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France Rugby. Vaincues par les Black Ferns, à quoi ressemble le futur des Bleues ?

Ce samedi 5 octobre dans la matinée, le XV de France féminin a échoué aux portes de la finale de cette Coupe du monde en Nouvelle-Zélande.

Erwan Harzic 06/11/2022 à 12h05
Ce samedi 5 octobre dans la matinée, le XV de France féminin a échoué aux portes de la finale de cette Coupe du monde en Nouvelle-Zélande.
Ce samedi 5 octobre dans la matinée, le XV de France féminin a échoué aux portes de la finale de cette Coupe du monde en Nouvelle-Zélande.

On ne les y retrouvera pas. Comme à chaque édition de la Coupe du monde de rugby féminin, les Bleues se sont arrêtées au stade des demi-finales. Cette observation fait mal pour les femmes de Thomas Darracq. En effet, en 9 éditions de la compétition reine, les Bleues ont toujours échoué au dernier carré. Effectivement, certaines défaites sont moins lourdes que d’autres. Cette année, l’échec infime face à des Black Ferns à domicile et à l’aise dans le jeu ne fait pas office de signal d’alarme. Mais au final, la dernière étape reste (encore) inaccessible.

Le week-end prochain, les joueuses du XV de France retrouveront tout de même l’herbe verdoyante des terrains. En effet, le 12 novembre à l’Eden Park, les Bleues défieront le Canada. Le but ? Affirmer que la France reste dans le trio au sommet du rugby féminin international via une troisième place. Par la suite, les yeux de l’ovalie pourront se river sur le choc entre Anglaises et Néo-Zélandaises, décidant du prochain titre mondial.

Un pack à conserver ?

Dans cette pénible gueule de bois du lendemain de défaite, une observation reste plaisante. Ce XV de France n’en a pas fini avec son histoire. Non, ici, on ne vous parle pas de la petite finale, à l’intérêt limité, mais bien du futur suivant cette Coupe du monde. Au regard du groupe et de sa compétition, une observation ressort : la France a sûrement la meilleure défense du monde. Acharnées et remplies de talent, les Bleues ont livré deux performances défensives magistrales face aux autres cadors mondiaux, les Red Roses et les Black Ferns.

De plus, le groupe devrait garder une ossature particulièrement solide. En effet, avec une moyenne d’âge d’environ 23,4 ans pour la première ligne et 25,7 ans pour la troisième ligne, le chantier ne semble pas immense. Dans ce pack convaincant, seule la deuxième ligne devrait être durement impactée.

La prochaine Coupe du monde pourrait se dessiner sans Safi N’Diaye (34 ans). Un fait qui reste seulement de l’ordre de la supposition. En effet, cette dernière avait déclaré récemment à Midi Libre : “Quant à la retraite, je n'ai encore rien dit dessus, j'ai envie de profiter du moment présent et on verra pour la suite.” Pour Céline Ferer (31 ans), la donne est différente. Nommée capitaine des Bleues durant l’absence de Gaëlle Hermet, elle prendra bien sa retraite sportive à l’issue du mondial. Ainsi, la cage sera le chantier majeur du pack français dans les prochaines années.

Une équipe qui a encore des choses à raconter

Pour ce qui est des lignes arrière, le constat de la jeunesse s’impose. En effet, sur le groupe emmenée en Océanie, seules 2 joueuses avaient au moins 28 ans. Il s’agit de Laure Sansus (28 ans) et Jessy Trémoulière (30 ans). Ces dernières sont de véritables cadres de cette formation. Cependant, la première d’entre elles, élue meilleure joueuse du dernier VI Nations, quitte définitivement les terrains après une terrible blessure. Pour ce qui est de l’ancienne Meilleure joueuse du monde, Jessy Trémoulière, cette dernière déclarait en 2020 à La Montagne qu’il n’était “pas question de prendre (sa) retraite sportive avant un petit moment !

