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La nouvelle réglementation sur les plaquages fait débat, bientôt une nouvelle ère pour le rugby ?

Si World Rugby souhaite protéger la santé des joueurs, les nouvelles règles sur les plaquages soulèvent plusieurs questions.

11/01/2017 à 15h00
La règle sur les plaquages fait débat.
La règle sur les plaquages fait débat.

World Rugby pensait-il susciter un tel débat ? Au mois de décembre, l'organe suprême du rugby international redéfinissait les catégories de plaquage dangereux, mettant en place de plus lourdes sanctions, qui sont appliquées à tous les niveaux du jeu depuis le 3 janvier. La raison ? 76% des blessures à la tête surviennent lors de plaquage. Concrètement, quels sont les changements principaux ?

Concernant le plaquage imprudent (sanction minimale : carton jaune / sanction maximale : carton rouge) : 

Point Arbitrage :

Un joueur est reconnu avoir eu un contact imprudent lors d'un plaquage, d'une tentative de plaquage ou lors d'une autre phase de jeu si, au contact, le joueur savait ou aurait dû savoir qu'il y aurait un risque de contact avec la tête d'un adversaire, mais a délibérément continué son action. Cette sanction s'applique même si le plaquage est effectué au-dessous de la ligne des épaules. Ce type de contact s'applique également en cas d'agrippement, de roulement ou de torsion autour de la zone de la tête et du cou même si le contact a commencé en-dessous de la ligne des épaules.

 Concernant le plaquage accidentel (sanction minimale : carton jaune) :

Point Arbitrage :

En cas de contact avec un autre joueur pendant un plaquage, une tentative de plaquage ou lors d'une autre phase de jeu, si le joueur entre en contact de manière accidentelle avec la tête d'un adversaire, soit directement, soit si le contact commence en-dessous de la ligne des épaules, le joueur peut toujours être sanctionné. Cela inclut également les situations dans lesquelles le porteur de ballon intervient dans un plaquage.


Plus de détails ici, avec une vidéo explicative :

VIDÉO. World Rugby redéfinit les catégories de plaquage dangereux et met en place de plus lourdes sanctionsMais alors, quel est le problème ? Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont critiqué ces nouvelles interprétations, comme le rapporte The Roar. "Comment les joueurs sont-ils censés plaquer sur les pick & go ?" peut-on lire, "et comment arrête-t-on les joueurs qui percutent avec la tête ?" Le risque que les arbitres "accordent des pénalités toutes les deux minutes" est également évoqué, comme le fait que le plaqué puisse éventuellement jouer avec la règle : "si je veux avoir une pénalité, il suffit que je fasse toucher ma tête par un bras adverse". La conclusion ? "C'est un sport de contact, pas du touch' ! [...] Ça devient comme le football."

Les anciens joueurs partagent également cet avis global. Sur BT Sport, les internationaux anglais Ben Kay et Ugo Monye sont ainsi intervenus dans l'émission Rugby Tonight pour expliquer les failles de ces nouvelles règles sur le plaquage. Pour eux, World Rugby a mis de côté le rôle du porteur de balle : "si je percute avec le ballon sous le bras et que je touche la tête de mon adversaire qui se baisse avec mon coude ou ma hanche, que va-t-il se passer ?" Autre débat qui a besoin d'être précisé selon eux :

Si, avant l'impact, le porteur de balle se baisse en même temps que le plaqueur et que les deux se percutent avec la tête, qui sera fautif ? Le plaqueur aurait-il dû deviner que le plaqué allait se baisser ? Dans ce cas, ce serait un carton jaune. Et si le porteur se baisse vraiment très bas, où suis-je censé le plaquer ? Il faudrait être très flexible pour plonger dans le bas de ses jambes, l'entourer avec mes bras et le faire tomber. On a vu beaucoup de joueurs se faire pénaliser pour se jeter le plus bas possible sans entourer l'adversaire.

Kay et Monye de pointer eux aussi du doigt la défense sur un pick & go : "si je pars au ras du ruck la tête la première à 1 mètres de l'en-but pour marquer, quelle solution pour m'arrêter sans toucher la tête, et donc ne pas être pénalisé ?" Un véritable casse-tête pour les défenseurs...

Changement d'ère ?

Pour The Guardian, cette évolution marque un immense changement dans le rugby moderne. Le journal y voit l'avènement du off-load... et surtout un véritable casse-tête pour les entraîneurs de la défense, puisque les plaqueurs ne pourront plus viser au niveau de la ligne des épaules sans risquer de prendre un carton. The Guardian, note deux autres effets secondaires : terminer certains matchs à 12... et changer la règle en plein milieu de la saison de l'hémisphère nord. Pas facile pour s'adapter, ce qui pourrait déboucher - dans un premier temps - sur une augmentation du nombre d'essais le temps que les défenses se réadaptent !

Si le journal considère que ces nouvelles sanctions marquent un tournant, c'est aussi par rapport à l'essence même du jeu. Désormais, même un contact accidentel peut mener à une pénalité. Les attitudes des joueurs vont donc devoir évoluer. Alors, au-delà de protéger les joueurs, pourrait-on avoir moins de rentre-dedans physico-physique et plus d'envolées offensives ? Avec des équipes plus concernées par marquer plutôt qu'à défendre, ce dernier point devenant plus dangereux car facilement sanctionnable ? Ce serait assurément une évolution qu'on ne bouderait pas. Loin de là...

Sylvie Vatou
Sylvie Vatou
Un autre point sur lequel ils ne semblent pas pressé d'y remédier étonnamment : Les plaquages et les blocks dans les rucks et autour, qui, je le rappelle, sont théoriquement interdit (plaquage sans ballon, et/ou empêchement d'agir sur le porteur), et qui d'autre part sont souvent des actions dangereuses (prises au cou, retournement, etc…).
LaGuiguille
LaGuiguille
dire xx % de telle blessure vient de tel truc, c ést tours a prendre avec des pincettes au risque de se faire entuber. Par exemple, si vous avez 1 seule blessure a la tete cette saison en Top14 et qu'elle arrive sur un drop (genre l'adversaire se prend le ballond dans la tronche) alors on va dire 100% des blessures a la tete viennent des drops, il faut les interdire. un exemple par l'absurde bien sur, mais pour evaluer la protection des joueurs, il vaudrait mieux parler de nombres de blessures que de pourcentages, qui par nature, restent a un total de 100% meme quand la quantité diminuent. voila, c'est tout ce que j'avais a dire.
BramaÏre
BramaÏre
en voilà de belles idées, bien pensées.... vive le rugby pro et ses 23 golgoths. Moins d'espace pour les attaquants puisque les défenseurs sont frais ( aujourd'hui , on a presque la totalité d'un pack qui peut changer en cours de match ) , donc moins d'essais et plus de muscu à tous les étages. Si nous revenions à 2 remplaçants au lieu de 7..... peut etre que, "bizarrement" vers la 60 eme minute, une des deux équipes craquerait mais non, WR se "masturbe" les neurones sur le plaquage.... A ce rythme là, le top 15 mondial peut aller jouer à la pétanque...... et nous aurons le dernier carré d'une coupe du monde qui verra s'opposer : le Brésil, la Suisse, le Lichtenstein et Andorre....... à moins que d'cic là Dr Simon...........
Le Concombre Masqué
Le Concombre Masqué
Et si on jouait à "Chat", Camille ???
AKA
AKA
A quoi ils "tournent" les têtes d' œuf de WR? On n' a pas fini de rigoler....
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