L'Irlande solide même sans Sexton et O'Connell
Cela aurait pu être le tournant du match : la sortie de Jonathan Sexton au bout de 25 minutes de jeu. Secoué par un gros plaquage de Louis Picamoles, le maître à jouer irlandais a dû quitter ses partenaires. Pas de chance pour les Bleus : son remplaçant, Ian Madigan, a plus qu'été à la hauteur. Précis au pied (3/4) et très à l'aise dans le jeu, le jeune joueur du Leinster a réalsé un gros match. Évacué sur civière juste avant la mi-temps, Paul O'Connell a également été parfaitement remplacé par l'hyper-actif Iain Henderson, une des révélations du Mondial pour l'instant.
Les Français étouffés dans les rucks et bougés en mêlée
Certains observateurs pensaient que les Français avaient une chance de battre les Irlandais en répondant présent dans le combat. Perdu. Malheureusement, le XV du Trèfle n'est pas l'Italie ou le Canada. Toujours excellents dans les zones de rucks, les hommes de Joe Schmidt ont encore ralenti tous les ballons et provoqué de nombreux turnovers (18). Pire, les Français ont également été dominés dans le secteur que l'on pensait être leur point fort : la mêlée fermée. Les quelques rares certitudes des Bleus semblent donc réduites à néant avant les ¼ de finale...
Les Bleus toujours aussi peu inspirés en attaque
Face à une équipe aussi bien organisée que l'Irlande, on ne s'attendait pas vraiment à une révolution au niveau du jeu, ni au retour du fantôme du French Flair. Mais force est de constater que les Coqs ont encore déçu sur le plan offensif. Privés de ballons (69% de possession et 72% de territoire pour les Verts !) et peu imaginatifs, les Français n'ont jamais vraiment été menaçants ballons en main, avec seulement deux franchissements. Pour les Bleus, pénétrer dans les 22 mètrès irlandais semblait être aussi difficile qu'entrer dans un McDonald à 3h du matin pour Mike Phillips.
La discipline, seul motif d'espoir
À 8 minutes de la fin du match, les Bleus n'avaient que 5 points de retard sur les Irlandais. Ils pouvaient dire merci à Keith Earls, auteur d'un raté improbable qui aurait pu faire gonfler le score en première période. Mais aussi à leur discipline. En effet, les hommes de Thierry Dusautoir n'ont été pénalisés que 9 fois, contre 12 pour l'Irlande. Sexton et Madigan ont inscrit 12 points, contre 9 pour Spedding et Parra. Quand on sait que Nigel Owens a tendance à être tatillon dans le secteur du jeu au sol, ce n'est pas anecdotique. La défense a également été de qualité en première période, même elle a fatalement fini par craquer devant les vagues irlandaises.
Ce sera les All Blacks pour le remake de 2007
En ¼ de finale, la France affrontera la Nouvelle-Zélande à Cardiff. Comme en 2007, quand les Bleus avaient signé un succès mémorable face à la bande de Richi McCaw (18-20). Depuis le début de la Coupe du monde, les All Blacks n'impressionnent pas vraiment, avec un jeu bien moins fluide qu'à l'habitude. Mais ils ont gagné tous leurs matchs, y compris contre une équipe d'Argentine redoutable. On sait néanmoins que les Néo-Zélandais sont souvent fébriles contre les Français, réputés pour être leurs bêtes noires en Coupe du monde. Sont-ils « prenables » pour autant ? Difficile à dire. Mais en tout cas, on va avoir droit à un gros match samedi prochain. On a déjà hâte d'être au haka...
