Conférence de presse #France2023 : L'Etat s'est engagé à accompagner cette belle candidature pour le rugby et pour la France pic.twitter.com/ajQvlQZ5HR
— Laura Flessel (@FlesselLaura) 25 septembre 2017
De la ministre des Sports Laura Flessel en passant par Sébastien Chabal et Claude Atcher, tout le monde a joué son rôle et défendu la candidature tricolore durant la demi-heure accordée aux trois nations en lice. Du moins, tous ceux qui ont pu parler. Les fils de la légende du rugby, Jonah Lomu, Dhyreille (7 ans) et Brayley (8 ans) se sont contentés de poser pour les caméras. Tantôt sur les genoux de l'ancien troisième ligne du XV de France, tantôt debout avec un ballon de rugby France 2023. Une mise en scène qui a du mal à passer outre-Manche, mais aussi en Nouvelle-Zélande.
C'est Claude Atcher, directeur de la campagne française, qui a eu l'idée de faire appel aux deux enfants de l'ancien All Blacks, a indiqué leur mère Nadene Lomu. Atcher avait connu l'ailier décédé en 2015 lors de son bref passage dans le club de Marseille. Jonah aimait la France et Dhyreille, le plus jeune, y est notamment né. Chez lui, on l'appelle d'ailleurs le Frenchie. Interrogés par Le Parisien sur une éventuelle carrière sous le maillot des All Blacks, les deux frères ont répondu qu'ils souhaitaient jouer pour la France. Selon leur mère, c'est leur deuxième maison. Dans l'esprit du camp français, ils faisaient donc de parfaits ambassadeurs. Dhyreille devait d'ailleurs s'exprimer dans la langue de Molière durant le grand oral comme le rapporte le Midi Olympique ce lundi.
Dhyreille et Brayley exploités par la France ?
Seulement voilà, la France, comme l'Irlande et l'Afrique du Sud, n'avait droit qu'à 5 représentants et 30 minutes de temps de parole. Lors de la répétition du dimanche, l’émissaire de World Rugby a cependant indiqué à Laporte et cie qu'ils avaient parlé durant 45 minutes. Il a donc fallu réduire la voilure. Les interventions de l’ambassadeur de la France en Angleterre, Jean-Pierre Jouyet (qui devait lire une lettre écrite par Emmanuel Macron, ndlr.), et du jeune Dhyreille Lomu seraient donc passées à la trappe. Néanmoins, ce dernier est bien resté dans la lumière avec son frère, les deux enfants comptant comme la 5e personne autorisée. Et c'est Sébastien Chabal qui aurait parlé pour eux.
Je leur laisse choisir le maillot ils porteront, bleu ou noir, mais ils sont très fiers de cette double nationalité, cette double identité et c'est pourquoi ils sont avec nous aujourd'hui.
Pour le site néo-zélandais Stuff et son journaliste Tony Smith, la France aurait dû faire appel à Dan Carter (il a refusé, ndlr) ou bien à ses compatriotes Conrad Smith, actuellement à Pau, ou Ma'a Nonu, évoluant à Toulon, pour jouer les VRP de luxe. Il estime que des enfants ne doivent pas être utilisés à des fins politiques. "Cela pourrait être différent s'ils étaient adolescents, mais Brayley avait six ans et Dhyreille cinq ans quand leur père est décédé." L'impression voulue par la France pourrait au final ne pas être celle escomptée et ils ont pris le risque de se faire accuser d'exploitation selon Smith.
Was the inclusion of Jonah Lomu's sons in the French bid a little crass? Can imagine the PR team clocking off early when that idea came. pic.twitter.com/W1d4A1Wo0c
— Nick Heath (@nickheathsport) 25 septembre 2017
Un journaliste de Pundit Arena estime de son côté que c'était "un peu grossier". Il ne peut imaginer ce qui est passé par la tête des membres de l'équipe de relations publiques. L'Équipe d'indiquer qu'en "coulisses certains membres de World Rugby essayaient même, en vain, de comprendre le pourquoi de leur présence jugée un peu déplacée". Pour Jack O'Toole via l'Irish Independant, "c'est juste un manque de tact et c'est désespérément triste". Faut-il y avoir une erreur de communication de la part de la France ou bien un manque d'éthique ?