Alors que le rugby français prend quelques vacances bien méritées, le Rugbynistère vous propose de faire un tour du monde. Au travers d’une série d’articles, baptisés “Loin des Bleus, près du cœur”, il est l’occasion de voir les relations et de constater l’influence sportive que peut avoir le rugby français à l’étranger. Durant l’été, découvrez un croquis de cette empreinte rugbystique qui s’étend du Japon au Brésil, en passant par bien d’autres pays.
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Depuis les premières traces de rugby vues en France, dans les années 1870, l’Hexagone a toujours eu une place à part sur l’échiquier mondial. Première nation non anglo-saxonne à être reconnue par l'IRB (désormais World Rugby), elle s’est souvent ouverte au reste du monde, par obligation ou intérêt.
Ainsi, l’influence sportive française liée au rugby s’est répandue à travers le globe. Cependant, cette dernière a eu un impact hétérogène selon les continents et les cultures. Dans un sport à la mondialisation complexe et à la transversalité balbutiante entre nations majeures (Tiers 1) et en développement (Tiers 2), l’influence française aide au développement du ballon ovale.
Le rugby français, terre d’exception
Que ce soit historiquement, avec la création de Rugby Europe (ex-FIRA) par exemple, ou actuellement, grâce à ses championnats et à sa formation, le rugby français se développe de manière aussi complexe que multiple à travers les quatre coins du globe. À l’origine de la Coupe du monde, via la présidence de l’IRB d’Albert Ferrasse, ou du retour du rugby aux Jeux Olympiques, via Bernard Lapasset, la France a plusieurs fois poussé le ballon ovale vers l’ouverture.
Ainsi, cette différence par rapport aux nations anglo-saxonnes a offert une culture à part dans le monde de l'ovalie. Comme socle, le rugby tricolore profite d’un terreau fertile avec plusieurs bassins de population où la culture de l’ovalie a une place culturelle non négligeable, comme le Sud-Ouest, le Var ou l’Auvergne. De plus, ses nombreux championnats professionnels ou semi-professionnels lui permettent de former et d’entretenir des athlètes de haut niveau, qu’ils soient Français ou non. Un fait rare puisque la France est le seul pays de Tiers 1 à posséder plusieurs divisions professionnelles sur son territoire.
Une réussite qui vient en partie de la formation
Depuis 2018, l'équipe de France des moins de 20 ans a gagné, chaque année, le titre de champion du monde. Au cœur de cette réussite, la formation française brille à l'international, alimente les clubs professionnels et développe même certains talents pour des sélections étrangères.
À titre d’exemple, 54 joueurs d’origine française étaient éparpillés au sein des 20 effectifs qualifiés pour la dernière Coupe du monde de rugby à XV, en 2023. Un nombre supérieur à celui observé en 2019 et 2015 et qui surpasse toute autre nationalité de l’hémisphère nord. Parmi eux, 23 mondialistes d'origine française ne postulaient pas pour le XV de France, mais pour une sélection correspondant à leurs pays d’origine. Pour être le plus compétitifs possibles, Italiens, Roumains et Portugais profitaient du vivier français.
Le vice-président de la Fédération française de rugby (FFR) en charge du haut niveau, Jean-Marc Lhermet, détaille les étapes d’un circuit de formation qui tire le meilleur des dizaines de milliers de jeunes licenciés du rugby français :
Il y a une organisation aujourd'hui qui est bien en place et qui commence vraiment à faire ses preuves. Elle se dessine en deux paliers. Le premier, c'est ce qu'on appelle les "élites jeunes", donc pour des 16, 17 ans et 18 ans. L'idée, c'est de rassembler les 100 meilleurs joueurs de ces catégories-là, sur une semaine, pour les faire jouer, s'entraîner et commencer à identifier ceux qui pourront faire l'ossature d'une future équipe de France. Ce sont ces rassemblements qui nous permettent vraiment de mettre ces jeunes potentiels en situation de match pour voir comment ils réagissent et aussi commencer à identifier les leaders qu'il peut y avoir dans le système. L'étape suivante, ce sont les sélections nationales. Donc l'équipe de France moins de 18, qui est la première équipe de France. Au travers de ces rassemblements, il y a aussi une rencontre qui permet de sélectionner les joueurs dans ce qu'on appelle les académies, pour jouer en espoir. Il y en a 26 en France métropolitaine et elles permettent d'accompagner ces jeunes tout au long de l'année sur un double projet sportif et scolaire.”
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