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Le Super Rugby se dirige-t-il vers une formule ''locale'' ?

Le championnat de l'hémisphère Sud est également touché par la crise de coronavirus, mais quels sont les débats ?

Boukercha Oussama 26/04/2020 à 12h30
Vers la fin du Super Rugby ?
Vers la fin du Super Rugby ?

Depuis la mi-mars, la SANZAAR a également suspendu le Super Rugby pour éviter toute propagation du virus Covid-19 dans un championnat qui se joue dans plusieurs pays. Comme tout, le Super Rugby donne lieu à des débats, et les idées d'une formule plus locale commencent à émerger. 

Sans Super Rugby, l'Australie souhaite lancer sa propre compétitionSans Super Rugby, l'Australie souhaite lancer sa propre compétitionDernièrement, l'ouvreur australien Matt Toomua s'est exprimé sur Rugby.com.au quant à l'envie de championnats domestiques qui règnent depuis quelques années dans l'hémisphère sud : "Beaucoup de gens veulent un modèle domestique depuis longtemps, que ce soit concentré sur l'Australie ou sur l'Australie et la Nouvelle-Zélande." Scott Roberson, entraîneur des Crusaders, est également du même avis. Pour lui, qui se trouve dans un pays (la Nouvelle-Zélande) qui va passer du 4e stade au 3e, il faut envisager une formule locale entre les 5 franchises des Crusaders, Chiefs, Highlanders, Hurricanes et Blues : "Il n'y aurait que des matchs au niveau national, des derbys comme on les appelle : ce qui ferait donc une dizaine de semaines de championnat avec des confrontations aller-retour." On verrait donc une reprise entre clubs de l'île dès le mois de juin, avec une dizaine de matchs et le premier sacré champion.

La formule du Super Rugby n'est sûrement plus dans l'air du temps, mais surtout "peu attractive" selon Toomua. Les déplacements en Argentine, Afrique du Sud, Australie ou Nouvelle-Zélande n'est pas du tout en faveur des supporters : "Si je suis un fan des Rebels, j'ai quoi ? J'ai sept matches à domicile, cinq contre des équipes que je connais, deux ou trois contre des équipes que je ne connais pas ou dont je me fiche." Cette formule n'est donc pas financièrement optimisée. 

L'autre point a été mis en exergue par la crise sanitaire mondiale : l'inégalité face à la sortie de confinement selon les pays. La SANZAAR, organisatrice du Super Rugby, doit se plier aux règles de confinement de chaque pays. L'exemple de la Nouvelle-Zélande qui pourrait sortir du confinement avant les autres pays sans pouvoir jouer pourrait pousser le Super Rugby à revenir à des championnats domestiques. Cette solution pourrait-elle se maintenir dans l'avenir ? Ou seulement le temps de la crise sanitaire ? La SANZAAR ne s'est pas exprimée, mais l'urgence et l'évolution des paramètres qu'elle reçoit devrait l'obliger à prendre une décision. 

coupdecasque
coupdecasque
La compétition est intéressante quand ce sont de grandes équipes qui s'affrontent, malheureusement il n'y a au mieux qu'une grande équipe australienne. Les matchs m'intéressent car c'est l'avenir du rugby mondial qui nous fait découvrir des jeunes joueurs, c'est simplement pas la tasse de thé des spectateurs sudistes. Je suis donc pour une compétition nationale (locale c'est l'échelle la plus grande donc un quartier, un village, une ville) où le vainqueur gagne un titre, puis pourquoi pas faire des play off avec les vainqueurs sudistes et nordistes en supprimant la coupe d'Europe ? Comme ça on a un système de tournée où on voit du rugby "international" avec que des grands clubs ce qui serait peut être plus intéressant que de séparer les deux hémisphères ?
fabien81
fabien81
comment peut-on s’intéresser à une compétition dont on sait clairement qu'elle n'est pas le fil conducteur d'une saison? En France le fil conducteur de la saison c'est le top 14, un supporter vibre d'abord pour son club, dans le sud il vibre en priorité pour l'équipe nationale. Il faudrait faire un sondage à ce sujet mais je pense que si on demande à un supporter, peut importe son club, ce qu'il préfère entre un grand chelem du XV de France et une saison moyenne de son club, ou une 4eme place au tournoi pour le XV de France et un titre de champion de France de son club en top 14, Pro D2 ou même fédérale 1, je pense que la majorité va préférer le titre de son club. Pour moi le problème du super rugby c'est l'absence d'enjeu. Si tu gagnes tes 1ers matchs tu peux espérer un titre, sinon ta saison peut être finie dès sa 1ere partie car il n'y a plus rien à jouer. Il y a aussi des difficultés pour le suivre, on se lève volontiers à 5h, ou on se couche à 3h pour un match de coupe du monde, mais on le fait pas pour un match quelconque. On fait 10h d'avion pour voir une coupe du monde, et on en profite pour visiter le pays entre 2 matchs, mais on prend pas 1 semaine de vacances pour un match quelconque. En France la moitié de l'année on parle du match qui vient de se jouer ou du match à venir, celui qui ne suis pas forcément le rugby sera au courant des résultats, il pourra s'y intéresser plus facilement. Dans le sud c'est plus compliqué, difficile de parler du match qui a eu lieu à 2000km de là il y a 3 semaines, et que pas grand monde n'a vu
Vae Victis Brennos
Vae Victis Brennos
Il vaut mieux tard que jamais, enfin ça fait bien longtemps qu'on savait que ce championnat sans âme n'avait qu'un intérêt purement technique et qu'en conséquence le succès populaire promis n'aurait jamais lieu. Même financièrement, il est évident qu'une communauté de supporters fidèles et concernés par la compétition est à moyen long terme beaucoup plus rentable. On peut faire un parallèle avec la Ligue Celtique. Même la faible différence géographique rend le championnat moins absurde (avant qu'on intègre sud-africains voir nord-américains..)
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