Fondé en 1871, Exeter fait partie des clubs les plus anciens d’Angleterre. Implanté dans la région du Devon, le coeur historique du rugby anglais, les Chiefs n’ont pourtant connu le haut-niveau que très récemment. Ils accèdent à la deuxième division anglaise qu’en 1999, et à l’élite seulement en 2010. Une arrivée tardive qui explique probablement leur étiquette d’outsider en France, eux qui ont vécu très longtemps dans l’ombre des grandes écuries anglaises.
Pourquoi faut-il se réjouir de voir Exeter en finale et non les Saracens ?
Mais depuis l’arrivée de Tony Rowe, mécène du club, au début des années 2000, le club a pris une tout autre dimension. L’homme d’affaire local a su s’entourer, et la nomination de Rob Baxter à la tête de l’équipe en 2009 a changé beaucoup de choses. L’ancien seconde-ligne historique d’Exeter durant 14 ans connait le club comme sa poche. À 49 ans, celui qui est désigné comme « l’homme qui monte » outre-Manche a su bâtir un collectif solide, et qui gagne. Véritable héros, il entraine les Chiefs depuis plus de 10 ans et a d’ores et déjà écrit plusieurs pages de l’histoire du club. Homme de la montée en 2010, du premier titre de champion d’Angleterre en 2017, il pourrait devenir le premier entraineur à ramener la Coupe d’Europe dans la région du Devon.
Exeter conservera son identité malgré les discussions
Car si les Chiefs ont montré ces dernières années de quoi ils étaient capables sur la scène nationale, à l’international, c’est tout autre chose. Jusqu’à présent, en 6 participations à la Champions Cup, les Chiefs n’ont dépassé les poules qu’une seule fois. Lors de l’édition 2015-2016, les hommes de Rob Baxter s’étaient en effet offert un quart-de-finale contre les Wasps, malheureusement perdu. Depuis ils n’avaient jamais regouté aux phases finales de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Mais cette année semble être celle de l’avènement. Avec 5 victoires et 1 nul, ils ont survolés les phases de poule, et leurs victoires contre Northampton en quart et Toulouse en demi, portent à 8 matchs leur série sans défaites dans la compétition. Et une chose est sûre, ils ne comptent pas perdre le plus important, le dernier avant le Graal. Amenés par leurs internationaux Cowan-Dickie, Nowell, Slade, les Chiefs espèrent bien décrocher ce titre tant convoité et même réaliser le doublé.
En jouant avec la règle « contre » l'esprit du jeu, les Chiefs d'Exeter sont-ils en faute ?
Car les Chiefs sont aussi leaders en Premiership, et peuvent croire en leur chance de victoire après le retrait de points attribué aux Saracens, qui les ont privé de 3 titres en 4 ans (3 défaites en finale : 2016, 2018, 2019). Même si les Chiefs avaient terminé premier de la phase régulière les deux dernières années avant d'échouer, il faut avouer que cette saison tout semble sourire aux Indiens. 2020 l’année des Chiefs ?