Le XV de France crucifié, mais comment les Springboks ont renversé les Bleus ?

Bcp de commentaires intéressants Mais un petit truc m'a frappé Vers la 55ème, alors qu'on mène, on voit un plan sur le staff Sud Af : un des adjoints d'Erasmus se tourne vers lui et il est hilare !!! Genre, on ne doute pas une seconde qu'on va gagner. J'ai trouvé qu'il était très sûr de lui... ben il avait raison.

Pour aller un peu à contre-courant du pessimisme ambiant, je pense que tout n'est pas à jeter pour le XV de France. On peut aussi se dire que si (je sais, je sais avec des si....) la passe inter de LBB pour Penaud est un peu mieux ajustée, maîtrisée par Penaud; le match est alors quasi plié. La France qui a plus qu'à son tour ces dernières années nous a montré sa capacité à convertir la moindre fenêtre de tirs en points à peut-être un peu failli sur cet aspect si on compare à nos adversaires. Mais bon, elle garde cette capacité à se créer des occasions. Je rejoints par contre les forumeurs ci-dessous qui font l'amer constat du combien nous sommes déficitaires consécutivement aux luttes aériennes. Mais ça, ce n'est pa une nouveauté. Enfin, l'absence du joueur facteur + qu'on connaît tous pèse évidemment. Si on rajoute que son habituel alter et go très (trop) à côté de ses pompes hier soir mas aussi qu'en face on avait affaire à une des meilleures sélections de tous les temps, il eut fallu un parfait alignement des planètes pour l'emporter !

Pour ma part, j'ai été frappé par le mental de cette équipe sud-africaine. Même en infériorité numérique, même à l'extérieur, même dans un match sans enjeu, les joueurs se transcendent pour leur équipe nationale. Et ça se voit sur le terrain : ils communiquent en permanence, ils s'adaptent, Kolisi a passé toute la deuxième mi-temps debout sur le bord du terrain à encourager ses coéquipiers. A l'inverse, j'ai trouvé les bleus apathiques pendant cette deuxième mi-temps : même pendant les dix premières minutes où ils étaient dominateurs ça manquait d'envie, de fierté, de hargne. Plus encore que de voir les bleus battus, ça faisait mal au cœur de les voir abattus. Les vieux démons de la décennie 2010 n'étaient pas loin en fin de match.

Je ne vais pas être catastrophiste ou désagréable. Bien sûr que ça fait c\*\*er de perdre, encore plus à la maison. Mais sincèrement, au vu du contexte, le contraire aurait été étonnant. Non seulement la litanie de blessures sur des joueurs cadres qui auraient été au moins dans les 23 si disponibles est quand même assez délirante. Mais surtout, de qui était-ce l'idée de commencer cette tournée par un match contre les Boks, la meilleure équipe mondiale, d'assez loin? On est systématiquement en difficulté sur notre premier match de la tournée. Je rappelle qu'on a failli perdre contre l'Australie en 2022 sur notre premier match. Pour une raison assez évidente: on doit bricoler une équipe en 2 semaine, sans test de préparation, avec des joueurs qui n'ont pas bossé ensemble depuis plus de 6 mois (le 6N) pour aller affronter une équipe qui bosse ensemble depuis 3 mois et sort d'une compétition de très haut niveau. Le seul avantage qu'on a sur eux en terme de dynamique, c'est qu'on est peut-être un peu plus frais. La tournée d'automne est peut-être à domicile pour les nations européenne, mais en terme de timing, j'ai toujours été d'avis qu'elle sont en fait à l'avantage des nations du sud. Pour la France c'est encore pire, vu que dans notre cas la tournée d'été se joue essentiellement avec une autre équipe. Ce manque de liant collectif est particulièrement évident entre la 40e et la 60e minute, où on domine clairement les Boks, on leur fait mal, on arrive à contourner leur défense, mais où on est trop brouillons pour concrétiser nos actions. Si on change l'ordre de notre tournée, qu'on fait un Fidji/Australie et qu'on finis par les Boks sur le dernier match, histoire qu'on puisse monter un peu en puissance, je pense que le match se passe pas du tout pareil. J'ai trouvé la gestion de Mr Gardner super bonne sur les grosse action importantes (le rouge de De Jaeger et le jaune de LBB), en revanche je suis pas convaincu par les petites fautes plus mondaines. Il a quand même pas mal de décisions qui me restent un peu en travers. Le grattage de Marx qui lance le changement de dynamique dans le match est quand même assez hilarant, c'est difficile de faire plus évident qu'il attaque le sol avant de s'accrocher au ballon. Fickou qui se fait faucher en l'air par Willemse ça joue, mais quand sur un coup de renvoie il bouscule un peu Etzebeth qui s'écroule comme un sac de patate, là c'est faute, sur la cohérence je trouve ça moyen. Flament qui se fait pénaliser parce qu'il est un peu lent à sortir sur un ruck, avec le ballon disponible à côté de lui, faute qui amène la pénaltouche qui permet aux sudafs de passer à +8, au vu des rucks quand on attaquait, c'est croustillant. A un moment on se prend une pénalité pour hors jeu parce que effectivement on monte trop tôt, sauf que tout le monde s'arrête quand on s'en rend compte après avoir parcouru à peine 1m, les sudaf montent une quille avec la ligne défensive française qui s'est complètement arrêté et est à 10m du botteur, le mec se foire et va direct en touche, et Mr Gardner revient sur l'avantage. Ça me semble sacrément pédant comme attitude. Sur les mêlée, j'avais encore jamais vu un pilier glisser et poser le genoux à terre, et l'arbitre, plutôt que de pénaliser, le laisser se remettre sur ses appuis et lui permettre de remettre une poussée pour essayer de gratter une pénalité... Ben figurez vous que j'ai en tête deux situations où les sudafs font ça. On a fait beaucoup de fautes, certaines très stupides, mais y'en a aussi quelques unes où je trouve qu'on a franchement pas été aidé par l'arbitre. Je retiendrais au moins qu'on a pas eu de décision ultra importante franchement contestable (ex: l'en "arrière" d'Etzebeth en quart de final), mais je dis ça parce que l'écart de point au final est conséquent, pas sûr que j'aurais été aussi détaché si le score avait été plus serré.

