Samedi dernier en plein après-midi, alors que l'Italie donnait du fil à retordre aux Anglais sur la pelouse de Twickenham, les plus fidèles de notre cher et tendre Top 14 n'oubliaient pas le traditionnel rendez-vous du samedi après-midi sur Canal. Du coin de l'oeil, tout en observant Monty Ioane et Anthony Watson se rendre coup pour coup dans leur couloir, ces derniers ont donc probablement guetté l'UBB rouler sur le Stade Français (44 à 6). À Chaban, il n'y eut donc pas grand-chose à retirer de positif cette déroute girondine, qui ressemblait plus à une visite de la route des vins qu'à un déplacement chez un concurrent direct pour la qualification.
Sauf peut-être la belle promesse que constituent toujours les nouvelles têtes aperçues en championnat. En l'occurrence Léo Barré, 18 ans, grand blond de 1m90 et demi d'ouverture de son état. Pour pallier les nombreuses absences dans ligne de 3/4 des soldats roses, ce dernier est d'ailleurs rentré en numéro 12 pour le dernier quart d'heure, confirmant la probable polyvalence que laissait apparaître son beau gabarit, ainsi qu'une belle longueur de jeu au pied.
Un parcours tout tracé
Lui ? C'est donc un jeune yvelinois à l'histoire de famille très ovalisée. Son arrière-grand-père, son grand-père et son père ont d'ailleurs fait la majeure partie de leur carrière rugbystique à Versailles, là où Léo a débuté avant de rejoindre Massy. Un nom qui n'avait d'ailleurs pas échappé à l'oeil vigilant de Bertrand Guillemin lors de son entrée en jeu à Bordeaux, le commentateur faisant le lien avec un homme au même patronyme, double champion de France avec les équipes jeunes du Racing dans les années 90. "Probablement son papa", renchérit le journaliste de la chaîne cryptée. C'est lui-même, en effet. Et allez savoir, c'est peut-être de lui (ancien demi d'ouverture) que le dernier de la famille Barré tient ses aptitudes. Si Léo possède des attributs physiques évoqués ci-dessus que son paternel n'avait pas, on serait vite tenté de trouver une origine à sa qualité de passe supérieure à la moyenne et à son appétence pour le jeu offensif. Au-delà de tout ça et de sa facilité de distribution, le garçon de 18 ans possède aussi une vraie capacité de franchissement, proposant un profil assez rare son poste.
Autant de qualités qui font qu'il a été placé sur la liste des joueurs dits "à fort potentiel " par la FFR depuis l'an passé. "Cette notion est fondamentale et nous essayons de garder de la continuité dans notre accompagnement auprès de lui depuis quelques saisons déjà", expliquait Sébastien Piqueronies, le manager des équipes de France jeunes, sur le site de la Fédération. Preuve s'il en fallait du potentiel de Léo Barré, le futur numéro 1 de la Section Paloise s'exprimait en ces mots auprès de son jeune poulain mi-2020. "On t'a montré des messages forts de confiance cet hiver en te prenant avec le XV de France pour commencer à prendre confiance en toi, à écouter. Les plans qui étaient prévus (sans la crise sanitaire) étaient te faire jouer en U18 pour le 6 Nations puis de t'emmener à la préparation de la coupe du Monde U20".
Futur chef d'orchestre du Stade Français ?
Passé les présentations, vous aurez donc compris pourquoi le Stade Français a misé sur l'ouvreur de 18 ans de Massy l'été dernier, l'engageant dans un premier temps via un contrat Espoir de 2 ans. Le club de la Porte d'Auteuil ? Une évidence à ce niveau-là pour le joueur passé par le sport-études Lakanal à Sceaux : "J'ai grandi en région parisienne et on me parlait beaucoup du Stade Français quand j'étais petit, j'en avais des étoiles dans les yeux. Donc voilà, ce club représente beaucoup pour moi." Concernant sa potentielle évolution à Jean-Bouin, c'est le directeur général du club Thomas Lombard et son phrasé toujours très juste qui dressent le mieux le portrait. "On a évidemment identifié un potentiel intéressant chez lui, et puis il la capacité de remplir plusieurs "cases". Evidemment celle du joueur de rugby mais aussi celle du garçon capable de mener un projet universitaire dans le même temps. L'idée c'est plutôt de le faire maturer, de lui donner les moyens de s'inscrire dans la durée dans cette équipe et d'en faire, dans les 2 à 3 prochaines années, le demi d'ouverture du Stade Français."
🤝 Le jeune demi d'ouverture international 🇫🇷 U18 a choisi de rejoindre le club pour les deux prochaines saisons (+1 en option). Bienvenue Léo !
— Stade Français Paris (@SFParisRugby) June 5, 2020
👉 Club précédent : Massy
👉 1er club formateur : Versailles#SFParis
Bien intégré, Léo l’est en tous cas déjà, au point de participer à des séances aux aurores avec ses compères du numéro 10 chez les pros', Nicolas Sanchez et Joris Segonds : "Nico m’envoie des sms pour aller buter à l’entraînement à 7h00 du matin", révélait le principal intéressé pour 'la chaîne des Yvelines' en novembre dernier. Pour l'heure, le natif du Chesnay n'a que 15 petites minutes dans les jambes en Top 14. Mais nul doute qu'en parallèle de suivre son BTS en communication, il devrait bientôt faire partie des nouveaux visages familiers de notre championnat. Et vous, vous faisiez quoi à 18 piges ?
