Champions Cup. Impressionnant face à Bristol, Romain Buros la valeur sûre de l'UBB

Pas besoin d'être un fervent supporter de l'Union Bordeaux-Bègles pour se rendre compte que l'effectif girondin compte dans ses rangs une pléthore de jeune joueurs talentueux. Parmi les noms les plus connus, qui ont déjà connu la gloire du maillot bleu, on retrouve Matthieu Jalibert, Cameron Woki ou Yoram Moefana. Dans la continuité, d'autres se sont ''contentés'' des catégories de jeunes en équipe nationale mais commencent sérieusement à pointer le bout de leur nez au plus haut niveau. On pense à Pablo Uberti, Alexandre Roumat et donc Romain Buros. Les trois cités ont une particularité commune. Vous l'avez ? Celle d'avoir été formés dans les Landes. Pour ce dernier, c'est à Aire sur l'Adour qu'il foule pour la première fois le rectangle vert. Il déménage au pied des Pyrénées lors de ses années de jeunes en rejoignant la Section Paloise. Le début d'une belle histoire. Dans le Béarn, Romain Buros va connaître les prémices d'une carrière professionnelle. Le conte de fée débute en 2015, lorsque l'arrière est aligné lors de matchs de Challenge Européen. Avant de participer en 2016 puis 2017 aux Coupes du Monde des moins de 20 ans. En parallèle, Buros commence à s'épanouir en club sous le maillot vert et enchaîne les feuilles de matchs et titularisations. 

En contrat en alternance avec Total, principal partenaire du club, avant que sa carrière ne décolle, le joueur aujourd'hui âgé de 23 ans annonce au cours de la saison 2017-2018 quitter Pau pour rejoindre l'UBB en juin de la même année. Dire que son départ a été mal vécu dans les rangs palois relèverait de l'euphémisme. Le club béarnais décide tout simplement de l'évincer du groupe professionnel pour le reste de la saison. Mais pas seulement ! Dans un premier temps, Romain Buros est également exclu de l'équipe espoir, avant finalement d'y être réintégré et d'échouer au porte du titre, en finale contre Clermont. À l'époque, le futur Bordelo-béglais s'en était exprimé dans le Midi Olympique : ''Finalement, j'y ai puisé mon meilleur souvenir à ce jour. Dans un groupe très soudé nous sommes allés jusqu'en finale du championnat de France, perdue 24-19 face à Clermont. D'autres joueurs vivent des choses plus difficiles, je me disais que j'avais un avenir devant moi à Bordeaux.'' 

Élément incontournable à Bordeaux

En Gironde, il va s'épanouir, disputer 18 rencontres de Top 14 dont 17 comme titulaire la première année, puis huit lors de l'exercice précédent, arrêté en cours de saison. Mais cette année, n'ayons pas peur des mots, le jeune joueur est entré dans une autre dimension. Profitant de la blessure de Nans Ducuing pour s'installer à l'arrière, le dernier rempart de l'UBB impressionne. Auteur de trois essais en Top 14, capable également aussi de faire parler sa polyvalence en évoluant à l'aile, il a surtout éclaboussé le match de dimanche en Champions Cup de toute sa classe. Lui qui découvre cette compétition cette année, a été l'un des principaux fers de lance lors de la victoire de son équipe face à Bristol. Cela n'a pas dû vous échapper depuis votre canapé.

Constamment dans l'avancée, il a insufflé de la vitesse dans sa faculté à casser les plaquages mais aussi de par ses prises d'initiatives. On pense notamment cette pénalité rapidement jouée qui aurait mérité meilleur sort à la 28ème minute. Et pour justifier les éloges que l'on fait au relanceur de l'UBB, il suffit de s'étaler sur les statistiques de cette Champions Cup qui parlent pour lui. S'il n'a pas franchi la ligne adverse, Buros aura réalisé une belle prouesse. Celle d'être le second joueur à avoir parcouru le plus de mètres ballons en main, tous huitièmes de finale confondus. Seul Luke Morahan, l'ailier australien de Bristol fait mieux avec 134 mètres parcourus contre 108 pour l'ancien palois. Il est également le sixième joueur de la compétition ex aequo avec Nathan Hugues et son compère de club Santiago Cordero à avoir battu le plus de défenseurs. C'est bien simple, en trois matchs, Romain Buros a cassé 10 plaquages. Mais aussi, c'est son aptitude à faire jouer derrière lui qui force l'admiration. En tout, sur l'ensemble de la compétition, c'est 6 ''offloads'' qu'a réussi le numéro 15, ce qui lui permet de truster la première place de ce classement à égalité avec Matthieu Jalibert, son coéquipier. 

Champions Cup. En 10 minutes, Dweba et Ducuing envoient Bordeaux pour la première fois en 1/4 de finale [VIDÉO]S'il n'est peut-être pas le nom le plus clinquant dans les rangs du club de la cité girondine, Romain Buros n'en reste pas moins un de ses éléments les plus fiables. Surtout, à l'instar de l'UBB, il connaîtra pour la première fois le privilège de disputer un quart de finale de Champions Cup. Et l'affaire ne sera pas mince, puisque ce sera face au Racing 92. Et nous sommes en droit de nous poser la question suivante. À long terme, pourra-t-il être une solution viable au poste de 15 au sein du XV de France ? Il est peut-être prématuré de poser cette question, mais en vue de 2023, il n'est pas exclu de voir l'arrière girondin entrer dans les plans du sélectionneur. Surtout lorsqu'on voit sa faculté à franchir les paliers sans complexe à l'image de cette génération tricolore talentueuse.