Les Aféciouna et le CA Brive, des coeurs de Coujous

Environ 15 000 places, c’est la capacité maximale du stade Amédée-Domenech, antre du CA Brive. Une infrastructure qui peut donc accueillir en son sein un tiers de la population briviste. Cet indicateur permet facilement de se rendre compte de l’activité qui fait battre le cœur de la commune de Corrèze : le rugby. Pour essayer de faire partie intégrante du club local, une entité au format original, en France tout du moins, s’est créée : Les Aféciouna du CAB. Le président Loïc Rol décrit son organisation comme une association de “socios”. Un système de fonctionnement peu connu dans le monde de l’ovalie mais bien populaire chez les fans de ballon rond. Le principe ? Un club possédé, ici en partie, par “ses supporters”. Ces fameux socios sont constitués de fans participant aux décisions importantes du conseil d’administration. Leur adhésion se fait en contrepartie d’une participation financière. A travers ce projet, les Aféciouna comptent environ 850 adhérents.

La volonté du président des Aféciouna est claire : “vouloir intégrer à terme le Conseil d’Administration afin que la voix des supporters soit entendue dans les plus hautes strates du club”. Et pour cela, l’association briviste peut compter sur un soutien international. Ces adhérents viennent bien évidemment de Corrèze mais aussi de l’étranger. En effet, ils possèdent des supporters brivistes en Amérique, en Afrique et dans les pays Scandinaves. Si l’objectif cité n’est pas encore pleinement atteint, les supporters brivistes ont déjà mis en place des actions afin de rentrer dans le capital de leur club. Loïc Rol nous en parle : ”Nous avons mis en place un mur de soutien avec d’autres associations de supporters. Grâce à cette action, on a remis un chèque pour une augmentation de capital du club équivalent à 140 000 €.” ''En terres Gaillardes'' : le calendrier à l'accent féminin qui rend hommage à Brive

Une aide qui permet d’aider un club de rugby qui est "indissociable" de la ville de Brive. Le président des Aféciounas explique même qu’il est “le poumon économique de la ville”. Il précise : “On le voit bien quand on descend en Pro D2. Les horaires ne sont pas les mêmes, ça influe sur les bars, les restaurants et les hôtels. Des passionnés viennent de Limoges, Cahors, du Cantal voir même de Clermont. Quand ils viennent à Brive ils consomment et font vivre la ville.” Loïc Rol met aussi en avant la capacité du CAB à avoir su conserver sa ferveur et sa passion après l’arrivée du professionnalisme, tout en maintenant un haut niveau sportif.

Cependant, le président ne veut pas que l’on se méprenne sur les intentions des Aféciounia. Il précise qu’ils ne sont pas “une association de supporters comme on l’entend en général. Nous ne mettrons pas le feu dans les tribunes et ne sommes pas là pour ça. D’autres groupes comme les 100% Coujou par exemple le font très bien. On cherche avant tout à dynamiser la vie autour du club et à encadrer les activités liées à ce dernier”. Ils réalisent en parallèle des actions auprès des jeunes dans le but de faire connaitre le club aux plus jeunes mais aussi de “créer des vocations de supporters brivistes” selon le président du groupe. Mais il cherche également à aller au-delà, en participant, par exemple, à des actions au côté des Restos du Coeur ou à travailler avec des associations venant en aide aux femmes battues. Les Aféciouna se constitue autour de 3 axes : l’actionnariat, le caritatif et les animations.Fin de série historique pour Brive qui pousse lentement Agen vers la Pro D2 [VIDEO]

Même si ils ne sont pas un club de supporters comme les autres, le président de l’association reste avant tout un passionné briviste. Plusieurs souvenirs liés au CA Brive lui viennent en tête. Si le plus beau de tous est bien évidemment la Coupe d’Europe 1997, il en a d'autant plus un souvenir bien particulier : “A l’époque, on pouvait se rapprocher de la pelouse, il suffisait de passer sous la main courante et on était au bord du terrain. J’avais onze ans quand les joueurs ont fait leur tour d’honneur pour présenter la coupe. Alain Penaud m’avait laissé toucher la Coupe d’Europe. C’était un souvenir incroyable.” Il se rappelle également de quelques souvenirs insolites comme cette fois où dans le cadre de la Challenge Cup, l’intendant était resté bloqué durant “48 à 72 heures sur le territoire russe pour un problème de passeport”. Et parmi tous ces souvenirs, il y en a qui sont plus compliqués à se remémorer. La descente en Pro D2 à l’issue de la saison 2011-2012 a particulièrement marquée Loïc Rol : “On avait une grosse équipe à cette époque. On ne l’avait pas du tout vu venir au début de la saison. C’était une très grosse déception.”

Avec le retour dans les stades qui s’annoncent, il nous avoue vouloir inaugurer le Mur des Supporters Brivistes au plus vite. Le but étant de concrétiser ce projet réalisé avec plusieurs autres associations de supporters et de remercier les plus de 1 500 personnes qui ont pris leurs ardoises sur ce mur. Il aimerait également pouvoir fêter le retour au stade afin de célébrer l’union entre tous les supporters du CAB.