Un triplé historique, un rôle atypique
Il n’a que 27 ans, mais son palmarès parle pour lui. En s’imposant avec l’UBB face à Northampton, Arthur Retière est devenu le premier joueur de l’histoire à soulever la Champions Cup avec trois clubs différents. Après La Rochelle (2022) et Toulouse (2024), le Bordelais vient d’écrire un chapitre inédit de l’épopée européenne.
Et pourtant, il n’est ni capitaine, ni star, ni même toujours titulaire. Entré dès la 20e minute à Cardiff après la blessure de Romain Buros, il a su, comme toujours, se fondre dans le collectif et peser sur le match. Le destin, lui, n’a pas oublié de le récompenser.
Un triplé historique pour Arthur Retière qui devient le premier joueur à remporter la Coupe d’Europe avec trois clubs différents 🏆#investecchampionscup pic.twitter.com/nkkmOX2Bjy
— RugbyPass FR 🇫🇷 (@RugbyPass_FR) May 25, 2025
L’art du rebond
Formé à Tours puis passé par le pôle espoirs de Nantes, Retière a toujours eu cette capacité à s’adapter. Ailier, demi de mêlée, arrière : sa polyvalence est un atout rare à ce niveau. Il l’a prouvé avec les Maritimes en 2022 en inscrivant l’essai de la victoire contre le Leinster. Puis à Toulouse, en 2024, en accompagnant le doublé du Stade dans un rôle de supersub précieux.
Je propose au Leinster de lâcher Lowe et de faire all-in sur Retière à la place juste pour voir
— Tonton R el Bigote (@b31stfc) May 24, 2025
Mais il le rappelle lui-même : cette finale 2024, il ne l’a pas jouée. « Deux titres et demi », dit-il avec humilité. Une frustration qu’il a pu évacuer à Cardiff, où il a disputé plus de 60 minutes en finale. Le symbole est fort : cette fois, il a contribué pleinement au sacre.
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Un mental de champion
Ce qui frappe, chez Arthur Retière, c’est son détachement. Pas de déclarations tapageuses, pas de plainte sur le temps de jeu. Que ce soit derrière Penaud et Bielle-Biarrey aujourd’hui, ou Mallia et Lebel hier, il a toujours trouvé sa place. « Je suis là pour aider, c’est tout », lâche-t-il simplement.
Avant les titres, il y a eu les larmes. Une finale de Challenge perdue avec La Rochelle en 2019. Un enchaînement cruel en 2021 : battu par Toulouse en finale de Champions Cup puis en Top 14. Retière s’en souvient. Et il s’en est nourri. « Perdre, ça t’apprend énormément. »
C’est ce vécu qui le rend si précieux dans un vestiaire. Il sait ce que c’est que d’échouer à la dernière marche. Il sait ce que ça demande pour aller jusqu’au bout. Il est devenu, à sa façon, un catalyseur de titres.
Et maintenant ?
L’histoire est encore loin d’être finie. Retière a le temps de viser plus haut. À commencer par un doublé cette saison avec l’UBB, qui rêve d’ajouter le Bouclier de Brennus à sa première étoile européenne. Mais aussi, peut-être, une quatrième couronne continentale dans les années à venir.
Frédéric Michalak en compte six. Le chemin est encore long. Mais Retière, lui, avance patiemment. Et souvent, il est là au moment où les trophées se soulèvent.
Il n’a pas l’aura des grands noms, mais il possède ce que beaucoup n’auront jamais : une trace indélébile dans les livres d’histoire. Arthur Retière n’est pas un joueur comme les autres. Il est un joueur qui gagne. Partout où il passe.
