Dimanche, au Matmut Atlantique, l’UBB s’est qualifiée pour sa première finale de Champions Cup. Et si tout Bordeaux exulte aujourd’hui, il le doit en grande partie à son axe 9–10, cette charnière que la Gironde chérit.
Maxime Lucu, l’homme de l’ombre qui éclaire le jeu
Maxime Lucu n’a pas besoin de frapper fort pour faire entendre sa voix. Il impose sa cadence, distribue, oriente, rassure. Contre Toulouse, il a été partout. À la baguette quand il fallait temporiser. À la gorge quand il fallait presser. Et surtout, toujours dans le bon tempo.
From his own half 😮💨👏
— Investec Champions Cup (@ChampionsCup) May 5, 2025
Maxime Lucu slots a HUGE kick from inside the UBB half 🎯
Catch up with the #InvestecChampionsCup action ⬇️
Son jeu au pied a été chirurgical. Sa défense, bluffante : 15 plaquages, soit le double de certains avants. Une statistique qui en dit long sur l’abattage du Basque, sur sa générosité, mais aussi sur sa lecture des moments clés. Pas un franchissement, pas un essai, non. Mais un match de patron. De stratège. De ceux qu’on ne cite pas toujours les premiers, mais qu’on met en haut de l’affiche quand vient l’heure de bâtir un collectif.
Jalibert, l’art du coup juste
Face à Toulouse, Jalibert n’a pas flambé. Il a brillé. Pas un feu d’artifice, mais une partition pleine de nuance, de justesse et de flair. Sa passe pour Samu sur le premier essai, son éclair de génie pour Bielle-Biarrey en deuxième période, son alternance entre jeu au pied et prises d’initiative... Tout sonne juste.
Matthieu Jalibert est l’homme du match de cette demi-finale !
85 mètres parcourus
3 défenseurs battus
1 franchissement
7 courses
13 coups de pied
11 passes dont 1 passe décisive
3 offloads
4 plaquages réussis (3 manqués)
1 touche gagnée pic.twitter.com/ku3CVpZhep— Gauthier Baudin (@GauthierBaudin) May 4, 2025
Il n’a pas tenté de forcer son match. Il l’a senti. Sa spécialité ? Ce coup de pied millimétré pour lui-même, qui affole la défense et change le rythme. Mais c’est dans les temps faibles qu’il impressionne désormais. Dans sa capacité à soulager ses avants, à punir une montée défensive, à jouer long pour calmer le jeu. C’est là qu’on voit qu’il a grandi. Et c’est sans doute ce qui lui manquait pour changer de dimension.
Une entente évidente, une confiance mutuelle
Ce qui frappe dans cette charnière, c’est la complémentarité. Lucu, le métronome. Jalibert, le soliste inspiré. Et entre les deux, une complicité forgée dans les années, dans les défaites aussi. Cette demi-finale, ils l’ont abordée avec leurs idées, leur projet. Sans se trahir. « On voulait mourir avec nos armes », disait Jalibert après le match. Ils ont surtout fait plier Toulouse avec elles.
Vers la confirmation à Cardiff ?
Il leur reste une marche. Une finale face à Northampton, un défi totalement différent. Mais avec ce duo aux commandes, l’UBB peut rêver grand. Car ces deux-là, au-delà des statistiques, incarnent un rugby intelligent, joueur, engagé. Un rugby de leaders.
Et peut-être, bientôt, un rugby de champions.