Face à l'injustice du nouveau calendrier international, les clubs contre-attaquentLe match de vendredi soir entre Montpellier et Pau a marqué le début du Top 14 mais aussi celui d'une année qui s'annonce dantesque pour les joueurs et particulièrement pour les internationaux. Championnat, Coupe d'Europe, test-matchs, Tournoi, les rencontres vont s'enchaîner à un rythme fou. Interrogé par Raphaël Poulain, l'ancien Tricolore Frédéric Michalak estime que cette année exceptionnelle en raison de la pandémie est trop chargée. Lui est favorable à l'annulation des matchs pour cause de Covid-19, comme c'est le cas en Premiership et pour les phases finales de Coupe d'Europe, et non au report des rencontres comme la LNR l'a décidé. Cela fait planer un doute sur la bonne tenue de la saison 2020/2021 et la possibilité d'aller au bout.
La LNR n'en a pas terminé avec World Rugby, la Cour européenne devra statuerIl regrette que les différentes parties n'aient pas réussi à trouver un terrain d'entente au niveau mondial quant à la mise en place d'un calendrier raisonnable. "C'était le bon moment de réfléchir ensemble, de trouver de nouveaux modèles économiques, de réfléchir à des nouveaux championnats, des nouvelles façons de fonctionner." En France, il aurait aimé que les instances en profitent aussi pour revoir leur copie. "Notre championnat français, même s’il est top, propose très peu de temps de jeu à haute intensité. C’est long, c’est monotone… Ce sont des matches très difficiles mais ça ne ressemble pas à ce qui se fait en Super Rugby."
Fallait-il tout changer pour autant ? "La formule actuelle du Top 14, il aurait peut-être fallu la changer et opter pour une formule qui permettrait d’avoir des joueurs performants en Top 14 et en équipe de France, avec un calendrier un peu moins chargé. Ça fait 20 ans que l’on entend ce problème de calendrier. On est dans une période de Covid où tout est modifiable." Encore faut-il définir les bonnes priorités. "Forcément, les recettes sont moindres. Alors que veulent les présidents ? Faire plus de matchs pour rattraper ce retard. Mais on ne pourra pas le rattraper ce retard." Michalak estime que les présidents de club n'ont pas la bonne vision des choses.
Le Covid est passé et des entreprises sont en train de perdre énormément de salariés. Oui, on a besoin de venir voir des matchs, d'être heureux, mais vis-à-vis du joueur en lui-même, avec le changement de physique, avec des calendriers de plus en plus difficiles, si on veut une équipe de France au plus haut niveau, on ne peut pas fonctionner comme on fonctionne encore aujourd’hui. Finalement, on repart sur quelque chose qui nous fait défaut depuis des années. C'est là où se trouve la grosse problématique. Aujourd'hui, nos dirigeants réfléchissent court terme et ne regardent pas moyen/long terme.