News

Ambitions, style de jeu et Toulouse : Thibaud Flament se confie

Depuis un an, Thibaud Flament, seconde ligne des Wasps et globe-trotter a su saisir tout ce qui lui passait sous la main. Aujourd'hui, il signe un contrat de 3 ans avec le Stade Toulousain.

Boukercha Oussama 20/08/2020 à 18h00
Thibaud Flament, des Wasps au Stade Toulousain.
Thibaud Flament, des Wasps au Stade Toulousain.

Nous l'avions découvert il y a un plus d'un an sur les feuilles de matchs des Wasps en Premiership. Thibaud Flament, 23 ans, a depuis évolué, doucement mais sûrement, jusqu'à l'officialisation de sa signature au Stade Toulousain. Thibaud nous faisait part de son envie d'évoluer en France et pourquoi pas voir plus haut, comme tout joueur de rugby : le XV de France.

À 22 ans, qui est Thibaud Flament, ce Français qui monte en puissance chez les Wasps ?À 22 ans, qui est Thibaud Flament, ce Français qui monte en puissance chez les Wasps ?En un an, celui qui atteint les 2 mètres a pu goûter la Premiership avec 8 titularisations sur 16 matchs, pour un temps de jeu de 800 minutes. Mais ce qui caractérise Thibaud reste bien plus atypique. Son parcours rugbystique ne rentre pas dans l'école classique française. Le Parisien a grandi à Bruxelles et a connu le rugby chez nos amis belges avant de poursuivre ses études et le rugby en Argentine. Dernière étape : l'Angleterre et l'école de Loughborough. De l'équipe 5 aux Wasps, Thibaud ouvre une nouvelle page de 3 ans du côté de la Garonne. Un véritable profil français, façonné par les voyages.

Que deviens-tu depuis la dernière fois ?

Depuis notre dernière entrevue, il y a un an, je crois, ça a pas mal bougé. Déjà, j'ai beaucoup plus joué que ce que je pensais. Et avec la nouvelle qui est tombée en début de semaine en plus. J'ai bien profité de la saison et ça a été pendant le confinement. J'étais de retour en famille à Bruxelles chez mes parents et j'ai pu m'entraîner dans une salle de muscu. J'étais dans de bonnes conditions pour m'entraîner. Là, je suis rentré, je suis content de reprendre les entraînements et les matchs. Je suis surtout très heureux d'avoir l'annonce qui est enfin sortie officiellement.

Dans quel état d'esprit se trouve la Premiership par rapport au virus ?

Avant la reprise, il nous restait 9 rencontres à jouer et il nous en reste plus que 8 avant les phases finales. Les matchs se font exclusivement à huis clos, mais retransmis à la télé. En cas de défaite par forfait dû au coronavirus, c'est une défaite 20 à 0. On joue pas mal de rencontres sur un mois, il nous reste 8 rencontres donc c'est assez intense. On a joué dimanche, on rejoue vendredi et après, on joue mardi. Mais la RPA, l'équivalent de Provale en Angleterre, a mis en place des consignes où des joueurs ne peuvent pas être sélectionnés plus de 3 matchs d'affilés pour essayer de préserver les corps. Tout le monde va pouvoir jouer, que ce soient les plus expérimentés ou les plus jeunes, les joueurs en développement.

Comment se passent les tests COVID-19 en Angleterre ?

Avant la reprise des matchs on a été testés tous les lundis et avec la reprise des matchs, on est testés les lundis et les mercredis. Ils nous font un test avant les matchs, ils souhaitent que tous les clubs fassent le test en même temps le mercredi.

J'ai fait de la muscu et du cardio, j'ai pu progresser en muscu et j'ai pris 2 kilos. J'ai essayé de profiter un peu de cette période pour me développer en dehors du terrain.

Tu nous parlais de ton envie de venir en France. Tu avais déjà le Stade en tête ?

J'avais ça en tête, mais je n'étais pas en contact avec eux à l'époque de notre première entrevue. Je voulais aller en France, mais pas plus que ça. Je voulais surtout me développer en Angleterre puis l'opportunité est venue, je l'ai saisi. Puis dire non au Stade Toulousain à mes yeux était impossible.

Que représente le Stade Toulousain pour toi ?

Beaucoup de choses, c'est le club que je regardais avec des grands yeux quand j'étais petit. C'est un rugby que j'ai toujours trouvé spectaculaire, avec beaucoup de mouvement et de finesse. C'est une philosophie de jeu que j'aime beaucoup, mais je crois que c'est un tout. C'est le club, c'est la ville, le public, etc. Mais par-dessus tout, c'est l'état d'esprit qui me séduit quand je vois la qualité des joueurs qu'il y a. Je trouve ça assez inspirant donc c'est un club qui m'attire particulièrement, et je suis très heureux de pouvoir en faire partie au mois d'octobre.

J'ai signé mon contrat il y a un peu plus d'un mois, donc j'étais au courant. J'étais forcément très heureux, mais surtout hâte de commencer et de m'entraîner. Je suis très excité.

Tu connais un peu Toulouse ?

Un petit peu, j'y ai été quelques fois. Notamment quand on a joué contre Agen en Challenge Cup, on a dormi à Toulouse avant de repartir pour l'Angleterre. Mais je ne l'ai pas vraiment visité, ça a l'air d'être une ville vraiment sympa et dynamique.

Tu connaissais la concurrence aux Wasps, celle de Toulouse ne te fait pas peur ?

