La FFR lance le programme national ''Rugby bien joué''La sécurité des joueurs est au centre de toutes les discussions. Les commotions sont en effet un mal qui ronge la discipline. Parallèlement au lancement par la Fédération française de rugby de son programme national "Rugby bien joué", World Rugby a entamé la troisième phase de son expérimentation sur l'abaissement de la hauteur des plaquages à l'occasion du World Rugby U20 Trophy organisé en Roumanie (28 août-9 septembre). La deuxième phase avait eu lieu lors du Championnat du Monde des moins de 20 ans remporté par la France. À l'époque, des commissaires à la citation avaient pour consigne de relever tous les actes où les plaqueurs ne se baissaient pas pour plaquer à la taille, de les avertir voire de les sanctionner. Selon L'Équipe, onze joueurs ont été avertis, aucun n'a été suspendu. "Le nombre de commotions a baissé de 50%", explique le président de l'instance mondiale Bill Beaumont.
Le plaquage au mamelon expérimenté chez les moins de 20 ansDans le cadre du Trophy, World Rugby va aller encore plus loin puisque la règle 9.13 a été "amendée afin d'ajuster la hauteur d'un plaquage dangereux de la ligne des épaules à la hauteur de la poitrine, dite « la ligne des tétons »." Pour le sélectionneur des All Blacks Steve Hansen, qui fait partie du panel d'experts de World Rugby, c'est plus clair que la ligne des épaules. "Un plaqueur debout a 40 % plus de risques de subir une commotion." Un dernier test sera effectué lors de la Championship Cup 2018-2019 de la RFU : un plaquage sera jugé dangereux s'il a été effectué au-dessus de la ligne des aisselles. Alors que la tendance était au plaquage sur le haut du corps pour empêcher le porteur de faire vivre le ballon, il n'est pas impossible qu'on y aille jusqu'à abaisser la ligne aux hanches. Et à ceux qui craignent que le risque de commotion augmente en raison de contact entre la tête et le genou, World Rugby répond que sur 1000 plaquages "où tête et hanche se côtoient, leurs analyses n'ont détecté que deux commotions"..
Sur un même nombre de plaquages analysés, le nombre de commotions grimpe à 11,7 lorsque deux têtes sont proches. Des chiffres qui découlent d'une étude menée sur 1 500 matchs. Sur les 4 500 plaquages, un chercheur a relevé 611 protocoles HIA. D'après les données réunies et les résultats, World Rugby estime qu'abaisser la hauteur d'un plaquage est susceptible de protéger le défenseur comme l'attaquant. Bien évidemment, cela ne réglera pas le problème dans son ensemble. Une partie de la solution se trouve également dans la formation, et ce, dès le plus jeune âge. Malgré tout, il apparaît difficile, voire impossible d'éradiquer le risque de blessure dans un sport de contacts tel que le rugby sans en changer son ADN. Il s'agit sans doute de suivre l'exemple de la mêlée. S'il avait un temps été question de l'interdire, une simple évolution de ses règles a permis de réduire considérablement les blessures des joueurs impliqués. Néanmoins, si le nombre de mêlées par match tend à baisser, celui des plaquages est en augmentation. Malgré tout, et comme le déplore l'ancien spécialiste de la défense chez les Bleus David Ellis, on passe beaucoup plus de temps à s'entraîner en mêlée qu'à plaquer.