Ils sont 35 médecins à avoir pris position dans une tribune du Parisien, pour critiquer la communication trop anxiogène du gouvernement. Parmi eux, le professeur Toussaint qui juge que l’on paralyse le monde du sport pour rien : "L'augmentation du nombre de cas positifs observée chaque jour, inclut un grand nombre de faux positifs et de personnes non contagieuses, qui présentent des fragments de virus. Chez les athlètes, le constat est le même : les cas positifs ont la même probabilité d'être des faux positifs", affirme le médecin.
Une déclaration qui fera sûrement écho aux supporters catalans et montois privés de leur match du week-end après un énorme imbroglio autour des tests. En effet, 4 joueurs de l’effectif landais avaient d’abord été testés positifs, le jour de la rencontre. La LNR avait donc pris (logiquement) la décision d’annuler le match. Mais la seconde batterie de tests effectuée le lendemain, avait finalement révélé que les joueurs étaient négatifs à ce contre-test... et que la rencontre aurait pu avoir lieu !
Pour lui, il n’est pas logique que l'on soumette les sportifs à des protocoles aussi stricts alors qu'ils sont la population la moins à risque. "Oui, il y a beaucoup de cas positifs depuis la reprise, on en entend presque tous les jours, mais c’est parce qu’on teste énormément les sportifs. Depuis mars, toutes les fédérations, tous les "Pôle France", ont multiplié les tests, et aucun sportif n'a de symptôme grave, la plupart sont asymptomatiques", avoue-t-il. Selon le docteur, le monde du sport "doit prendre conscience qu’il faut remettre en question certaines recommandations", car "il y a des petits clubs de rugby, qui sont en train de mourir ".
Et les risques cardiaques ?
Sur la question, les avis auraient particulièrement changé. Alors qu’en avril, Guillaume Sarre, médecin du FC Grenoble annonçait, par exemple, sur EDJTV, qu’un décès sur un terrain de rugby "ne serait pas de la science-fiction". Le Professeur Toussaint lui n’est plus de cet avis : "C'est vrai, nous avons été très prudents au début, justement car nous ne savions pas grand chose de ce virus. A l'INSEP par exemple, tous les sportifs ont fait une batterie de tests et ont eu un suivi systématique en cas de test positif. Depuis, nous avons fait le bilan : il n’y a pas eu le moindre impact myocardique. On avait imaginé le contraire, par précaution, mais la réalité a prouvé que les sportifs n'étaient pas plus à surveiller que les autres, au contraire".
Cette prise de parole fera-t-elle changer les protocoles déjà en place ? Très peu de chances, mais elle aura au moins eu le mérite d'être entendue.