Je ne le vois pas vraiment comme une concurrence. J'arrive dans l'optique d'apprendre d'eux, de ne pas jouer comme eux, mais de m'inspirer pour alimenter mon jeu. C'est surtout qu'il y a un but qui est d'aider l'équipe, de jouer pour l'équipe et d'arriver le plus prêt possible sur un match. Je n'arrive pas dans l'optique d'arriver en guerre dans l'équipe. On travaille tous ensemble au poste de 2e ligne pour être le mieux sur le terrain.

Tu as fixé des objectifs à Toulouse ?

Non, je n'ai pas fixé d'objectif précis. Il y a des choses que j'ai envie de faire, donc forcément j'ai envie d'enchaîner des matchs, de gagner des titres, de faire de bonnes performances. J'ai envie de vivre l'aventure pleinement, mais je me fixerai des objectifs quand j'arriverais sur place et que je sentirai les choses. Aujourd'hui, je ne sais pas où je me situe dans l'effectif, je ne sais pas ce que je peux réaliser, etc. Je fais les choses dans l'ordre, je pense (rires).

J'ai discuté avec Bayonne et le Racing 92, mais j'étais déjà en contact assez avancé avec Toulouse. Je voulais aller dans cette direction-là.

Ton statut de NON-JIFF ne t'a pas bloqué ?

Ça aurait pu poser problème avec le problème classique des JIFF. S'il y avait eu trop de NON-JIFF, je n'aurais pas pu signer. J'ai eu la chance d'avoir une place qui se libérait entre guillemets. Dans mon cas ça n'a pas posé de problème. J'ai la chance d'évoluer à un poste où généralement les joueurs sont NON-JIFF de toute manière. C'est sûr que ça peut poser problème, c'est une menace constante et c'est assez frustrant. On avait essayé de contacter la Ligue pour obtenir une dérogation, mais malheureusement, on n'a pas eu de retour.

Tu te sens lésé d'être NON-JIFF mais de nationalité française ?

J'avais contacté la Ligue en décembre 2018 parce que mon objectif était déjà d'aller en France. Je voulais une dérogation pour devenir JIFF, car les critères étaient d'avoir fait 3 ans en centre de formation ou d'avoir joué 5 ans au rugby avant tes 23 ans, il me semble. Ce qu'on voulait, c'était essayer d'avoir une dérogation donc devenir JIFF et remplir les 5 ans afin de les terminer non pas à mes 23 ans, mais à mes 26/27 ans. On a constitué un dossier et je n'ai pas pu leur expliquer mon cas, en discuter ou les avoir au téléphone. On voulait "jouer" sur le fait que je suis né à Paris, que j'ai joué en France et que je suis français. Mais je suis considéré comme un étranger, comme un Néo-zélandais, un Sud-africain ou autre. Je voulais appuyer sur le fait que je suis malheureusement "discriminé" indépendamment de ce que j'ai pu faire. J'y suis pour rien si mes parents ont décidé de s'installer à Bruxelles. De ma perspective, ce n'est pas très juste, mais après je comprends qu'ils ne peuvent pas et qu'ils aient des contraintes vis-à-vis de l'Union européenne. Ça reste à mes yeux une contrainte qui n'est pas justifié dans mon cas qui peut être assez rare.

Tu nous parlais de ton envie de XV de France. C'est toujours d'actualité ?

Oui, j'y pense beaucoup et assez régulièrement. J'y pense quasiment toutes les semaines (rires). Je me suis mis ça comme objectif, c'est de pouvoir postuler pour la Coupe du monde 2023. Je me suis mis dans la tête de tout faire pour atteindre cet objectif. Dans le meilleur des cas, ça se fait. Au pire, je n'aurais pas de regrets et j'aurais fait le maximum pour. Le XV de France est quelque chose qui tire constamment ma motivation pour progresser.

Ça va me faire bizarre d'avoir Jean Bouilhou comme entraîneur au début, je le regardais petit. J'ai hâte de le découvrir en tant que personne et entraîneur.

Tu penses que ton style de jeu, façonné en Angleterre, collera bien avec le Stade Toulousain ?

Je pense qu'il y a un "feat" (connexion) entre le style de jeu que je veux avoir et celui du Stade Toulousain. J'aime bien jouer dans la défense et apporter de la vitesse, de la mobilité pour faire vivre le ballon. Après, je ne pense pas qu'un championnat impose au joueur de jouer d'une telle façon. Chaque joueur peut évoluer à sa manière et contribuer à l'effectif. Je pense que c'est le style de jeu d'une équipe, pas d'un championnat. En tout cas chez les Wasps, j'avais le sentiment que ça marchait plutôt bien. On avait des profils plutôt variés avec des Launchbury qui sont plus lourds, plus travail de 2e ligne pur. Puis des Gaskell, des Matthews qui étaient plus coureurs, plus légers, plus aériens.

Tu sais que maintenant tu vas devoir écouter Big Flo et Oli, mais aussi dire Chocolatine si tu veux manger ?

Ouais, il paraît ! (rires) C'est vrai que ça fait débat ! Et pour Big Flo et Oli ça va, j'aime bien perso. Chocolatine, ça va être plus compliqué… Je n'ai pas encore manger de cassoulet là-bas, mais ça va vite être réglé je pense…

amoureuxdubeaujeu
amoureuxdubeaujeu
Un Flament dans la ville rose, logique ! Bienvenue à toi, amuse-toi bien et profite aux côtés des frangins :)
Derniers commentaires

Connectez pour consulter les derniers commentaires.