Exeter - Le retour K2000 de Sam Simmonds pour sauver l'essai de Bristol [VIDÉO]
On a dû écrire 10 fois, 20 fois, 100 fois sur notre site que Sam Simmonds était l’un - si ce n’est le - des garçons les plus sous-côtés de la planète rugby. Oui, le troisième ligne d’Exeter a reçu le prix du meilleur joueur européen de l’année dernière avancerons certains. On coupe court : ce n’était qu’un moindre mal au vu de la saison fantastique réalisée par le char d’assaut des Chiefs, lui qui venait d’inscrire 9 essais en 8 matchs dans la compétition en plus d’être titré avec son club. Non content de rafler tout ce qu’il y avait sur le buffet, l’enfant de Torquay a donc remis ça cette saison, peut-être plus goulument encore. Vous aimez les chiffres ? Alors allons-y ! En 2020/2021, Sam a déjà planté 11 banderilles en 9 rencontres de Premiership, soit le meilleur total du championnat bien loin devant ses poursuivants Dombrandt ou Odogwu et leurs 5 « petites » unités. Mieux, la poutre du Devon est - en club -, avec ses 51 essais inscrits en 57 titularisations sur la période, tout simplement le meilleur marqueur au monde depuis la saison 2017/2018 ! De là à le qualifier de meilleur joueur du championnat… il n’y a qu’un pas. L’ineptie ? C’est que le grand frère de Joe ne compte que 7 petites sélections avec l’Angleterre, dont la dernière remonte déjà à près de 3 ans. Allez comprendre…
La situation posée, vient donc le temps des questions. Le meilleur joueur du championnat doit-il forcément jouer en équipe nationale ? De notre côté, on serait largement tenté de dire oui, d’autant qu’à notre connaissance, il n’y a pas la même électricité dans l’air entre le plus vieux des frères Simmonds et son sélectionneur qu’entre Karim Benzema et le sien. Mais Eddie Jones a ses raisons que la raison, elle-même, ignore. De fait, on a décidé d’imaginer ce que donnerait une interview autour du sujet, afin que le sélectionneur anglais vous expose les arguments qui font qu’il s’entête à jouer avec des Saracens fatigués, et ne sélectionne pas le numéro 8 des Chiefs. Avec sa mauvaise foi et son arrogance légendaires, ainsi que son accent british "pwononcé" lorsqu'il s'essaye au sarcasme.
Eddie, qu’avez-vous à répondre aux détracteurs qui pointent du doigt votre début de Tournoi très poussif, avec une défaite à Twickenham contre l’Ecosse puis une victoire qui a mis du temps à se dessiner contre l’Italie ?
Eddie Jones - Vous savew’, mon équipe fonctionne très bien, nous avons la meilleure formation du monde actuellement. Contwe les Scottish, c’était simplement un jour sans, et puis face aux Ritals, nous l’avons tout de même empowté 41 à 18 alors qu’ils comptaient dans leurs rangs la nouvelle vedette du rugby mondial : Monty Ioane !
Ah oui carrément, l’étoile montante de la planète ovale ! Jamais dans l’excès mister Jones ! Au-delà de ça, comprenez-vous les critiques de la presse britannique au sujet de votre plan de jeu qui use et abuse du jeu au pied, parfois au détriment de l’attaque ?
Ceux qui disent ça n’ont qu’à postuler pour pwendre ma place, alors. On verra ce que la RFU leur répond ! En plus, nous avons parfaitement joué notre jeu lors des 2 premiers matchs, c’est juste que l’Ecosse a eu de la chance qu’il pleuve et l’Italie qu’il y ait un vent d’Est. On a gagné le Tournoi 2020 et l’Autumn Nations Cup à plat de coutuwe, qu’est-ce que vous voulez de plus ?
Certes vous avez gagné des trophées il y a peu, mais on a pourtant l’impression que vous n’êtes plus du tout aussi dominants que lors des 2 dernières années depuis l’automne dernier…
Ah les journalistes, vous êtes vwaiment toujours là à parler des choses que vous ne connaissez pas. Si nous sommes moins bons, c’est simplement que nous cachons notre plan de jeu afin de brouiller les pistes en vue de la Coupe du Monde 2023, que nous remporterons aisément.
À force de si bien le cacher, faites attention à ne pas finir par le perdre définitivement…
« No way, enfoiwé ».
Vous parlez des journalistes, mais on a pourtant ouï-dire que c’est toute l’Angleterre qui pointait du doigt vos choix de conserver votre colonne vertébrale des Saracens alord qu'elle ne joue plus en club, y compris la vox populi… Beaucoup souhaiteraient d’ailleurs l’appel en sélection des deux frères Simmonds, tout simplement exceptionnels en club et que pourtant, vous ignorez.
