de revoir cette rencontre au sommet, qui avait vu les Maritimes prendre le dessus sur les Irlandais.
COUPE D'EUROPE. Gibson-Park meilleur que Dupont, un Toulouse imprévisible : la presse irlandaise analyse Leinster-ToulouseUne défense intraitable... Et inversée !
On le sait, face à des joueurs de la qualité de Ringrose, Lowe ou encore Keenan, il faut être intraitable en défense. Sous peine de se voir punir par les jambes de feu des Irlandais, comme ce fut le cas lors de la rencontre face à Leicester. Et ce jour-là, les Botia, Rhule, Alldritt et Bourgarit avaient littéralement éteint les envies de jeu des hommes en bleu. Avec plus de 95% de réussite au plaquage, les coéquipiers de Victor Vito ont souvent réussi à rattraper les coups, même proche de leur ligne d'en-but. De plus, la lecture des attaques adverses a été parfaitement réalisée par les Rochelais : on voyait souvent un des deux centres (souvent Botia) anticiper une redoublée entre les avants et Byrne (l'ouvreur du jour). De ce fait, les potentiels surnombres au large ne pouvaient pas être exploités. On le voit d'ailleurs très bien ci-dessous : les Irlandais sont en supériorité numérique, mais les montées rapides de West et Botia empêchent le 10 du Leinster d'allonger sa passe sur les extérieurs. Un pari risqué, mais qui a fonctionné lors de cette rencontre.

CHAMPIONS CUP. En 2019, le Leinster avait cuit Toulouse à petit feu dans son antre dublinoisFermer le jeu ? La pire des choses à faire !
Dans ce genre de rencontre couperet, les équipes ont parfois tendance à ne pas trop s'exposer, afin de ne pas se faire contrer. De plus, affronter une formation aussi puissante que celle du Leinster devant amène les entraîneurs à se focaliser sur ce secteur, afin de ne pas trop souffrir au ras. Oui mais voilà, s'enfermer dans ce style de jeu face au Leinster serait une TRÈS mauvaise idée. C'est pour cette raison que dans un premier temps, le Stade Rochelais a souffert face au quadruple champion d'Europe. N'arrivant pas à mettre leur jeu en place, les locaux se sont souvent fait piéger dans les zones d'affrontements. Heureusement, on a ensuite vu les Bagnards plus ambitieux, allant chercher à plusieurs reprises les extérieurs. Le Stade devra en faire de même s'il ne veut pas se faire punir. De plus, la conservation du ballon sera primordiale ! Car si les hommes de Leo Cullen sont excellents en défense, n'oublions pas qu'ils sont la meilleure attaque de Champions Cup cette saison. Donc moins ils auront la balle, mieux les Toulousains se porteront. En témoigne la rencontre face à La Rochelle : ce jour-là, les Maritimes ont bien plus eu le ballon (59%) que leurs adversaires. Néanmoins, il faudra être présent sur les phases de rucks, chose que n'a pas forcément très bien réussi le Stade Toulousain face au Munster la semaine passée.
Vos matchs de Rugby Leinster/Toulouse et La Rochelle/Racing 92 à quelle heure et sur quelle chaîne ?Les mauls portés, un point faible inespéré ?
Quand on voit le pack du Leinster, difficile de se dire que celui-ci peut avoir une faiblesse. Et pourtant, le Stade Rochelais avait littéralement concassé les coéquipiers de Conan sur maul porté. Les deux réalisations maritimes (Alldritt et Skelton) viennent d'ailleurs à la suite d'un maul. Apportons néanmoins une nuance à cela : même si le pack du Stade Toulousain est plus lourd que celui du Stade Rochelais à l'époque (952 kg contre 905), cela ne veut pas forcément dire que les Toulousains vont enfoncer les Irlandais ce week-end, bien au contraire ! Premièrement, ces derniers ont depuis réglé ce problème. Ils sont désormais mieux organisés. Et deuxièmement, on sait que le Stade Toulousain n'est pas un spécialiste des mauls portés ! Bien que performants dans ce domaine, les hommes d'Ugo Mola préfèrent souvent se servir d'une touche comme une rampe de lancement pour une attaque placée. On l'a notamment vu face au Munster, avec ce sublime essai de Lebel. En revanche, la puissance du jeune seconde ligne Emmanuel Meafou pourrait faire mal au Leinster, à l'image de Skelton, qui avait écrasé les Irlandais pendant toute la partie.

VIDEO. Lebel casse les chevilles de Zebo après une merveille de passe aveugle de MauvakaVous l'aurez compris, le Stade Toulousain va pouvoir s'appuyer sur quelques enseignements du passé pour tenter de faire tomber le Leinster dans son jardin. Néanmoins, rappelons que cette rencontre date de plus d'un an, et que depuis, les Irlandais semblent maîtriser de mieux en mieux leur rugby. Une chose est sûre, la tâche sera (très) rude pour les coéquipiers d'Antoine Dupont. Mais s'il y a bien une équipe qui peut nous surprendre à tout moment, c'est bien le Stade Toulousain.