Vous l’aurez remarqué, si le groupe convoqué par Fabien Galthié pour préparer les Fidji le samedi 15 novembre est resté quasiment inchangé par rapport à celui ayant battu l’Irlande, deux nouvelles têtes font leur apparition. Julien Delbouis, le solide centre du Stade Français, mais aussi Teddy Baubigny, l’une des désormais valeurs sûres du Racing 92 depuis un petit bout de temps.
Dans les Hauts-de-Seine, le filleul de Patrick Serrière (capitaine du Racing dans les années 80 et actuel directeur général du club francilien) est plus qu’une doublure de Camille Chat : il est son pendant. Titulaire au talon à 3 reprises en 5 matchs de championnat depuis le début de saison, nombreux ont également marqué d’un jalon son entrée en jeu face aux Saracens le mois dernier, lors du quart de finale de Coupe d’Europe victorieux des Racingmen (16 à 12). Sa rentrée combinée à celle de l’autre jeunot (22 ans tous les deux), Hassane Kolingar, avaient en effet contribué à redonner un allant décisif à ses partenaires en fin de match. Prouvant au passage que la jeune garde des Ciels et Blancs savait bel et bien répondre présent quand on l’attendait au tournant.
Il faut dire qu’avec son gabarit de numéro 8, son appétence pour le combat, sa grande mobilité et la qualité de ses lancers, Baubigny a de sérieux arguments pour lui. Son profil, c’est Dimitri Szarzewski, l’entraîneur de la défense du Plessis-Robinson aux 83 sélections, qui le dressait le mieux dans les colonnes du Midi Olympique récemment : « A son crédit, Teddy a une force pure impressionnante. Il fait quand même 1,85 m et 110 kg. Avec lui, on a beaucoup bossé sur la souplesse d’épaules, la mobilité thoracique et ça commence à payer. Avant de reprendre. Il a cette capacité à resserrer les défenses. Quand il porte le ballon, il mobilise deux ou trois adversaires. »
La même hiérarchie chez les Bleus qu’en club ?
Alors, invité pour la première fois à Marcoussis, Teddy Baubigny pourrait bien connaître les honneurs du maillot Bleu pour la première fois. Derrière… Camille Chat, déjà porteur du numéro 2 au Racing ? Cela paraît plausible. Avec 28 joueurs convoqués pour affronter les Fidji à Vannes, il y aura forcément des déçus, mais aussi quelques rotations certainement. Ainsi, l’on verrait bien le staff de l’équipe de France mettre au repos forcé Julien Marchand, excellent lors des deux premiers matchs de l’automne, mais qui a aussi beaucoup donné depuis la reprise du rugby en septembre dernier.
L’occasion est donc belle de relancer la boule de muscles francilienne d’emblée. Qui plus est face à une formation fidjienne qui aime le jeu décousu dans lequel il excelle tant. En suivant la hiérarchie semble-t-il bien installée, il y aurait donc de fortes chances pour que Baubigny découvre les joies du grand bain international. Histoire de remplacer aux alentours de l’heure de jeu celui à qui il ressemble beaucoup, toujours selon Le Tsar. « Ils ont tous deux cette capacité à resserrer les défenses. […] Teddy et Camille sont toujours en mouvement, ils ont des statistiques impressionnantes dans tous les secteurs de jeu. » Après le club du 92, reste désormais aux Bleus d’en profiter simultanément.