Concernant le staff encadrant cette formation, l’avenir de Thomas Darracq est entre les mains de la fédération. Installé à ce poste à quelques mois de la Coupe du monde, l’encadrement avait été largement réorganisé avant la compétition. Désormais, il reste à savoir si les Bleues repartent avec les mêmes bases ou si elles se portent vers de nouveaux horizons. La prochaine édition (2025) de la compétition se déroulera en Angleterre. L’occasion semble parfaite pour rattraper les meilleures ennemies des joueuses à la tunique bleue.

SalamAkhi
SalamAkhi
Alors Grisez n'a pas 29 ans (elle en a tout juste 26), et n'est pas une "cadre" du XV de France puisqu'elle a été sélectionnée pour la première fois il y a un mois à la surprise générale (même la sienne c'est dire). Le problème actuel et qui va se poser encore plus maintenant c'est celui de la professionnalisation, sinon je ne me fais pas forcément de craintes pour l'avenir niveau vivier. L'EDF U20 domine très régulièrement son homologue anglaise, et en U18 je n'en parle même pas (72-10 en avril), idem à 7. Des joueuses qui ont du ballon on va en avoir, quant au physique cela ne semble pas être un gros souci eu égard aux capacités défensives de l'EDF. Maintenant il va falloir les accompagner vers l'excellence. Reste aussi la question du plan de jeu ...
lebonbernieCGunther
lebonbernieCGunther
Le principal chantier si on veut rivaliser, c'est celui de leur statut: pro à 100% si on ne veut pas finir éternellement au pied du podium.
O'Livey
O'Livey
J'en parlais dans un autre article, mais là où ça fait mal, c'est à la charnière. Devant, effectivement, on a de quoi voir venir, à part en 2e ligne, où Fall est la seule jeune clairement installée. La relève à N'Diaye et Ferrer a l'air d'être Feleu pour l'instant, mais elle reste TRES inexpérimentée, et j'ai pas vu d'autres options jusque là. Par contre en 1ere et 3 ligne, on est tranquille. Ce serait bien de trouver d'autres talonneurs quand même, Sochat a encore de beaux jours devant elle, mais aucune de ses remplaçantes n'est convaincante. Au centre, on a l'une des toute meilleure paire du monde avec Vernier et Filopon, et très clairement la meilleure paire défensive, et elles ont encore de beaux jours devant elles. Le triangle arrière, et c'est le gros reproche que je fais à ce staff, c'est que c'est un foutoir. Avant la coupe du monde, on avait un triangle bien identifié, extrêmement performant et dans la force de l'âge: Trémoulières-Banet-Boujard. Chacune de ces joueuses pouvait prétendre à un statut de meilleure joueuse du monde à son poste. Et subitement, on a décidé de lancer des jeunes, comme Jacquet et Boulard. Soit, on construit sur l'avenir, malgré que les titulaires en forces soient au sommet de leur art. Et au fur et à mesure, on pousse ces monuments vers la sortie, alors que leur remplçantes ne sont pas encore au niveau. Et on fini avec un triangle arrière, pour les phases finales de coupe du monde, sans aucune de ces tôlières, et sans qu'aucune de leurs remplaçantes soient parvenues à se hisser à leur niveau. C'est juste du gâchis, et incompréhensible. On a l'une des meilleures générations qu'on ai jamais eu à ce poste, et au lieu d'en profiter, on fait le pari d'une jeunesse qui n'a encore rien prouvé malgré pas mal d'occasions. Les deux qui ont bien profité de ce pari, ce sont Jacquet et Boulard, qui ont clairement fait de sacrés progrès.Peut-être que dans quelques années elles seront aussi fortes que celles qu'elles ont remplacés. Mais y'a encore du chemin à parcourir. A la charnière, le problème est un peu inverse. L'historique est très bizarre, et la on souffre plutôt de décisions qui ont été prises par les anciens staff, c'est un peu moins la