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Chiffres à l'appui, Bernard Laporte veut prouver que le rugby n'est pas plus dangereux qu'avant

Le président de la FFR, en marge d'une réunion avec la LNR et World Rugby, a également fait des propositions.

Clément Suman 21/12/2018 à 08h59
Chiffres à l'appui, Bernard Laporte veut prouver que le rugby n'est pas plus dangereux qu'avant.
Chiffres à l'appui, Bernard Laporte veut prouver que le rugby n'est pas plus dangereux qu'avant.

La FFR et la LNR ont pu rencontrer World Rugby, ce jeudi. L'organe suprême du rugby mondial avait été sollicité suite au nouveau décès - le troisième en France en moins d'un an ! - survenu suite à un choc sur un terrain de rugby. Dans un communiqué, on précise : "le but de la réunion était, dans un premier temps, de procéder à une analyse poussée de l’accidentologie dans le rugby mondial, puis d’identifier l’impact des mesures de prévention déjà prises en faveur de la santé des joueuses/joueurs et, enfin, de proposer des évolutions de règles, notamment sur les plaquages."

Mais alors, passées les déclarations où Bill Beaumont (président de World Rugby) assure "que les accidents tragiques sont de plus en plus rares," (si, si), quid des mesures ? 

• World Rugby a confirmé qu’il organisera son forum mondial sur la santé des joueurs et l’évolution des règles au début de l'année prochaine en France, où débutera le processus d'examen des éventuelles expérimentations de règles dans le cadre de la prochaine édition de la Coupe du Monde de Rugby.
• World Rugby, la FFR et la LNR se réuniront régulièrement dès le début de l'année prochaine pour discuter des stratégies de prévention des blessures
• Le Dr Martin Raftery, Directeur Médical de World Rugby, rencontrera le Dr Jean-Pierre Guinoiseau, Président du Comité Médical de la FFR récemment nommé en janvier prochain, pour examiner les stratégies de prévention des blessures à mettre en œuvre.
• Toutes les parties s'engagent à partager les données de suivi des blessures et les meilleures pratiques pour étayer cette approche basée sur des faits.
• Les trois institutions sont fermes dans leur engagement continu à changer le comportement du joueur pour protéger à la fois le plaqueur et le porteur de balle, en explorant les résultats des expérimentations actuellement en cours autour de la hauteur acceptable du plaquage.

Pour le moment, pas de véritables mesures, donc.

Professeur Jean Chazal : ''Oui, on peut dire que le rugby les a tués''Dans une lettre ouverte, Bernard Laporte s'est également confié à "la famille du rugby". Chiffres à l'appui, il souhaite prouver que le nombre d'accidents graves est à la baisse.

Source : FFR

Il assure par-ailleurs :

Dans nos écoles de rugby, les jeunes sont formés progressivement avec des séances de « toucher 2 secondes », des séances en contacts aménagés pour apprendre à ceinturer, et du rugby à plaquer en dessous de la ceinture. Le retour vers un Rugby d’évitement et un apprentissage évolutif permettent de garantir la sécurité, former au rugby et préserver la sérénité des parents.

Il dévoile également trois propositions faites "qui seront suivies des faits" :
  • Abaisser la ligne de plaquage au niveau de la ceinture
  • Interdire le plaquage à 2 joueurs : le 2ème plaqueur ne maîtrisant plus la position du plaqué, la zone d’impact du 2ème plaquage est inconnue et potentiellement risquée
  • Sanctionner sévèrement le plaquage tête contre tête : la règle entendrait de sanctionner le plaqueur qui ne ferait pas l’effort de se baisser.

 

Sa lettre complète est à découvrir ici.

lechonch7878
lechonch7878
Difficile à presque 50 ans de ne pas paraître pour un vieux c... avec le fameux "c'était mieux avant", mais quand, même, face à la tristesse d'un gamin qui crève sur un terrain, mes camarades et moi, avons tenté de nous souvenir des accidents qui ont marqué nos années de rugby. Lors de nos années de pratiques, de la fin des années 70 à celle des années 90, nous n'avions que le ouïe-dire ou le "Jaune" pour nous informer de notre sport. De temps à autre, un pauvre gars se retrouvait en chaise roulante. Nous acceptions ce risque, car, sans être banalisé, il demeurait anecdotique.Et quand on a 20 ans, on se pense invincible ou presque. Depuis l'arrivée du professionnalisme en 95, nous avons assisté au dévoiement de notre sport, à ses règles , son esprit. Souvenez-vous du travail de lobbying de Ruppert Murdoch dans ces années- là. Le rugby à 15 n'était pas assez télégénique, trop de temps mort, trop de temps passé dans les sombres luttes des mêlées ouvertes ou fermées , des groupés pénétrant et autres touches et tortues. Il fallait que le rugby devienne l'éponyme du football américain. Un sport spectacle où les chocs soient plus violents, plus spectaculaires, les temps de jeux (on a commencé à entendre cette laide expression à ce moment-là) plus longs, pas de temps morts et que le vulgum qui n'a jamais joué puisse comprendre ce qui se passe sur la pelouse. Résultat, notre XV de France n'est que l'ombre de ce qu'il a été et joue dans des stades à moitié vide. Les joueurs de notre championnat affichent une pauvreté technique affligeante. Le nombre de jeunes licenciés s'effondre. Des gamins meurent sur les terrains. Joli bilan du rugby pro.
Pianto
Pianto
sans vouloir jouer l'avocat du Diab' (parce que je n'en ai pas du tout envie), il m'apparait que ce graphique et cette communication sur la dangerosité du rugby ne sont pas destinés à faire un état des lieux objectif de la situation, sinon, pourquoi mettre toutes ces mesures et discussions en place ?

Cette communication est exclusivement destinée à tenter de maintenir le nombre de licences pour lequel on peut craindre une baisse sensible avec les différents sujets parus sur les médias généralistes.

Question : une commotion cérébrale ce n'est pas une blessure grave ?
ketamine
ketamine
Enfin des chiffres à mettre en parallèle à l'émotion de ces derniers drames et l'ampleur médiatique qu'ils ont pris. J’aimerais savoir maintenant si la France est la seule dans ce cas ou si les autres nations du rugby ont la même tendance. Si nous sommes les seuls à déplorer autant de décès et d'accidents graves, alors nous pourrons penser que notre formation est en cause. 7 décès dans la fin des années 90, début des années 2000 ! A l'époque les réseaux sociaux n'étant pas développés ce constat est resté inaperçu. Depuis le début des années 2000 jamais nous ne sommes repassés au-dessus de 5 victimes, est-ce en corrélation avec le changement des règles en mêlée ?
lelinzhou
lelinzhou
Berck buearaaaark ! .. !
duodumat
duodumat
Je viens de renoncer à poster un commentaire argumenté et assez long en me rendant compte de l'inutilité de la chose. L'amour du beau jeu, le souhait de la sécurité de nos enfants et petits enfants, ne peuvent rien contre les enjeux de pouvoir et d'argent liés au rugby national et international. Je doute fort que la motivation des dirigeants de la FFR et même de WR soit la sécurité des pratiquants. Je pencherais plutôt pour des motifs plus personnels liés au pouvoir, à la carrière et à l'argent !
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