T-shirt J&M, débardeur du Stade Toulousain ou polo quadricolor au prix d’un SMIC. Que dire de ces tatouages « maori », de ces slips bananes ou des bobs donuts ? En matière de style, les rugbymen n’ont de conseils à donner à personne. Sur un terrain, c’est à peu près la même chose.
Encore qu’avec ses straps, ses cicatrices et son maillot moulant, l’amoureux du ballon ovale peut se la jouer viril. La virilité, un terme bien subjectif… Mais n’en va-t-il pas de même pour le style ? Être viril, c’est être stylé ? Le terme désigne une “qualité de quelque chose ou de quelqu'un qui présente des caractéristiques esthétiques originales.”
Et en termes d’originalité, le sujet du jour tape fort. Oui, en 2020, nous allons bien parler des mitaines...
Star des années 2000
Un coup d’oeil aux entraînements des écoles de rugby, ou aux fameuses triangulaires du samedi après-midi suffit pour s’en convaincre : dans les années 2000, la mitaine était une véritable star. Souvent noire, parfois grise, rouge ou bleue. Optimum, Gilbert, Canterbury… Nombreuses sont les marques à avoir surfé sur un phénomène auquel les pros n’ont pas échappé. C’est bien connu, les apprentis rugbymen copient les grands. Et si les mitaines ont eu un tel succès, c’est parce que ces derniers en ont fait une promotion grandeur nature sur la scène nationale ou internationale.
Le champion du monde Steve Thompson, Lionel Beauxis, Andy Goode, Shaun Sowerby ou le légendaire Yannick Forestier. Sans oublier Imanol Harinordoquy avec ses mitaines aux couleurs du Pays Basque. Tous ont succombé. Mais un seul a assumé jusqu’au bout : l’Australien Brock James. Car si la mode a duré plus longtemps que Pokémon Go ou la tecktonik, la conclusion reste la même : les mitaines sont devenues has-been.
Utile, vraiment ?
World Rugby a légiféré le port des mitaines. Sur son site, il est précisé qu’elles font partie “des équipements supplémentaires autorisés” (4.3.d) au contraire des gants (4.5.e).
Les doigts et les pouces peuvent être couverts jusqu’à la première phalange mais pas au-delà de l’articulation entre la première et deuxième phalange. La mitaine ne devrait pas couvrir la main au-delà du poignet. Le matériau de la mitaine devrait être extensible et le matériau qui favorise l’adhérence (grip) doit être en caoutchouc mou/composé synthétique d’une épaisseur maximale de 1 mm. Aucune partie de la mitaine ne devrait avoir de boutons ou d’autres objets potentiellement dangereux. - World Rugby
Un petit tour en ligne nous renseigne sur la composition d’un modèle basique : 91% de Nylon, 9% d’élasthanne. Mais rappelons déjà sa présumée utilité. Avec son grip sur la paume de la main, la mitaine doit permettre une meilleure adhérence avec le ballon, surtout par temps humide. Elle semble aussi pratique quand vient l’hiver : qui ne rêverait pas de garder ses mains au chaud ?
La réalité est différente : le grip s’use vite, trop vite. Quant à la chaleur… Porter des mitaines en hiver, c’est surtout s’assurer d’avoir le bout des doigts complètement congelés. Sensation renforcée quand il pleut. Pourtant, ne doit-on justement pas en porter avec cette météo ?
- Pourquoi porter des mitaines ?
Pour répondre à la question : non, la mitaine ne doit pas revenir à la mode. Comme le ballon Wallaby, les maillots à col en coton ou le palmarès du XV du France, elle fait désormais partie du passé... Et si vous en avez marre de faire tomber le ballon : mettez-vous de la colle sur les mains !
Aucun commentaire pour le moment...