Qui a dit que les coups d'envoi n'étaient pas une arme offensive fatale ? Le but est-il d'engager simplement ? De pousser au maximum l'équipe adverse vers son en-but ? De récupérer une touche après un dégagement adverse ? Ou, comme tout compétiteur, de récupérer le ballon ? Toulouse l'a bien compris et l'applique parfaitement avec une arme quasi-létale : Cheslin Kolbe.
Pour cela, tout est important. Du coup de pied à la réception, en passant par les soutiens et la zone de retombée du ballon. Comment le Stade Toulousain d'Ugo Mola a mis en place ces coups de pieds de renvois si souvent récupérés par Cheslin Kolbe ? Analyse image par image d'un coup de pied de renvoi vers le futur.
A droite ou à gauche ?
Tout d'abord, on pourrait penser que le côté du coup d'envoi (droite ou gauche) importe peu dans cette stratégie. Et au contraire, que le côté de Cheslin Kolbe est privilégié avec sa vitesse et son aisance dans les airs. Au rugby à 7, les coups d'envoi se font généralement du côté du pied de frappe : si le boteur est droitier, il tapera à droite, et inversement. Pourquoi ? Si vous avez déjà tapé des drops, vous avez sûrement remarqué que votre ballon monte bien plus haut du côté "extérieur". De cette façon, Romain Ntamack décide de taper à droite afin que le ballon redescende le moins vite possible. L'association avec la vitesse de Cheslin Kolbe est déjà imparable.
Ici, on voit bien la zone visée par Romain Ntamack. La course de Chelsin Kolbe est rentrante sur le réceptionneur.
Zone dangereuse
Mais tout ne peut pas être parfait. Sur cette montée, Kolbe part de l'extérieur pour rentrer sur le terrain et le ballon et ainsi affronter Fritz Lee par le côté et non de face. Moins de contact frontal en l'air donc moins de possibilité de ne pas contrôler le ballon. Mais cette course supprime sa présence sur le petit côté (zone verte) et rend possible une récupération du joueur soutien (ici Cancoriet ou Pourailly). Il reste Dupont en deuxième rideau qui peut cependant couvrir cette zone et fermer.
Le reste n'est que de la technique individuelle avec un Cheslin Kolbe à la détente unique. Mola l'a bien compris et déjà l'année dernière, Kolbe était aligné à l'arrière à plusieurs reprises.
Au ballon, malgré le lift de Fritz Lee, Cheslin Kolbe saute bien plus haut. Ici, il récupérera le ballon mais Elstadt et Tauzin sont au soutien s'il est ramené vers l'arrière.
Pas de récupération, mais presque
Dans un autre coup d'envoi, 2 minutes plus tard (10e), Kolbe est encore à la pression. Comme le précèdent, les soutiens de Kolbe ne dépassent jamais le ballon. On nous apprend souvent à l'ailier à "traverser la balle" au cas où l'équipe adverse fait une claquette vers son camp. Mola et son staff ont décidé de ne pas utiliser ce joueur alors que des ballons peuvent être récupérés par le soutien toulousain.
On voit que le seul soutien de Cancoriet est Sébastien Bézy. Le bloc de saut de Timani est logiquement devant, mais Pourailly est placé devant son réceptionneur. Le soutien est difficile en reculant.
Cette zone verte représente encore la zone libre laissée par Toulouse. Si Kolbe se rate, l'addition pourrait être salée.
Ici, le ballon tombe et Lucas Tauzin (à gauche, en dehors de l'écran) peut éventuellement la récupérer.
Même stratégie, pas la même efficacité
Et les autres équipes ? Clermont utilise la même stratégie, mais à quelques différences près en efficacité. Camille Lopez, gaucher, tape à droite et l'ailier Betham monte comme Kolbe. Mais, car il y a un mais, la réalisation est tout autre. Le coup de pied de Lopez est bien trop long et lobe le bloc de saut défensif des Toulousains. Derrière, le Stade sécurise mieux avec Pita Ahki contrairement à Pourailly qui se trouve devant le bloc de saut.
Ahki a pu récupérer plétore de ballons en se positionnant proche de la touche afin de rentrer au ballon et, grâce au coup de pied trop long de Lopez. La stratégie était sûrement d'enfermer un Toulousain proche des touches quand on voit la montée de Timani et Iturria.
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