Déjà, les joueurs des Sarries s’entwaînent comme il le faut avec des pwéparateurs physiques personnels depuis des semaines. Farrell, Vunipola et George pètent la forme, ce n’est pas de ma faute si vous ne le voyez pas ! Concernant ces Simmonds là, hum… Qui sont-ils, vous dîtes ? Ça ne me dit rien…
Vous savez, ce sont le meilleur joueur du Premiership depuis trois saisons, Sam, et son frère Joe, capitaine d’Exeter, le champion d’Europe et d’Angleterre en titre.
Ah oui, pawdonnez-moi, c’est juste que je n’ai pas l’habitude de parler d’Exeter donc j’avais oublié leur nom, so crazy ! Yes, je me rappelle de Sam Simmonds, je l’avais sélectionné en 2017 pour le Tournoi et il avait planté un doublé en Italie. Malheureusement il s’est blessé gravement au genou ensuite… Vous connaissez le dicton : les absents ont toujours tort !
Il marche pourtant sur l’eau en ce moment, à l’image de ses 11 essais inscrits en 9 rencontres cette saison…
Il a peut-être un petit peu de chance aussi, Jonny May marque également beaucoup d’essais et pourtant est-ce que vous pensez qu’il est le meilleur ailier du monde ? Il faut que vous compreniez que personne ne peut égaler Billy Vunipola dans notre système de jeu basé sur la domination physique. Avec lui sur le terrain, notre formation fait peur à l’adversaire, et c’est ce que j’aime, ce avec quoi on a battu les Blacks en demi-finale du dernier Mondial. Avec ses 130 kilos, il mobilise toujours 3 défenseurs sur ses prises de balle et c’est probablement le numéro 8 le plus puissant de la planète. Et puis, en plus d’être le point d’ancrage de l’équipe d’Angleterre, personne n’est capable de trier aussi bien les ballons que lui derrière sa mêlée.
Ne pensez-vous pas qu’au vu de son gaz, Simmonds pourrait néanmoins apporter un regain de forme à votre équipe, ne serait-ce que sur le banc ?
Là vous voyez juste, ce garçon est une vraie boule de muscles qui sait rebondir sur ses adversaires et toujours gagner ses premiers duels. A l’image d’Antoine Dupont en numéro 9 et au-delà de ses capacités physiques, c’est son intelligence dans le placement qui lui permet de scorer autant, et c’est fantastique pour Exeter d’avoir un joueur comme Sam dans son équipe. Mais même s’il possède une explosivité et une mobilité uniques à son poste, Sam ne pèse que 103 ou 104 kilos et n’est pas le joueur massif que l’on recherche. Je le répète, personne n’a aujourd’hui la même présence physique que Vunipola et ne peut-être, de fait, aussi important que lui dans notre système.
Selon-vous, le meilleur joueur du championnat n’est donc pas forcément légitime en sélection ?
Clairement. Cela peut paraître dur mais les exemples de garçons qui sont les meilleurs à leur poste et qui n’ont pourtant pas le profil idéal pour être un cadre de leur équipe nationale sont nombreux dans le monde du rugby. Prenez l’exemple de Danny Cipriani : certes il était au-dessus du lot individuellement durant ses dernières années aux Wasps ou à Gloucester, mais il n’a jamais eu la capacité d’adaptation collective de garçons comme Ford ou Farrell. C’est bien beau d’avoir des joueurs capables d’exploits, mais à des postes aussi stratégiques, c’est le collectif qui prime. L’exemple de sa tournée 2018 en Afrique du Sud est le même : tout le monde n’a retenu que sa passe au pied fantastique pour Jonny May lors du 3ème test, mais qu’à t-il fait en dehors de ça ? Rien. C’est pour ça qu’il n’a d’ailleurs plus remis les pieds en sélection depuis.
A notre plus grand soulagement, vous pouvez donc nous assurer qu’on ne verra toujours pas de Sam Simmonds contre l’équipe de France le 13 mars prochain ?
C’est ça, même s’il ne faut jamais dire jamais. La rudesse du rugby peut entraîner des blessures, et l’on ne sait jamais ce qu’il se passerait si Billy venait à se blesser prochainement. Sans vous dévoiler toutes les surprises que je garde de côté, je pense néanmoins que des garçons comme Nathan Hughes ou Alex Dombrandt seraient plus à-même de remplir nos critères en numéro 8. Mais ne vous inquiétez pas, les jeunes Fwançais ne sont tout de même pas pwès à l’intensité et la violence physique avec laquelle nous allons jouer à Twickenham dans 3 semaines…
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