faute du staff actuel, même s'ils ont rien fait pour arranger la situation. En gros on a toujours eu d'excellents demis de mêlée. Rivoalen en 2017, puis Bourdon, et Sansus depuis 2020. Si Bourdon est moins eprformante actuellement qu'entre 2018 et 2020, ça reste très fort. Le souci il est en 10. Drouin est installée à ce poste depuis 2017. Dès qu'elle est disponible, elle joue. Et mon impression de cette joueuse, c'est qu'elle est très talentueuse, peut faire des choses magnifiques, mais est aussi LA 10 la moins fiable du circuit international, qui fait énormément d'erreurs facilement évitables et qui coûtent très cher. Y'a qu'en 2021 que je l'ai trouvé vraiment forte à son poste, en ayant réduit ses erreurs individuelles. Mais elle est retombée salement dans ses travers cette année. On a fait d'elle la dépositaire du jeu du XV de France, depuis qu'elle est là. Alors là, on peut se dire que peut-être que c'est parce qu'on a pas le choix, problème de réservoir à ce poste, on a personne qui s'approche de son niveau... Sauf que Drouin est régulièrement indisponible pour le XV de France, convoquée avec les septistes. Du coup, on doit trouver des alternatives. En 2017, Montserrat Amédée, qui joue 10 en club mais replacée en 15 avec l'EDF pour avoir Drouin en 10, intervient beaucoup en 10, où elle est excellente. En 2018, on se rend compte que la petite Bourdon, ben elle est sacrément forte. Drouin est pas dispo, du coup on met Rivoalen en 9, et Bourdon en 10, et... ça marche sacrément bien. Puis Drouin revient contre l'Angleterre, on repasse Bourdon en 9, on gagne malgré un match dégueulasse de Drouin. En 2020, on a Sansus qui commence à exploser. Drouin encore indisponible, on met Bourdon en 10. Encore une fois, ça marche pas mal du tout, malgré la défaite contre l'Angleterre. Et malgré le fait que Sansus et Bourdon soient simultanément deux des meilleures joueuses du monde et qu'elles marchent très bien ensemble, l'une des deux retrouve toujours le banc pour laisser la place à Drouin. Plus récemment, on a essayé Trémoulière en 10. Et là aussi, ça a super bien marché. Jusqu'à ce que Drouin reprenne encore la place. Encore plus récemment, j'ai trouvé Queyroi pas mal du tout sur les quelques minutes qu'elle a eu à jouer contre l'Italie en quart, après, là c'est encore avec un temps de jeu très limité, difficile de juger. En clair, notre tôlière du poste, malgré toute son expérience, ne s'est jamais réellement imposée par elle même, continue de faire beaucoup d'erreurs, mais continue d'être "installée" malgré des performances très convaincantes de la part de ses concurrentes. Donc soit elle fini enfin par faire le ménage dans son jeu et devenir fiable, et ainsi s'imposer réellement, le talent étant incontestablement là, et elle fini par justifier l'acharnement que les staffs successifs ont mis à la titulariser. Soit on coupe les pertes là, et on essaye de trouver une autre 10, ce qui risque de pas être facile. On peut essayer d'installer Queyroi, qui semble tenir la corde. Ou de repasser Bourdon en 10, en espérant qu'elle retrouve son niveau de 2018-2020 où elle était une des toutes meilleures joueuses du monde, et qu'on trouve une autre 9 de talent équivalent, pour l'instant je sais pas qui ça pourrait être, mais comme avec les mecs, on a toujours produit de très bon 9.
bibisaa
bibisaa
La grande Céline Ferrer prends sa retraite aussi. En passant je lui souhaite bonne nouvelle vie dans son emploi à crossfit portet sur Garonne
dusqual
dusqual
un avenir sans Thomas Darracq? à voir sur plus long terme, mais sa méthode me paraît contreproductive, usant des joueuses à contre-emploi et les bridant au passage.
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