Banc trop léger annoncé = à la rue. Quand tu veux jouer une stratégie, joue-la à fond, sinon reste chez toi. Merci, Miette par Miette. Bilan : on explose à la 60e minute, même en supériorité numérique (14 contre 15). Eux réussissent tranquillement leur 5/3, sûrs de leur physique, et mettent de la vitesse avec leur 9 et leur 10. Résultat : deux essais faciles où on les regarde passer. En plus, il sort ses cadres trop tôt : Marchand, Guillard, même Meafou faisait un match correct. Merci, Miette par Miette. La mêlée ? Complètement à l’ouest au poste de numéro 3 depuis des lustres. Il fait jouer Atonio, qui n’y sera pas, et ceux qui pensent le contraire se trompent (comme pour Dulin, c’est la même histoire). Résultat : on est à la rue à ce poste, sans expérience, et Aldegheri n’a toujours rien à faire là depuis des années. Merci, Miette par Miette. Les ballons hauts ? Toujours le même désastre. Depuis 2023, quelle progression ? Aucune. Merci, Miette par Miette. Moyenne de ballons récupérés par match international : Afrique du Sud : 21 Angleterre : 17 France : 7 Trois fois moins. Et maintenant, sans les escortes, c’est une arme perdue. Ce n’est pas une question de taille mais de timing. On se fait manger dans les airs par des gars d’1m70. C’est bien beau de passer dans les clubs, Miette par Miette, mais où sont les consignes ? C’est inacceptable. Merci, Miette par Miette, d’avoir prouvé que les cinq entraînements d’automne filmés et diffusés sur les ballons hauts n’ont servi à rien. Et nos ailiers ? Manger sur les ballons hauts, sont-ils en manque total de concurrence ? On rate deux occasions à 17–13 et LBB se fait punir sur un en-avant volontaire, qui finit de nous achever. Il monte en pointe mais pas assez vite (sa qualité première), mais tres mal fait au niveau du timming donc bilan une erreur grossière car soit tu ne prends pas la balle soit tu te fais absorber. Certains diront : "Oui, mais Penaud marque deux essais". Faut-il souligner le marqueur ou le passeur ? Moi, je souligne le passeur, celui qui prend le risque, et c’est encore Ramos à la baguette. C’est lui le vrai numéro 10 de l’équipe de France quand Dupont n’est pas là. Point final. Le Stade Toulousain ne gagne pas la finale si Ntamack ne sort pas. Sans Dupont, c’est Ramos le 10, et il le fait avec aisance. Le seul au niveau dans ce match. Grand Didier et Atisogbe ? Devant ? On devait les perforer avec nos troisièmes lignes, résultat : rien. Vous avez vu Boudehent ou Jelonche dans ce registre ? Même à 14, ils nous contiennent. Au centre, En 12, c’est le vide : ce n’est pas le rôle majeur de Fickou de perforer. J’aime Moefana dans ce rôle, mais il n’est pas là, blessé comme tant d’autres. Le Top 14 use les corps. PLB ok. Sinon, eux, en face, c'est un vrai club. DuToit a joué zéro minute cette saison avec le sien. Zéro. Et nous, on aligne des joueurs rincés, cramés. Le Top 14 fausse tout, avec deux équipes inutiles chaque année, et fatigue nos internationaux. Continuez comme ça, et ON NE GAGNERA JAMAIS de Coupe du Monde. Oubliez la génération Dupont, on en fait du gâchis. On se vante d’avoir le meilleur championnat du monde ? Faux. C’est juste le plus long, donc le plus dur. Meilleur en quoi ? En doublons ? En impasses ?Résultat : joueurs blessés, usés, et des matchs sans âme. Lucu sur le banc ? Une blague. J’ai cru à un fake. On veut jouer au pied avec Le Garrec, mais c’est d’une imprécision abyssale, alors que c’est justement le domaine de Lucu. Bilan : à la rue, Miette par Miette, dans ses choix et sa stratégie. Il fallait les contenir devant avec un banc costaud (Aldritt et d’autres plus lourds encore), puis accélérer avec un 9 rapide. Il a fait l’inverse. Mauvais choix, encore. 4 défaites d’affilée, loin des 80 % de victoires qu’il affichait fièrement. Et les Fidji, l’Australie arrivent : on pourrait finir hors tête de série. Sa communication tombe à l’eau. Quand je disais qu’il s’était gavé sur des matchs faciles, on me disait que j’exagérais. Eh bien non. Face aux vrais cadors, on prend l’eau. Il reste 16 matchs, Miette par Miette mais lui c'est sur, ce n’est pas un entraîneur pour le combat. C’est un formateur, un prof de U16. Définitif. PS : Pourquoi jouer les Sud-Africains en premier ? Il s’est vu trop beau ? On voulait rejouer le French flair ? En cinq entraînements ? Impossible.